To fly or not to fly ?
That is the question !

Article n° 172, publié le 4-Juillet-2020, par Christophe.
Catégorie(s) : environnement.

BD to fly or not to fly - 1

BD to fly or not to fly - 2

BD to fly or not to fly - 3

Avec tous nos voyages depuis 1995, nous avons parcouru en avion l'équivalent d'un peu plus de 10 fois le tour de la planète et bien que le sujet principal de cet article ne soit pas nos émissions de gaz carbonique, nous avons donc émis environ 140 tonnes de CO2 lors de ces vols (soit 2,8 tonnes en moyenne par an et par personne, alors que la moyenne française serait entre 3 et 4 tonnes par an et par personne pour le poste «transports», chiffre très variable d'un site internet qui semble pourtant officiel, à un autre, tout aussi officiel). J’ai déjà expliqué lors d'articles précédents, que malgré notre utilisation que l'on pourrait juger excessive de l'avion, nous émettons, tous postes confondus, moins de gaz carbonique que la moyenne française. Cependant, nous pourrions être encore plus vertueux en renonçant à nos voyages, pour penser aux générations futures (c'est-à-dire pour les jeunes qui materont bientôt des séries en 8K sur leur smartphone 5G possédant un écran de 7 ou 10 pouces de diagonale, ce qui sera pourtant une activité très émettrice de CO2 mais de manière bien plus insidieuse que prendre l’avion). Alors, pourquoi vouloir continuer de voyager en avion alors que Greta, dont nous avons certainement bien pourri l'enfance avec nos 140 tonnes de CO2, préférerait que nous cultivions notre potager pendant nos vacances ? Sommes-nous tant irresponsables que ça, en refusant de suivre le mot d'ordre «ne plus partir qu'à deux heures de chez soi (en voyageant bien évidemment exclusivement en train ou en bus)» pour préserver la planète ? D’accord, j’ai peut-être un peu inventé cette règle mais je crois tout de même l’avoir lue quelque part...

Tout d'abord, notre plan a toujours été de voyager loin tant que cela est possible (tant que nous avons un travail suffisamment rémunérateur pour financer nos voyages et que notre santé ne nous handicape pas). Je sais très bien que l'on peut être complètement dépaysé en partant relativement près de chez soi, surtout que nous connaissons à peine des régions françaises comme la Bretagne ou la Corse où nous pourrions passer de très bonnes vacances (bien que ce soient des destinations situées à plus de 2 heures de train de Toulouse). Mais justement, nous resterions en France lors d'un voyage en Bretagne ou en Corse et l'autochtone, même attribué du qualificatif de Breton ou de Corse, resterait un Français avec ses complaintes anti-taxes, anti-impôts, anti-éolienne-à-côté-de-chez-lui, anti-ce-qui-lui-déplaît-le-matin-en-se-rasant (les plus insupportables sont surtout ceux qui n'ont absolument aucune raison de se plaindre, et qui sont plus nombreux qu'on pourrait le penser)... Les Français, ces éternels mécontents, ceux qui savent tout sur tout, surtout quand ils ne savent rien ! En revanche, lorsque l'on rencontre, par exemple, des Himbas, on se dit qu'on est finalement bien loti dans sa maison avec l'eau courante et des WC, même en payant beaucoup d’impôts et de taxes, au lieu d'une case en terre de 4 m². Lorsque l'on visite la Namibie ou le Japon, culturellement parlant, on se prend une bonne claque revigorante ! Et sincèrement, j'ai régulièrement besoin de cette bonne claque. Ca me fait vraiment du bien au moral de me dire que finalement, je vis très bien en France le reste de l'année, dans un pays où, par exemple, nous ne sommes pas trop écrasés par la pression sociale comme au Japon (mais j'aime tout de même beaucoup le Japon et les Japonais). Sans ce dépaysement régulier, je deviendrais comme beaucoup trop de Français, à râler sur tout, contre la limitation de vitesse à 80 km/h ou contre le manque de transport en commun alors que je ne les utilise pas vraiment (au fait, même si ce n'est pas parfait, loin de là, la France est l’un des pays les moins inégalitaires au monde, mais il faut voyager un peu pour s’en rendre compte). Franchement, rien que pour cette prise de conscience, ça vaut le coup de gâcher un peu la jeunesse de Greta, car si plus de Français sortaient de leur pays, pour y faire autre chose que se dorer la pilule au bord d'une piscine d'un gros hôtel de République Dominicaine, en picolant des cocktails, ça ferait des pneus brûlés en moins et donc des émissions de CO2 en moins (il faudrait vraiment en finir avec les pneus brûlés et les chaussées dégradées lors des manifestations car pour refaire le macadam, une énorme quantité de CO2 est émise). Personne n'a encore estimé le gaz carbonique dégagé lors des manifestations sociales, mais ça devrait être fait car certaines mesures nécessaires pour combattre le réchauffement climatique risquent de ne pas plaire à tout le mode ! Au fait, il ne faut surtout pas prendre cet article pour un appel à manifester contre ces potentielles mesures écologiques, que ce soit bien clair Vexé ! !

