Tourist permit, please ?

Article n° 184, publié le 3-Juillet-2021, par Christophe.
Catégorie(s) : réflexions diverses.

BD tourist permit - 1

BD tourist permit - 2

BD tourist permit - 3

Il nous reste tant de destinations à visiter et elles ne sont pas forcément très éloignées de Toulouse. Par exemple, rien qu’en Italie, il nous reste tant à découvrir entre les Dolomites, les grands lacs italiens (lac de Côme, lac de Garde, etc...), les «Cinque Terre», les Pouilles, Naples, la Sicile... L’Italie est certainement le plus beau pays d’Europe, surtout si on contemple aussi le contenu des assiettes. Puis, en Europe, il y a aussi la Slovénie, la Grèce, ou plus au nord, la Norvège, la Suède ou même le pays de Galles, des régions où l’on peut admirer de magnifiques paysages, des monuments historiques d’un grand intérêt et parfois, une faune sauvage bien présente. Mais le problème est que le tourisme est (ou était : même si la pandémie de Covid-19 a un peu rebattu les cartes pour l'instant, on va vite revenir à l'état initial dans quelques mois) de plus en plus rejeté un peu partout dans le monde et particulièrement en Europe. Bien que nous ne soyons pas des fêtards en mal de soirées arrosées dans un bar catalan, ou des adeptes de selfies perchés sur les marches du pont du Rialto, l’autochtone des villes subissant le tourisme de masse ne fait pas spécialement la différence entre notre pratique du tourisme que nous pensons être respectueuse et celle exténuante de ceux venus passés un week-end dans cette ville, parce que ça ne coûtait pas cher et que ça fait tendance de poster sur les réseaux sociaux un selfie pris sur les lieux de tournage de la dernière série télévisuelle à la mode, alors qu’ils n’en ont vraiment rien à foutre de la ville et de ses habitants. Alors comment pourrait-on améliorer les choses pour éviter qu’un jour, par exemple, la seule manière de contempler Stonehenge se fasse par caméra interposée, pour éviter que des enfoirés de sagouins repartent avec des morceaux de pierre du site (un périmètre de sécurité a déjà été mis en place autour de ces pierres pour éviter ce type de comportement odieux) et que ceux qui sont respectueux du site, se retrouvent alors victimes collatérales des mesures anti-sagouins ?

Ca paraît maintenant si loin, du temps d'avant la pandémie, mais pour lutter contre les aspects néfastes du tourisme de masse, la municipalité de Venise avait tenté d’éditer un guide de bonnes pratiques : ne pas stationner sur les ponts (et donc éviter les séances de selfies qui durent), ne pas se baigner dans les canaux, respecter les monuments, etc... Mais la municipalité avait aussi instauré une taxe à l’entrée de la ville, imposé des restrictions sur les itinéraires que les touristes empruntent et avait vaguement tenté de repousser les gros paquebots de croisière loin de la place Saint-Marc. A Dubrovnik en Croatie, la municipalité avait aussi adopté des règles (il était temps, c’était déjà invivable en 2012 quand les navires de croisière débarquaient par milliers, leurs hordes de passagers durant la journée) en limitant à 4.000 le nombre de personnes autorisées à entrer dans la vieille ville. Santorin : limitations à 8.000 par jour le nombre d’arrivées par la mer, c’est-à-dire en provenance des navires de croisière. «Cinque Terre» : tentative de limitation du nombre de touristes, principalement des croisiéristes, visitant ces villages de pêcheurs ne possédant pas les infrastructures pour en accueillir plus. Barcelone, l’une des villes les plus remontées contre le tourisme de masse : l'accès au marché de la Boqueria était interdit aux groupes de 15 personnes ou plus, le vendredi et le samedi de l'ouverture jusqu'à 15h00, et la municipalité avait fait la chasse aux locations saisonnières. Amsterdam avait fait de même pour les locations touristiques et limitait aussi la location de Segways, les promenades en calèche et en bateau-mouche. Bref, les mesures anti-touristes se multiplaient un peu partout dans le monde, que ce soit en Islande, en Thaïlande, au Bhoutan ou au Pérou... Toutes ces mesures ont peut-être été remises en question (ou vont l'être pour relancer l'activité touristique) car, quoi qu'il en soit, le tourisme rapporte de l'argent et fait vivre des personnes à qui les touristes ont cruellement manqué depuis le début de la crise Covid-19, mais comme je l'ai dit au praragraphe précédent, le problème reviendra...

