Parcours du combattant !

Article n° 149, publié le 1er-Septembre-2018, par Christophe.
Catégorie(s) : delirium tremens.

BD parcours combattant - 1

BD parcours combattant - 2

BD parcours combattant - 3

Un départ en voyage est toujours un moment un peu stressant. La semaine avant, on a préparé les bagages, pour être sûr de ne rien oublier, surtout pour un voyage en dehors des sentiers battus. On a aussi prévu le transfert vers l'aéroport, en se disant qu'un simple retard de 10 minutes pourrait anéantir les multiples mois de préparation de ce voyage, car l'avion n'attendra pas... On prévoit alors de la marge, on met le réveil à sonner en pleine nuit, alors qu'on s'est couché fort tard la veille, pour finir de boucler ses bagages. Heureusement, grâce à toutes ces précautions, on arrive largement à l'heure à l'aéroport, mais ce n'est pas pour ça que le parcours du combattant est terminé, au contraire, il ne fait que commencer et c'est un décathlon (non, pas les magasins, l'épreuve d'athlétisme) :

➔ Epreuve n° 1 : s'enregistrer sur une borne automatique de l'aéroport ! Heureusement, aujourd'hui, il est possible de ne pas avoir à subir cette épreuve car on peut s'enregistrer sur internet mais parfois, il faut encore le faire avec ces affreuses bornes automatiques d'une non-convivialité exemplaire ! Cette machine commence alors par demander de scanner le passeport. Sauf que bien évidemment, pour une raison inconnue, cette put...ain de borne automatique à la noix ne vous retrouve pas dans la base de donnée... On essaierait bien alors avec le code de réservation, sauf que cette machine infernale ne veut pas du tout en entendre parler ! La carte de voyageur fréquent, si par chance on en a une avec cette compagnie, la borne est équipée d'un lecteur de carte, une lueur d'espoir... La machine la lit, mais elle ne retrouve qu'un seul voyageur ! C'est un coup à se retrouver séparé dans l'avion pour les 10 heures de vol... Enfer et damnation ! Vous aurez compris que cette épreuve est principalement psychologique !

➔ Epreuve n° 2 : passer le contrôle de la police de l'air et des frontières pour sortir du territoire ! C'est une pure épreuve de patience car généralement, le contrôle en lui-même ne dure que 20 secondes (le scanner de passeport de la police fonctionne généralement bien), sauf qu'avant d'accéder au guichet, il a fallu attendre plus d'une heure, dans une file composée de plus 2.000 passagers, serpentant devant les 2 guichets de police ouverts et un système PARAPHE en panne... Ah oui, vous avez reconnu les aéroports parisiens qui proposent l'épreuve n° 2 la plus difficile au monde !

➔ Epreuve n° 3 : passer le contrôle de sécurité ! Heureusement, comme tout le monde est retenu par le contrôle de police, il n'y a pas trop à attendre pour passer son bagage cabine aux rayons-X... Sauf que cette fois, l'agent de contrôle n'a pas été formé à la machine qu'il est sensé utiliser, il faut donc vider tout le contenu de son bagage dans une boîte en plastique, en mettant bien tout à plat, avec les remarques d'un autre agent de sécurité qui croit que son titre lui donne tous les droits... Peut-être qu'il n'y a pas idée d'aller faire des photos de lions en Afrique avec un appareil photo reflex et un téléobjectif 400 mm (et un second boîtier reflex en dépannage) mais en quoi les non-compétences photographiques de cet agent de sécurité sont-elles utiles pour passer ce contrôle ? Et encore, ça ne serait rien si un troisième agent ne venait pas à son tour mettre la pression pour remballer tout au plus vite... Et si par malheur, quelque chose a été oublié dans la boîte en plastique, au lieu de se demander qui a pu oublier l'objet en question, l'agent de sécurité le met directement à la poubelle...

➔ Epreuve n° 4 : placer son bagage dans un coffre situé au-dessus des sièges ! Généralement, les compagnies aériennes n'autorisent qu'un seul bagage cabine avec un accessoire, genre sac à main, et toute une tripotée de sacs de duty-free, contenant un maximum de cartouches de cigarettes et un jéroboam de pastis... Sachant qu'un coffre à bagage situé au-dessus d'une rangée de trois sièges ne peut contenir qu'une seule valise cabine au format autorisé et un accessoire (pour les 3 sièges), trouver où ranger son petit sac cabine quand la personne arrivée la première dans la rangée a soigneusement étalé tous ses achats duty-free dans les deux coffres adjacents, relève de l'exploit. Sachant qu'en plus, les coffres situés au début ou la fin de chaque tronçon de la cabine sont déjà remplis par les bagages de l'équipage ou d'autres équipements de l'avion, ce n'est plus un exploit qu'il faut réaliser, mais un miracle !

➔ Epreuve n° 5 : débarquer ! Cette fois, il s'agit d'une épreuve de vitesse, un sprint qui dure quelques centièmes de secondes ! Mais attention au faux départ qui vous disqualifierait : si vous vous levez trop tôt alors que le voyant lumineux «accrochez votre ceinture» est encore allumé et qu'une hôtesse vous demande de vous rasseoir, c'est la honte absolue ! Le but ultime de cette épreuve est de décrocher votre ceinture, de vous lever de votre siège, d'ouvrir le coffre à bagage, de vous saisir de votre bagage et d'avancer le plus possible vers l'avant de la cabine, pour finir planter dans le couloir, en bloquant dans leurs sièges les passagers qui n'ont pas été assez rapides ! Je comprends qu'après un vol long-courrier, on ait envie de se lever pour se dégourdir les jambes, qu'on ait aussi envie de récupérer son bagage pour ranger les affaires qu'on aura sorties pour le vol, histoire de s'assurer de ne rien oublier dans l'avion, mais de là à se planter au milieu du couloir pour emmerder les autres... No comment ! Comme dirait un film, il y a de belles têtes de vainqueur pour cette épreuve.

