Chaud devant !

Article n° 180, publié le 6-Mars-2021, par Christophe.
Catégorie(s) : réflexions diverses.

BD Heat Map - 1

BD Heat Map - 2

BD Heat Map -

A Zanzibar, dans un complexe hôtelier en bord de plage, nous avons entendu déblatérer un touriste qui cherchait à intellectualiser son voyage en Tanzanie, en essayant de trouver une certaine complétude à son voyage, avec une pincée de culture par-ci et une larme d'humanitaire par-là... Mais au final, il ne racontait ses voyages que par les hôtels où il était allé, en précisant bien la taille des piscines ! En Tanzanie, nous avons aussi croisé un expatrié qui ne cherchait l'exotisme qu'à condition de ne pas perturber son quotidien, ou, autrement dit, il se plaignait qu'il n'y avait pas de supermarché de style occidental en Tanzanie (alors qu'il y en avait en Namibie qui se retrouvait derechef mieux classée que la Tanzanie) ! Ne trouvant aucune joie à faire des courses dans un supermarché (en dehors des supermarchés guadeloupéens ou sud-africains où je peux trouver respectivement du bon rhum et de l'Amarula ; attention, l'alcool est dangereux pour la santé...), je ne comprenais pas pourquoi cet énergumène voyageait, tout comme je ne comprenais pas plus l'intellectuel amateur de piscines. Mais alors, pourquoi voyageons-nous ? Qu'est-ce qui nous motive à rejeter des tonnes de CO2 dans l'atmosphère en prenant l'avion (question que pourrait nous rétorquer n'importe quel ayatollah de l'écologie, ou n'importe quel franchouillard chauvin, trouvant que son pays est le plus beau du monde mais aussi, comble du paradoxe, le plus sale à cause des étrangers) ?

Ma réponse est simple car je n'ai pas besoin de quêtes spirituelles (même si en Jordanie, j'ai cherché le chevalier du Graal d'Indiana Jones mais sans réussite) et je ne cherche pas à me ressourcer en voyageant (même si voyager me permet de me rendre compte que tout n'est pas si mal en France), ni à donner une sens à ma vie. Je cherche juste à me faire plaisir en réalisant mes rêves d'enfant, de l'époque où j'étais bercé trop près de la télévision (ou, pour être exact, plutôt abandonné devant la télé). Dans les années 1970, il y avait heureusement plus de documentaires dans les programmes télévisuels que de télé-réalités débilisantes (attention, je ne dis pas que c'était mieux avant, je dis juste que les téléspectateurs de télé-réalité sont des grands malades et que les documentaires sont aujourd'hui plus rares dans les programmes mais de bien meilleure qualité que dans les années 1970). Et dans ces documentaires, il y avait ceux sur la conquête spatiale (cf article précédent), ceux du commandant Cousteau sur l'exploration des fonds sous-marins, mais aussi ceux sur les merveilles du monde, quelles soient naturelles comme les geysers de Yellowstone ou érigées par la main de l'Homme comme les forteresses Incas, ceux sur les animaux sauvages (en particulier sur la faune africaine ou sud-américaine) ou encore les documentaires sur des explorateurs comme Edmund Hillary ou Paul-Émile Victor. Et n’oublions pas l’excellente émission Thalassa qui était diffusée le vendredi soir. Ce n'est donc pas étonnant que tous ces sujets me passionnent, même si j'ai toujours eu une certaine réticence pour l'alpinisme car j'ai le vertige (surtout pour monter sur le toit d'une maison) et je dois avouer que les récits des vainqueurs de l'Everest me glaçait le sang. Enfermé chez mes parents, je n'avais qu'une envie une fois devenu grand (et ne dépendant plus financièrement de mes geôliers) : voir tout ça en vrai, sans le biais d'un écran cathodique (ou d'un masque de réalité virtuelle) ! Bref, je n'ai pas envie de vivre ma vie par procuration, derrière un écran de télévision... Et puis, là-bas, tout est neuf et tout est sauvage... Des bonnes idées pour des chansons, non ;-) ?

