Article n° 235, publié le 4-Octobre-2025, par Christophe.
Catégorie(s) : réflexions diverses.
Bamboche, bringue, fiesta, java, noce, nouba, bamboula, teuf... Certes, il peut être bon de faire la fête et de passer des moments joyeux avec des amis, mais pourquoi faut-il que dans l'imaginaire collectif, «moment festif» soit souvent synonyme de «soirée en groupe d'individus très largement alcoolisés» (voire même le nez saupoudré de poudre blanche et / ou fumant une herbe qui n'est pas forcément du tabac), «soirée» pendant laquelle est diffusée sur une sono à pleine puissance de la musique assourdissante ? Et pourquoi cela est-il ennuyeux ?
1- Le groupe : facteur aggravant de l'alcool !
S'il n'y avait que deux ou trois personnes tentées de trop boire, il pourrait être possible de les empêcher de boire de manière excessive mais contre 10 ou 20 individus alcoolisés, que faire ? Puis, l'effet de groupe implique généralement que si 4 ou 5 personnes commencent à picoler de manière immodérée, on va rapidement se retrouver avec 10, 20 ou 30 personnes complètement saoules. L'auto-émulation au sein d’un groupe fait que même celui qui ne voulait pas boire, risque de finir avec un verre de trop dans le pif en peu de temps ! Les pires groupes pour ce problème éthylique sont ceux de clubs sportifs en vadrouille (et oui, genre week-end du club de plongée, mais ça marche aussi avec les clubs de football, de rugby, etc, etc...) car dans ce genre de groupe, se trouvent un ou plusieurs individus, généralement mâles, qui vont profiter d'une sortie «sans maman !», c'est-à-dire sans l'épouse ou la concubine qui a habituellement un effet modérateur sur son compagnon ! Sans sa modératrice, l'individu en question va alors se lâcher complètement sur la bouteille (ou autre, si la sortie passe par la Jonquera).
2- L'alcool : facteur aggravant de la musique à fond !
Une fois fortement alcoolisé, le sac à vin n'entendra plus raison sur le volume de la sono... Je n'adhère pas à une quelconque ligue luttant contre l'alcoolisme mais il faut avouer que certains individus abusent énormément lors de ces moments soit-disant festifs et ce n'est pas ce qui se fait de mieux pour leur santé. La consommation excessive d'alcool, même occasionnelle, a des effets néfastes à plus long terme que la gueule de bois du lendemain matin. Puis, n'oublions pas que, désinhibé par la consommation excessive d'alcool, le soiffard peut très bien faire n'importe quoi et cela peut se terminer par un accident tragique dont les conséquences n'impacteront pas uniquement le pochard accidentogène.
3- La musique à fond : le problème !
Ne pas se soucier si cette diffusion hautement sonore peut incommoder quelqu'un dans le voisinage, moi, ça me dérange beaucoup (surtout si je suis le principal incommodé par les décibels émis par la sono poussée à fond) ! Tout le monde autour du lieu de fête ne peut pas forcément s'endormir tard dans la nuit, des «voisins» ont peut-être des impératifs professionnels, ou même récréatifs, qui requièrent de se lever tôt le matin après une bonne nuit de sommeil réparatrice ! Puis, faire la fête, n'est-ce pas passer un moment convivial entre amis, pour discuter ? Avec une musique assourdissante ? Moi, ça me semble totalement incompatible ! A moins que ces décibels servent de prétexte pour masquer les effets de l’alcool, pour éviter de se rendre compte que, largement imbibé d'éthanol, vous n'êtes plus en état de prononcer 3 mots de manière cohérente ?