Mesures à prendre pour limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 °C

Alors, pourquoi ne pas nous contenter de rester en Europe, en utilisant le train pour rejoindre les capitales européennes ? Notre principale motivation pour voyager, avant même les vieilles pierres pour lesquelles l'Europe est très bien fournie, est l'observation de la faune sauvage que ce soit sur terre ou sous l'eau. A quelques exceptions près comme (peut-être) la Slovénie, la Pologne ou la Roumanie, la faune sauvage terrestre (hors avifaune) est peu observable en Europe du fait de la densité de population qui a fortement restreint les espaces sauvages préservés. Quant à la faune sous-marine, nous avons la chance d'avoir de très belles réserves marines en France (bien que relativement petites) mais les fonds marins croates ou grecs sont très peu peuplés ! Pour observer une faune sous-marine riche (en animaux de plus de 10 mm de long), il faut au minimum se rendre en Mer Rouge mais le top du top reste tout de même, pour moi, la Nouvelle-Calédonie ou les Philippines, qui sont situées à plus de 10.000 km de la France métropolitaine. Mon dilemme est que je suis persuadé que ces fonds sous-marins sont préservés (bien qu'aussi détruits) par la présence des plongeurs : par exemple, si le tourisme ne permet plus d'apporter des ressources financières aux populations locales, ce sera la pêche à l'explosif ou la surpêche qui décimera les récifs coralliens, bien plus que le réchauffement climatique et l'acidification des eaux (dans le cas de la Nouvelle-Calédonie, s'il n'y avait pas les clubs de plongée pour tirer la sonnette d'alarme, les exploitants des mines de nickel auraient vite fait de détruire les récifs au nom de la rentabilité financière). Je sais bien que cela est totalement paradoxal mais je crois (mais ce n’est qu’une croyance) sincèrement que le tourisme responsable peut apporter une contribution bénéfique à la sauvegarde de la faune sauvage contrairement, par exemple, aux remèdes de la médecine traditionnelle chinoise, à base de cornes de rhinocéros, d'écailles de pangolin ou de bile d'ours (et cela, malgré les interdictions prises suite à l'épidémie de coronavirus), que peuvent se payer les riches Asiatiques dont leurs confortables revenus sont assurés par les achats des occidentaux. D'ailleurs, une ONG vient d'alerter sur un risque avéré d'augmentation du braconnage car, suite à l'interdiction de la consommation d'animaux sauvages par la Chine, les réseaux criminels constituent d'énormes stocks, par exemple, d'écailles de pangolins dans des pays d'Asie du sud-est, écailles qui se vendront à prix d'or auprès de ceux qui peuvent se les acheter grâce à leur fortune. Cela me permet d'oser ce raccourci audacieux : l'achat du dernier smartphone (fabriqué en Chine) par Greta (elle en a un, c'est forcé, tout comme les jeunes qui la suivent) est plus dommageable aux rhinocéros que mon dernier voyage en Tanzanie (car j'espère que les droits d'entrée au cratère de N'Gorongoro permettent de payer les rangers qui protègent les derniers rhinocéros vivants de la réserve) !

Petit aparté : nous pourrions aussi voyager en vélo (à assistance électrique) pour préserver encore plus la planète qu'en prenant le train mais à ce propos, les projets des gérants de stations de ski, sont certes de promouvoir le vélo dans les stations (vu que c'est mort pour le ski), mais en défonçant la montagne à coups de bulldozers pour créer des pistes VTT à sensations, destinées aux adolescents et aux jeunes adultes... Ce n'est pas aberrant ça ? On ne peut pas laisser la nature tranquille pour une fois ? On fait du VTT (sans assistance électrique si possible) sur les chemins existants et on randonne à pied sur les petits sentiers de montagne mais on ne défonce pas la nature et on laisse les marmottes tranquilles ! Ca me paraît pourtant simple, non ?

