Article n° 198, publié le 3-Septembre-2022, par Christophe.
Catégorie(s) : science & culture.
Voyager dans le temps, découvrir le futur ou revenir dans le passé : que de perspectives fascinantes ! Par exemple, on pourrait remonter le temps plus de 2.000 ans en arrière, se rendre à Nazareth et séquestrer une certaine Marie pour être sûr qu'elle ne trompe pas son époux nommé Joseph, charpentier de métier ? Et tant qu'à faire, il faudrait aussi remonter le temps de 2.500 ans et débaucher un certain Siddhārtha Gautama... On pourrait aussi se rendre le 20 avril 1889 à «Braunau am Inn» en Autriche-Hongrie et éliminer un nourrisson se prénommant Adolf. Ou pour être moins violent, tout faire pour éviter que Klara Pölzl rencontre Alois Schicklgruber à la «Féerie Dansante des Sirènes» (la vraie histoire est bien plus sordide : Alois a plutôt engrossé sa servante, et potentielle petite-cousine, Klara, ce n'est donc pas vraiment étonnant qu'un de leurs gamins ait très mal tourné). Mais que pensent les scénaristes et réalisateurs de films du paradoxe du grand-père : peut-on retourner dans le passé pour modifier le présent ?
➜ «La Planète des singes», sorti en 1968, réalisé par Franklin Schaffner avec Charlton Heston dans le rôle George Taylor et Kim Hunter dans le rôle du docteur Zira : des astronautes, perdus dans l'espace-temps, atterrissent le 25 novembre 3978 sur une mystérieuse planète peuplée de singes qui est en fait ... la Terre. La scène finale est cruciale : ils l'ont fait !
➜ «Nimitz : Retour vers l'enfer», sorti en 1980, réalisé par Don Taylor avec Kirk Douglas dans le rôle du commandant Matthew Yelland et Martin Sheen dans le rôle de Warren Lasky : un porte-avions américain est envoyé par une sorte de cyclone dans le passé, juste avant l'attaque des Japonais sur «Pearl Harbor» en 1941. Les avions de combat ultra-modernes (pour 1980) du porte-avions, pourront-ils stopper l'attaque japonaise ?
➜ «Terminator 1» (et «Terminator 2 : Le Jugement dernier»), sorti 1984 (et 1991 pour le second volet de la saga), réalisé par James Cameron avec Arnold Schwarzenegger dans le rôle du Terminator T-800 et Linda Hamilton dans le rôle de Sarah Connor : dans le futur, un système informatique, Skynet, en guerre contre le reste de l'Humanité, envoie en 1984 un robot pour tuer la mère du chef de la résistance humaine en 2029. Sincèrement, il faudrait retourner en 1991, pour dissuader James Cameron de laisser la franchise à d'autres réalisateurs...
➜ La cultissime trilogie «Retour vers le Futur», films sortis en 1985, 1989 & 1990, réalisés par Robert Zemeckis avec Michael J. Fox dans le rôle Marty McFly et Christopher Lloyd dans le rôle du docteur Emmett Brown : en 1985, «Doc» invente une machine à voyager dans le temps, installée dans une DeLorean, et Marty McFly se retrouve alors accidentellement envoyé en 1955, année de la rencontre de ses parents à la «Féerie Dansante des Sirènes»...
➜ «Un jour sans Fin», sorti en 1993, (très bon film) réalisé par Harold Ramis avec Bill Murray dans le rôle de Phil Connors (non, ce n'est pas le rôle de la marmotte) et Andie MacDowell dans le rôle de Rita Hanson : Phil Connors, un présentateur météo, se réveille tous les matins au son du radio-réveil, à la même date, coincé dans une boucle temporelle. Il passe alors progressivement du cauchemar au rêve : avoir tout son temps, sans vieillir, pour faire plein de choses !
➜ «L'Armée des 12 Singes», sorti en 1995, (film génial qui a un goût très particulier avec le Covid-19 et les antispécistes) réalisé par Terry Gilliam avec Bruce Willis dans le rôle de James Cole et Madeleine Stowe dans le rôle du docteur Kathryn Raillyn : en 2035, l'Humanité s'est réfugiée sous terre à cause d'un virus mortel qui a rendu la surface inhabitable. Pour enquêter sur l'origine du virus (à Wuhan ? ), James Cole est envoyé dans le passé, en 1990, puis 1917, avant de finir en 1996, tué par un agent de sécurité de l'aéroport de Philadelphie, sous ses propres yeux, quand il était enfant !
➜ «La Machine à explorer le temps», sorti en 2002, réalisé par Simon Wells (arrière-petit-fils de l'écrivain H.G. Wells, auteur du roman éponyme) avec Guy Pearce dans le rôle du professeur Alexander Hartdegen et Samantha Mumba dans le rôle de Mara : entre 1899 et 1903, Alexander Hartdegen a construit une machine afin de remonter le temps et tenter de sauver sa fiancée tuée en 1899. Malheureusement, à chaque tentative de sauvetage, sa fiancée meurt tout de même.... Pour trouver la raison à ces échecs, Alexander décide alors d'avancer dans le futur en 2030, puis 2037 où les choses se compliquent...
