Antogona
Mardi 31 juillet : (suite & fin)
Nous rencontrons le gardien du palais (trois maisons en bois) qui nous montre une grotte à flanc de falaise le rocher, remplie de roussettes, juste sous l'aplomb de la "Rova". Nous prévoyons de revenir avec lui à 3 heures du matin pour chasser les roussettes à la canne à pèche (c'est ce qui était prévu car à 3 heures du matin, personne n'était en état).
Pendant ce temps, Bolly a eu le temps de redescendre au campement pour préparer le repas du soir. Il n'a même pas voulu que nous l'aidions, à peine nous avons eu le droit d'écosser les cacahouètes pour l'apéritif. Le midi, nous avions eu droit à des nems et des samossas mais ce soir, Bolly sort le grand jeu : saucisses au feu de bois avec du riz aux tomates et aux brèdes ; le truc qui a le goût d'épinards. Heureusement Bolly a un petit pot de piments oiseau haché pour faire passer le goût. Avec presque rien de piment, on ne sent plus le goût du reste. Le tout est de ne pas en mettre autant qu'en a mis Christophe.
Les personnes qui ont monté nos tentes pendant notre randonnée jusqu'à la "Rova", sortent des instruments de musique et commencent à jouer. Nous leur offrons à boire : les bouteilles de Mangoustan et Whisky achetées le matin disparaissent vite. Bolly, dans un état plus très frais, trouve quand même le moyen de conduire le minibus sur la piste défoncée pour aller chercher du ravitaillement (il revient avec trois litres de rhum).
Tout le monde continue à jouer (tout le village est arrivé, ou presque), à danser et boire très tard dans la soirée. Les roussettes pouvaient voler tranquilles cette nuit là !
Mercredi 1er août :
Après une nuit ventée, Bolly a déjà tout préparé pour le petit déjeuner pour notre réveil (une vraie mère poule). Nous n'avons plus qu'à nous occuper que de nos petites affaires. Nous descendons vers le village le plus proche à pied, le temps que Bolly et le chauffeur du bus finissent de charger ce dernier. C'est donc l'occasion de notre première traversée à pied de village : tous les gamins viennent à notre rencontre pour nous saluer d'un grand "Salut, vazahas !". Les gamins doivent nous trouver étrange car à chaque fois, ils rigolent en nous voyant (il faut dire qu'un des membres du groupe a de grandes moustaches toutes blanches).
Sur la route vers notre prochaine étape, nous nous arrêtons chez des artisans qui fabriquent des voitures avec des boites de conserve de récupération (Coca-Cola, Nescafé, etc...). Ils sont deux et très bien organisés : l'un découpe des morceaux à la chaîne et l'autre les assemble. Ils montent ces voitures pendant la saison sèche pour se faire de l'argent. C'est très bien fait mais ça semble trop fragile pour être ramené dans un sac à dos.
Arrêt à Imerintsiatosika : c'est le jour du marché ! Celui s'étend sur un bon kilomètre dans une rue parallèle à la route nationale, mais aussi sur les différentes places du village. Tous s'y vend : fringues, chaussures de récupération, survêtements Adidas ou Nike (ils sont absolument non contre-fait : ils sortent clandestinement des usines des alentours de Tana pour être revendus au dixième de leur prix en France ; Bolly a un Levis 501 acheté 25 francs Français !), chapeaux, montres, appareil radio, morceaux de métal, poissons séchés, morceaux de tripes noirs (leur odeur alliée à l'effet de la savarine a rendu Christophe dans un état second), osier et rafia, filtres d'amours, etc... Les étales de légumes sont superbes, ils sont rangés dans des grands paniers tressés, comme pour les riz multicolores. Insolite : des gamins jouent sur un baby-foot au bord de la route nationale.