Au fait, les 140 tonnes de CO2 que j’ai mentionnées en début d’article ne sont que les émissions résultantes de la combustion de presque 56.000 litres de kérosène mais il a bien fallu le raffiner ce carburant, puis le transporter jusqu’aux aéroports, et avant ça, il a fallu creuser des puits de pétrole, pomper l’or noir et le transporter jusqu’aux raffineries à l’aide d’immenses supertankers. Pour toutes ces activités, ce sont des émissions de gaz carbonique supplémentaires, non prises en compte par la plupart des calculateurs de CO2 disponibles sur internet. Puis, les avions, il faut assurer leur maintenance, et avant ça, il a fallu les fabriquer, laminer les tôles d’aluminium nécessaires à leur fabrication mais aussi extraire le minerai d’aluminium. Toutes ces activités représentent encore des milliers de tonnes de gaz carbonique relâchées dans l'atmosphère, mais des émissions partagées entre les milliers de voyageurs qui utiliseront le même avion pendant ses 25 années de mise en service. Cependant, un Airbus A320, ce n’est que 40 tonnes sur la balance alors qu’une rame TGV, ça représente 380 tonnes de fer, de fonte, de cuivre, etc... Et les milliers de kilomètres de lignes à grande vitesse, ce sont encore des tonnes de fer et de cuivre. Cela veut dire des millions de tonnes de CO2 émis lors de la construction des TGV et des lignes à grande vitesse, et leur maintenance, à partager entre les millions de passagers utilisant ces trains. Quant à l’électricité nécessaire pour ces trains, il faut environ 7 millions de tonnes de béton pour construire un barrage hydro-électrique ou une centrale nucléaire. A raison d’un peu moins de 20 tonnes de béton transportées par camion toupie, combien faut-il de millions de litres de diesel pour la myriade de camions utilisés lors de la construction d’un barrage ou d’une centrale nucléaire ? Et combien de millions de tonnes de CO2 sont-elles alors émises pour la construction d’un tel ouvrage ? Puis, le minerai d’uranium, il est extrait où déjà, avec quel moyen ? Vu la puissance d’un réacteur nucléaire et sa durée de vie, la quantité de gaz carbonique émise (lors de sa construction et pour sa maintenance) par kWh produit (ensuite) est certainement négligeable mais ça serait nécessaire de la connaître pour pouvoir comparer réellement les émissions de CO2 d’un voyageur aérien par rapport à celles d’un voyageur ferroviaire. Cela va plus loin que le bilan du puits à la roue mais c'est le seul indicateur (très difficile à calculer) qui devrait être pris en compte ! Bien évidemment, les émissions de l’aérien seront toujours plus importantes que celles du ferroviaire mais j’aimerais bien trouver les données exactes car je ne suis pas certain que ce soit aussi déséquilibré que ce que proclament certains ayatollahs de l’écologie !