➔ Epreuve n° 6 : passer le contrôle de l'immigration ! C'est un peu comme l'épreuve n° 2, sauf que cette fois, la vérification du passeport prend bien plus de temps et que le policier vous regarde avec un air très soupçonneux (surtout aux USA) et vous pose un tas de questions débiles comme votre adresse de résidence dans le pays : justement, vous venez visiter le pays, et non pas rester enfermer dans un hôtel, à boire des cocktails au bord d‘une piscine... Ah, oui ! Il n'y a pas idée de venir visiter le pays... C'est l'épreuve la plus terrible : en cas d'échec, c'est retour au bercail, en passant potentiellement par la case prison (ou rétention) ! Le pire est qu'aux USA, on a toujours l'impression d'être à deux doigts de la mauvaise réponse qui vous mènera direct sur le chemin retour, même si on est parfaitement en règle ! Au fait, il faudra leur signaler qu'ils ont des néo-nazis nés sur leur territoire (mais comme c'est du néo-nazi 100 % américain, c'est donc du bon néo-nazi. Ce pays est fou !)...

➔ Epreuve n° 7 : recommencer le parcours à l'épreuve n° 2 ! C'est malheureusement ce qui arrive si vous avez une correspondance...

➔ Epreuve n° 8 : récupérer son bagage en soute ! Le terrain de jeu : une bande d'un peu plus d'un mètre de large devant un tapis de livraison d'une trentaine de mètres de longueur. Le but du jeu : s'entasser dans cette surface de jeu avec les 299 autres passagers de l'avion qui auront, pour la moitié, récupéré un chariot à bagage... A noter qu'on peut mettre, côte à côte, 4 chariots par mètre-carré : 150 chariots remplissent donc totalement l'espace de jeu... Les 300 joueurs de cette épreuve de contorsion doivent alors ruser pour poser leurs pieds dans le terrain de jeu restant entre les chariots, prendre leur bagage sur le tapis de livraison et le déposer sur leur chariot et ressortir du terrain de jeu, pour passer au plus vite à l'épreuve suivante...

➔ Epreuve n° 9 : passer la douane ! Il faut avouer que l'épreuve reine de cette discipline se déroule au Chili : la liste des articles interdits à la frontière, ou à déclarer aux douaniers, est impressionnante ! Par exemple, il n'était pas autorisé de rentrer sur le territoire chilien avec plus de deux appareils photo : si on voyageait avec un smartphone, une tablette ou un ordinateur portable et appareil photo, on explosait donc cette restriction ! Au Mexique, les douaniers avaient une fixette sur le nombre de cartes mémoires (quel que soit la capacité de ces cartes mémoires). Heureusement, le douanier chilien ne se concentre que sur les fruits et légumes, dont l'introduction sur le territoire chilien est strictement prohibée, et le douanier mexicain faisait tirer au sort le fait de subir ou non le contrôle. Au moins, le système mexicain évite les contrôles au faciès alors qu'un Réunionnais, ou un Antillais, pourtant Français et en provenance d'un territoire français, a de forte de chance de perdre à cette épreuve (c'est-à-dire perdre beaucoup de temps), en arrivant en métropole, car ils partent malheureusement avec un gros handicap pour cette épreuve de discrétion.

➔ Epreuve n° 10 : trouver un moyen de locomotion pour quitter l'aéroport ! Après une dizaine d'heures de vol, parfois de nuit, il faut alors remettre ses neurones en marche pour trouver, dans le hall d'arrivée, où se situent le train ou les guichets des locations de voiture. Ce n'est pas toujours évident car, par exemple, pour prendre le train, il faut savoir quelle ligne prendre et surtout, où acheter le bon billet ? Si la réponse est sur «une borne automatique», c'est mal barré ! Cela dit devoir l'acheter à un guichet avec quelqu'un ne parlant pas anglais (ou français), c'est peut-être même pire... Quant à la location de voiture, c'est de nouveau une longue file d'attente qu'il faudra subir, avant de faire 20 fois le tour du véhicule pour repérer la moindre petite éraflure de 2 mm de long qui n'est pas signalée sur le constat de départ mais dont l'œil, très ou trop expert, du loueur repérera de suite quand on rendra la voiture...

Mais ça y est ! On est enfin sorti de l'aéroport, le parcours du combattant est fini, pour l'instant... Il faudra le recommencer pour le retour qui va bien évidemment arriver trop vite à cause d'une déficience du coefficient espace-temps qui se manifeste toujours quand on fait ce que l'on aime... Il va falloir qu'un jour les scientifiques se penchent sur cette question terrible : pourquoi une semaine de vacances se déroule bien plus vite qu'une semaine de travail (surtout la dernière semaine avant les vacances, elle se déroule toujours extrêmement lentement, même si on n'a toujours pas assez de temps pour finir tout ce que l'on a à faire avant de partir en vacances) ? Enfin, on va essayer d'en profiter de ces vacances bien méritées...

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