➜ «Source Code», sorti en 2011, réalisé par Duncan Jones avec Jake Gyllenhaal dans le rôle de Colter Stevens / Sean Fentress et Vera Farmiga dans le rôle de l'officier Colleen Goodwin : un pilote militaire, Colter Stevens, est renvoyé inlassablement dans la mémoire rémanente de Sean Fentress, tué dans un attentat terroriste, pour enquêter sur les auteurs de cet attentat... Colter Stevens arrivera-t-il à changer le passé pour éviter l'attentat, ou passera-t-il dans un monde parallèle où l'attentat ne s'est pas déroulé ?
➜ «Men in Black 3», sorti en 2012, réalisé par Barry Sonnenfeld avec Will Smith dans le rôle de l'agent J et Tommy Lee Jones dans le rôle de l'agent K : après la disparition étrange de l'agent K en 2012, l'agent J fait un grand saut dans le passé (depuis le sommet du «Chrysler Building») pour sauver l'agent K tué à «Cap Canaveral» en juillet 1969 par Boris l'Animal lui aussi revenu dans le passé...
➜ «Looper», sorti en 2012, (très bon film) réalisé par Rian Johnson avec Bruce Willis dans le rôle de Joe âgé et Joseph Gordon-Levitt dans le rôle de Joe jeune : en 2074, les mafias utilisent le voyage dans le temps pour éliminer leurs victimes en les renvoyant dans le passé, en 2044, où des tueurs surnommés les «loopers» s'occupent de la basse besogne. Mais un jour, Joe, un «looper», découvre que la victime qu'il doit abattre n'est autre que lui-même qui arrive à lui échapper. Joe âgé veut alors modifier le passé pour changer son futur...
➜ «Edge of Tomorrow», sorti en 2014, réalisé par Doug Liman avec Tom Cruise dans le rôle du commandant Cage et Emily Blunt dans le rôle du sergent Vrataski : dans un futur proche de 2014, des extra-terrestres, les «Mimics», ont envahis l'Europe. Après une bataille où il se fait tuer, le commandant Cage découvre qu'il possède un étonnant don que possédait avant lui le sergent Vrataski : revivre sans cesse la même journée (à condition de se faire tuer à la fin de la journée), ce qui leur permet de remonter progressivement jusqu'au QG de Phil de Punxsutawney, le chef des «Mimics»... Euh, non, fausse boucle temporelle, désolé !
➜ «Tenet», sorti en 2020, réalisé par Christopher Nolan avec John David Washington dans le rôle de James Bond 007 façon voyageur temporel et Elizabeth Debicki dans le rôle de Katherine Barton : certains personnages du film avancent dans le temps, d'autres reculent et leurs balles rentrent dans le canon de leurs armes à feu, les immeubles explosés se reconstruisent... Il peut être utile de revoir «Opération Tonnerre» de Terence Young avec Sean Connery, pour comprendre d'où vient une partie du scénario du film de Christopher Nolan (qui avait déjà commencé à jouer avec le temps dans Interstellar). Faites-nous signe si vous avez compris toutes les scènes de ce film...
Bien évidemment, beaucoup de ces films sont adaptés de romans comme par exemple «La Machine à explorer le temps», écrit en 1895 par H. G. Wells. Un autre film (non-mentionné ci-dessus) est l'adaptation de la nouvelle «Un coup de tonnerre» écrite par Ray Bradbury (auteur d'autres excellents romans comme «Fahrenheit 451» qui, au passage, a été très mal adapté au cinéma en 2018). Le grand intérêt de la nouvelle «Un coup de tonnerre» de Ray Bradbury est l'introduction du paradoxe du grand-père qui n'est peut-être qu'un effet papillon temporel... D'ailleurs, le paradoxe du grand-père n'existe peut-être même pas du tout ? Par exemple, imaginons qu'en 2074, le voyage dans le temps existe bel et bien et qu'un voyageur temporel remonte en 1888 pour semer la zizanie dans le couple de Klara Pölzl et Alois Schicklgrube, pour qu'ils se séparent et ne mettent jamais au monde un petit Adolf ! Malheureusement, le couple ne se sépare pas et le petit Adolf nait tout de même dans une ambiance familiale exécrable, alors que sans l'intervention de ce voyageur temporel, le petit Adolf serait peut-être né dans une famille aimante, aurait eu une enfance heureuse et ne serait peut-être pas devenu le dictateur sanguinaire que le monde a connu ? L'histoire est peut-être écrite dans le marbre et le voyageur temporel devait faire cette grave bévue... Qui sait ?
PS : Il y a peut-être là un scénario de film, ou de BD, à creuser, non ?
Post-PS : Au fait, il me semble important de rappeler que personne, absolument personne, ne peut prédire le futur, y compris les épidémiologistes ou les experts climatiques du GIEC. «Une nouvelle vague de Covid-19 arrivera cet automne» ou encore «En 2050, les étés caniculaires seront la norme» sont donc des phrases inexactes ! Certes, les résultats des simulations rapportés par ces scientifiques sont crédibles (mot étymologiquement proche du mot croyance) mais l’emploi du conditionnel devrait être de mise. Par exemple, il suffit que Poutine fasse péter quelques bombes atomiques avec ses petits copains de l’OTAN pour voir un hiver atomique s’installer pendant quelques décennies et que les survivants confinés dans des abris anti-atomiques soient aussi à l’abri d’une nouvelle vague de Covid-19 puisque ce virus aura alors bien du mal à circuler... CQFD (par l’absurde) !