Cependant, il faut avouer que ce sera bien difficile de voir tout en une seule vie... Il nous faut faire un choix et nous privilégions donc, en tout premier lieu, les destinations «nature» où il est possible d'observer la vie sauvage. Puis, comme notre budget n'est pas extensible à souhait (un safari en Tanzanie nécessite un budget non négligeable), nous nous rabattons en deuxième choix sur des destinations «nature» sans observation de la vie sauvage mais où nous pourrons néanmoins admirer d'incroyables phénomènes naturels, de gigantesques chutes d'eau ou de magnifiques paysages de montagne (et peut-être au passage quelques macareux moines). En troisième choix, ce sont bien évidemment les vieilles pierres qui ont la cote, à condition qu'elles soient bien grosses et datant d'une époque où mettre deux aussi grosses pierres l'une sur l'autre, relevait du miracle ! Bien évidemment, une destination comme la Tanzanie ou l'Afrique du Sud nous plaisent beaucoup mais il faut avouer que certaines destinations permettent de combiner le tout facilement, comme la Grèce qui offre à ses visiteurs de très vieilles pierres (Delphes ou Athènes) et des paysages à couper le souffle (les Météores ou l'île de Santorin). Et cerise sur le gâteau, la gastronomie grecque est l'une des meilleures qui soient ! Idem pour le Pérou ou le Yucatan, ce sont des destinations aussi intéressantes que la Grèce, où l'on mange aussi très bien.

J'ai donc profité de cet article pour remettre à jour le tableau d'un vieil article de ce blog (ce qui me permet de réaliser que ça fait 10 ans que je délire sec sur ce blog...), sur le classement de nos différents voyages, en changeant les notes de l'époque (car, par exemple, après notre voyage en Tanzanie, ne pouvant attribuer un A++ dans mon tableau pour le critère nature de ce voyage, il a bien fallu que je baisse les notes d'autres voyages) et en modulant un peu différemment les coefficients des différents critères établis lors du premier article :

• La distance depuis la France (coef. 7) : le décalage horaire, les heures passées assis dans l'avion, les correspondances dans les aéroports, ce n'est pas très agréable. Puis, voyager loin, en avion, signifie de grosses émissions de CO2, même si cela ne nous a jamais vraiment préoccupé... Donc, bonne note pour les destination européennes, mauvaise pour la Patagonie ou la Nouvelle-Calédonie.

• L'accueil (coef. 15) : critère très subjectif et très personnel puisque dans toutes relations, il y a obligatoirement deux parties : les tords peuvent être dus à l'une ou l'autre partie ! Il faut se rappeler que je ne note pas un pays, ni une population dans son ensemble, mais un voyage que nous avons fait, donc une impression que nous avons ressentie lors de ce voyage, quant à l'accueil de l'autochtone dans la rue, celui de la serveuse d'un restaurant où nous avons mangé, ou encore celui du réceptionniste d'un hôtel où nous avons séjourné. A noter que la meilleure note a été attribuée quand des personnes nous ont aidés spontanément.

• Culture (coef. 20) : je ne juge pas la culture d'un pays, mais l'intérêt culturel du voyage, c'est-à-dire pour simplifier à l'extrême, l'intérêt des monuments historiques (et musées) que nous avons visités lors du voyage. Des voyages comme celui à Rome, St Petersburg ou au Pérou se voient donc attribuer de très bonnes notes mais à l'inverse, notre séjour aux Maldives se voit attribuer une mauvaise note.

• Nature (coef. 30) : je note la splendeur des paysages traversés mais aussi et surtout la diversité de la faune sauvage (ours, lions, zèbres, lémuriens, fous de Bassan, macareux moines, tortues marines, raies manta, baleines...) observée hors zoo et aquarium. Et plus c'est gros, comme un éléphant, meilleure est la note !

• Nourriture (coef. 10) : je ne note pas la présence de steak-frites à tous les repas mais bien la qualité de la nourriture préparée dans les restaurants locaux que nous avons fréquenté lors du voyage. Bien évidemment, ce critère est un peu subjectif étant donné que nous aimons beaucoup la cuisine méditerranéenne, antillaise (créole) ou encore asiatique.