La principale raison de la surabondance de touristes dans certaines villes était principalement dû au fait que ça ne coûtait pas cher d’aller passer un week-end à Barcelone ou Prague, grâce, ou plutôt à cause des compagnies aériennes low-cost et du site internet de réservation d’hébergement sur matelas pneumatique (site que je ne veux pas citer mais que, j’espère, tout le monde aura reconnu). Cependant, j’estime que les taxes de séjour exorbitantes que mettaient en place certaines municipalités (ou pays) pour lutter contre le tourisme de masse, étaient une aberration totale car l’argent ne rend pas le touriste plus respectueux ! Parfois, c’est même pire... Par exemple, ces taxes n’empêchaient le «fils à papa» de faire la fête bruyamment jusqu’à tard dans la nuit, générant maintes dégradations au passage sur les équipements urbains, mais cette mesure privait de séjour des personnes respectueuses qui n’avaient pas les moyens financiers de payer ces taxes. Pire, pour lutter contre les nuisances du tourisme de masse, certaines municipalités avaient aussi mis en place des quotas, avec inscription en ligne (payante la plupart du temps), et il fallait s'y prendre des mois à l’avance pour obtenir son permis de visite. Parfois, ce permis était même délivré par tirage au sort, comme pour «The Wave» en Arizona. Cette mesure était peut-être plus démocratique que la taxe de séjour et elle était sûrement plus efficace (on ne va pas faire 7.000 km en avion sans être sûr de pouvoir visiter le site en question), mais elle était, à mon avis, extrêmement frustrante : si la météo était mauvaise, le jour où l’on avait le permis de visite, c’était la haine pour le visiteur en question ! Et cette haine aurait pu générer des dégradations par des imbéciles voulant se venger de la météo. J’aurais aussi eu la haine dans de telles conditions, mais jamais, je n'aurais dégradé un site naturel ou historique. Cependant, je suis certain que certains sagouins l'ont fait ! Tout système peut avoir des avantages et des inconvénients...

Alors que faire avant que ça re-dégénère à nouveau ? Déjà interdire la perche à selfie et brider les smartphones quant à l’utilisation de la caméra frontale (par exemple, pas plus de 3 photos ou 10 secondes de vidéo par jour), ça serait déjà une excellente chose ;-) ! Ensuite, il faudrait interdire les duty-free d’alcool et de cigarettes, les «All Inclusive» et les «happy hours» (qui sont, de toute façon, des pièges à con) : l’alcool pas cher, c’est fini ! Ca éviterait à certains touristes de dormir à l’arrière d’un véhicule pendant un safari et en plus, ça serait aussi une mesure de santé publique. Et la bouffe à profusion dans les navires de croisière ? Interdite aussi, car cette bouffe à volonté est l'une des principales motivations des croisiéristes pour choisir ce mode de vacances particulier, et les adeptes de ces immeubles flottants représentaient les plus gros pourvoyeurs du tourisme de masse dans des villes comme Venise, Dubrovnik ou les «Cinque Terre» (cela dit, je pense que les croisières en gros paquebots vont en prendre un sacré coup dans la nez suite à l‘épidémie de Covid-19 car forcément, s’entasser par milliers dans un navire, bien que gigantesque, avec des gens de toutes nationalités, est ce que l’on peut faire de mieux pour propager un virus ; mais ce problème va vite être oublié, dans deux ou trois ans). Puis, il faudrait une sorte de permis à points de bonne conduite touristique ! Une infraction constatée, genre tapage nocturne, dégradation sur un monument, utilisation d’un quad ou d’un scooter des mers, consommation d’un hamburger de la restauration rapide : des points en moins sur ce permis touristique ! Plus de point sur le permis : plus le droit prendre l’avion, le train ou le bus, et interdiction formelle d’entrer dans des réserves naturelles ou des sites historiques, jusqu’à récupération des points au bout de 5 années (avec impossibilité d’acheter des points, mais possibilité d’en récupérer par bénévolat) ! J’en rêve de ce permis (les Chinois l’ont fait et malheureusement, pas que pour le comportement touristique de leurs concitoyens) mais je ne vois vraiment pas pourquoi je devrais être victime collatérale de mesures anti-sagouins collectives ! On n’est quand même pas à l’école où quand un élève a fait une bêtise, le professeur punit l’ensemble de la classe... C’est vraiment trop injuste, non ?

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