Bref, ça me dérange énormément que des personnes fassent bruyamment la fête dans un lieu proche de celui où je voudrais bien dormir et je ne pense pas être le seul dans ce cas ! D'ailleurs, les cas de «sous-produits d'ectoplasme» qui louent des Airbnb pour faire la fête défraient assez régulièrement la chronique. Et quand on parle de nuisances du surtourisme dans des villes comme Barcelone, Amsterdam ou Dubrovnik, les nuisances sonores sont généralement celles qui arrivent en tête de liste, avec la dégradation des monuments historiques et des infrastructures. Certes, un «coloquinte à la graisse de hérisson» peut tout à fait graver ses initiales sur les pierres de la fontaine de Trevi sans avoir absorbé la moindre goutte d'alcool, mais généralement, ce sont plutôt les fêtards avinés les responsables de ces incivilités qui jettent l'opprobre sur tous les touristes, même les plus respectueux.
Je ne veux pas jouer au «père la morale» et je ne veux donc pas interdire à quiconque de faire la fête, à condition qu'il soit respectueux des autres ! Si vous voulez picoler et faire du bruit (ce que beaucoup de «loups-garous à la graisse de renoncule» associent au terme fête), faites-le dans une boîte de nuit ou un bar parfaitement insonorisé, ou alors, au milieu d'une arène avec un taureau de combat lâché (d'ailleurs, c'est bien ce qui me dérange dans la corrida qui est un événement festif pour de nombreux spectateurs : faire la fête assis dans les gradins d'une arène à regarder ce spectacle macabre, est-ce bien normal ?). En tous cas, évitez de faire la bringue lors d'un safari en Afrique (ou ailleurs) : observer des lions, des guépards, des girafes ou des éléphants en liberté devrait être le seul moment festif d'un safari, pas la soirée éthylique qui vous fera cuver votre alcool avachi à l'arrière du véhicule de safari le lendemain ! Quant à la plongée, les soirées alcoolisées me semblent complètement incompatibles avec la pratique de cette activité, mais certains «scaphandriers d'eau de vaisselle» semblent avoir envie de finir en fauteuil roulant à cause d'une bulle d'azote coincée au mauvais endroit parce qu'ils ont absorbé trop d’alcool la veille de la plongée fatidique, lors d’une soirée qui s’est terminée tardivement... Pourtant, l'observation d'un mérou devrait apporter bien plus de joie que l'absorption d'un nième verre de mojito, non ?
PS : Est-ce utile de rappeler que plongée et alcool forment un cocktail dangereux ? L’alcool a pour effet de déshydrater le corps humain, ce qui augmente donc le risque d’un accident de décompression car la déshydratation est l’un des facteurs aggravants de cet accident (pour rappel, il est recommandé de bien s’hydrater avant une plongée). Grosso-modo, en vulgarisant à l’extrême, avec un volume de fluides réduit par la déshydratation, l’azote, progressivement saturé dans l’organisme lors de la plongée, est moins facilement éliminé par la circulation sanguine et les poumons en fin de plongée (et après la plongée), et le risque que cet azote saturé se transforme en bulle est alors accru (pour rappel, l’accident de décompression, causé par les bulles d’azote qui se sont formées dans l’organisme, peut avoir comme effet la paralysie ou la mort, ce qui fait toujours tache lors d’une sortie avec les membres de son club de plongée) ! De plus, l’alcool réduit le temps de réaction et la concentration, facteurs importants en plongée sous-marine, c’est-à-dire une activité se déroulant sous l’eau qui n’est pas un milieu très complaisant pour l’Homme ! Pour votre sécurité et celle des membres de votre palanquée, il est donc préférable de ne pas consommer d’alcool avant de plonger et cela ne se limite pas qu’à quelques heures car, par exemple, il faut plus de 10 heures à l’organisme pour dissiper complètement les effets de 3 mojitos bien dosés (cocktail composé de 5 à 10 cl de rhum à 50 ° par verre). De plus, chaque personne réagit différemment aux effets de l’alcool, en fonction de sa morphologie par exemple, ou de son état de fatigue. En conclusion : oubliez donc votre soirée de beuverie si vous pensez plonger le lendemain matin !