• Pression touristique (coef. 10) : c'est-à-dire le nombre de touristes au mètre-carré. Faire de longues files d'attente pour visiter un musée, par exemple, n'est pas agréable. Cela dépend bien évidemment de la date du voyage, c'est pourquoi celle-ci est indiquée.

• Coût du voyage, (coef. 8) à l'exception du billet d'avion qui est déjà pris en compte avec le premier critère : puisque nous ne voyageons pas avec un budget illimité, il faut bien faire attention à combien ça coûte sur place, en particulier pour le logement (touristique), le transport (sur place) et la restauration.

Pour information : A : très, très bien, B : très bien, C : bien, D : moyen et, E : à éviter !

Classement voyages 2020

Résultat à comparer avec la carte des chaleurs suivante, où l'intensité de la couleur indique où nous sommes retournés souvent, signifiant normalement que nous avons beaucoup aimé ces voyages :

Carte chaleur 2020

Je me suis alors aperçu que j'avais un problème avec mon tableau car il place en tête les voyages qui allient à la fois nature et culture comme le Pérou ou le Yucatan, alors que notre voyage en Tanzanie, pourtant extraordinaire, se retrouve fortement pénalisé vu que la culture, à l'exception de Zanzibar, n'était pas le but de ce voyage. Idem, nos voyages à Rome, en Chine et en Russie, sans aspect nature, se retrouvent aussi plutôt mal notés...

Donc, pour obtenir un classement de nos voyages nature, sans contrainte budgétaire, j'ai changé les valeurs des coefficients, sans changer les notes obtenues pour chaque critère, pour ne plus prendre en compte que les critères nature (coef. 90) et pression touristique (coef. 10 : parce que se retrouver en pleine nature avec plein de couillons se prenant en selfie, ça m'exaspère au plus au point). La Nouvelle-Calédonie se dégage alors très légèrement en tête parce que, vu le coût de la vie sur place, il n'y a pas de tourisme de masse (juste quelques japonais, bien riches), mais aussi parce que nous sommes plongeurs et que voir des raies manta évoluer autour de nous, nous comble (presque) autant qu'observer des guépards dormir sous un buisson au bord d'une piste (même si j'ai quand même une préférence pour les guépards du fait que ce sont des félins et qu'il n'a presque aucune limite de temps lors de leur observation, contrairement à la plongée). A noter que notre voyage combiné «Mayotte + Ile de la Réunion» se classe aussi très bien, notamment grâce à la faune du lagon mahorais et les verticalités des remparts réunionnais.

Classement voyages nature 2020

Et j'ai refait le même exercice pour les voyages culture, toujours sans contraire budgétaire, en continuant néanmoins de prendre en compte la pression touristique à cause des couillons se prenant en selfie devant les monuments historiques et des longues files d'attente pour entrer dans les musées. Nos voyages au Yucatan, Russie et Pérou forment alors le trio de tête. A noter que notre voyage en Chine se trouve légèrement pénalisé à cause de la surpopulation touristique interne au pays ;-), mais il faut savoir que la Chine est plutôt bien organisée pour gérer le nombre phénoménal de touristes visitant certains lieux touristiques.

Classement voyages culture 2020

Comme le but de cet article est d'apporter du nouveau contenu au site https://www.amvdd.fr afin d'améliorer son référencement dans les moteurs de recherche, et que le but de nos carnets de voyage est de partager avec de potentiels voyageurs des informations sur les différentes destinations où nous sommes allés, pour qu'il préparent leurs propres voyages, ou de donner envie à d'autres voyageurs de partir sur les mêmes destinations, voici un petit outil Excel classement-voyage.xlsx (que l'on peut toutefois ouvrir en dehors des outils Microsoft) pour vous permettre de rechercher par vous-même, quel voyage vous conviendrez le mieux, en définissant vous-même les coefficients des différents critères. Une fois définis vos coefficients (ce sont des pourcentages, de 0 à 100 et le total des coefficients doit être égal à 100 %), vous n'aurez plus qu'à lire les carnets de voyages correspondant ;-), ce qui est, je le rappelle, le but de cet article !

-- Accueil du blog --
-- Article précédent du blog --
-- Article suivant du blog --
-- Carnet de voyage --
© 2024 AMVDD.FR