Pour moi, la réaction de Greta est aussi catastrophique que le mal qu’elle voudrait combattre ! Devant la complexité du problème du changement climatique qui s’observe indéniablement de nombreuses manières, les mesures que tentent de nous imposer les ayatollahs de l’écologie, sont trop simplistes (les solutions les plus simples sont souvent les meilleures mais il y a toujours l’exception qui confirme la règle Vexé !) mais aussi et surtout extrémistes... Ils voudraient qu’on devienne tous des «végans naturistes» (parce qu'il faudrait aussi limiter l'achat de vêtements neufs à moins d'un kilogramme par an et par personne, et qu’il ne faudrait plus utiliser de cuir, de laine, de coton, etc...) dont la seule occupation serait de cultiver son potager bio (bien évidemment), sans rien faire d’autre... Et encore, être végan n'est qu'une goutte d'eau car certaines «mesures» qu'il faudrait adopter pour éviter une hausse de 1,5 °C de la température du globe (mais quand interviendra-t-elle ? 2050, 2100 ou plus tard ?), sont vraiment drastiques et ne se limitent pas à éteindre la lumière en sortant d'une pièce, manger des produits locaux et de saison, et ne plus prendre l'avion. Elles incluent aussi la fin des véhicules particuliers (y compris la voiture électrique car il est vrai que nous sommes dans le déni total avec le prédicat «voiture électrique = 0 émission») et la fin des habitats individuels car tout le monde devrait vivre en habitat collectif pour minimiser les pertes d'énergie, avec une surface maximale par habitant de 30 m² ! C'est peut-être sûrement la seule solution pour limiter le réchauffement climatique mais soyons lucides, contrairement aux ayatollahs de l’écologie : la Terre va continuer à se réchauffer et il faudra faire avec, car certains «signaux» sont contradictoires avec les mesures prônées par les écologistes ! Par exemple, de gigantesques aéroports viennent d'être mis en service à Pékin (septembre 2019) et Istanbul (octobre 2018) et les prévisions du transport aérien étaient (avant la pandémie) en constante augmentation. On peut aussi évoquer les paquebots de croisière, qui étaient de plus en plus nombreux et gigantesques (avec une promiscuité qui a permis un bonne propagation du coronavirus ; la pandémie freinera peut-être l'envie des touristes de voyager sur ces monstres flottants, peut-être pendant une année ou deux, car même si ça semble ahurissant de voyager en déplaçant avec soi son hôtel, son restaurant, sa piscine, sa salle de sport, sa discothèque et son magasin détaxé, des personnes continuent de rêver de ce genre de vacances...). Puis, il y a l'arrivée de nombreux objets connectés : je ferme bien mes lumières pour économiser de l'énergie, mais en utilisant des ampoules connectées et des serveurs informatiques énergivores... Pas mal, non ? Puis, devant les mesures prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19, qui rêve d'un appartement dans un immeuble collectif, pour y rester confiné ? Dans le même genre, le couple «Covid-19 et transports en commun» ne fait pas plus rêver... Et surtout, n'oublions pas la réaction de nombreuses personnes qui, face au climat anxiogène que génèrent les ayatollahs de l’écologie (climat encore plus anxiogène depuis le Covid-19), se tournent lors des élections, vers d’autres extrémistes, populistes et nationalistes (et largement climato-sceptiques). Il n'y a qu'à regarder les dirigeants qui sont arrivés au pouvoir dans le monde ces dernières années : beaucoup de populistes, mais peu d'écologistes ! Cela dit, avec une bonne guerre mondiale (causée par ces nationalistes), bien meurtrière, on aurait un énorme pic de CO2, avant une très large réduction des émissions, du fait de la diminution drastique de la population humaine de la planète... A méditer ! En tous cas, ça serait si simple de lutter contre le réchauffement climatique, on aurait déjà appliqué les mesures nécessaires (comme, par exemple, une limitation des naissances dans les pays riches, ceux dont la jeunesse pollue le plus)...

En conclusion, je compte bien continuer de voyager (en avion, bien évidemment) pour en profiter avant la guerre mondiale, pour observer la faune sauvage avant qu’elle ne disparaisse ! Je suis cynique mais je ne suis pas le seul... Franchement, je n’ai pas envie d’être le dindon de la farce, pris en sandwich entre les mesures régressives de l'extrémisme écologique et l’insouciance climatique de l’ultra-libéralisme économique. Pouvez-vous dire comment sera le futur ? En 2030 (ou 2050 ?), serons-nous tous à jardiner en pagne fabriqué en fibres de coco (avec le réchauffement climatique, le cocotier deviendra une espèce locale, même au nord de la France) dans notre potager bio situé sur le toit de notre immeuble collectif, ou à boire des cocktails sur la plage climatisée (climatisation alimentée par des panneaux solaires, faut tout de même pas déconner avec l'écologie) d'une île artificielle flottante (pour être capable de résister à la montée des océans), mouillée au large de la péninsule arabique ? Ces deux délires, antinomiques, que l’on peut facilement imaginer à partir des projets des uns ou des autres pour notre futur, me semblent cauchemardesques... Quoi qu’il en soit, je ne vais pas me priver de voyager, surtout si certains continuent d’en profiter, comme les Américains avec leurs monstrueux pick-up V8 utilisés pour transporter leurs quads ou leurs jet-skis (il suffit qu'un Américain lambda aille s'acheter un hamburger au coin de la rue avec son pick-up, pour qu'il émette 10 kg de CO2, impossible à compenser avec les 10 g de réduction par jour d'un Français lambda qui fait bien attention à éteindre la lumière en sortant d'une pièce) ! Puis, vous feriez quoi, vous, devant ce bordel ambiant, mêlant vérités et contre-vérités, si on décidait à votre place que vous devez renoncer à votre seule raison de vous lever le matin pour aller travailler, en sachant en plus que ça ne sert certainement à rien si la planète entière ne fait pas de même ?

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