Mardi 30 août : (suite & fin)

Nous nous préparons ensuite pour la première randonnée : guêtres et bâtons de marche ! Nous allégeons aussi un peu le sac photo de ce qui est inutile (avec ce beau soleil, nous n'aurons pas besoin du flash). Nous partons alors en direction du sommet opposé au mont Russel. Nous traversons d'abord la toundra composée d'ummoks - ou ummots ? - (touffes d'herbes entourées d'eau/mousse bien humide) : c'est bon pour muscler les chevilles. Lors du passage d'un bras de la "Two ocean creek" (qui se sépare en deux : l'un des bras rejoint la "Rat River" et l'océan arctique et l'autre, le lac Summit, puis la Bell, la Porcupine, le Yukon et l'océan pacifique), Anne-Marie décide de prendre un nouveau bain (juste une jambe mais les chaussures de marche sont passées à l'eau ). Le passage du second bras se fait dans un gué sans problème malgré les galets bien glissants.

Quand nous commençons la montée dans la montagne, deux caribous passent en contrebas dans la toundra : nos premiers caribous. Après une rude montée (agrémentée d'une pointe d'escalade pour certains passages), nous arrivons jusqu'au sommet d'où Pierre-Laurent aperçoit un ours (dans la vallée derrière le sommet). Pendant que nous observons l'ours aux jumelles, un petit groupe de caribous se rapproche très près de nous, magique ! Ils s'éloignent de nous, reviennent, repartent : ce manège dure un long moment pendant lequel les déclencheurs des appareils photo restent appuyés.

Nous commençons la descente en suivant la trace des caribous mais nous ne les reverrons pas. Christophe ne fait pas le fier lors de la traversée d'un pierrier quasiment à pic (enfin, beaucoup trop à pic pour les goûts de Christophe ). Nous sommes de retour au camp vers les 4 heures de l'après-midi pour rejoindre au plus vite les bras de Morphée dans la tente. Il fait plus de 25 °C dans la tente, mais le temps commence à se couvrir.

Le soir, notre voisin, un chasseur du Yukon venu chasser un mouflon de Dall, nous montre avec sa longue vue (très fort grossissement et super lumineuse) des caribous qui mangent au bord du lac. Il a repéré des loups à 2 km du camp. Il propose de partir avec lui chercher la viande du mouflon qu'il a laissé mais il s'agit de 10 km à vol d'oiseau (sans parler du dénivelé ou des détours à faire pour éviter les montagnes), soit une marche de plus de 12 heures. Ce sera sans nous !

Mercredi 31 août : Tempête de neige !

Le temps est tout gris, un vent froid secoue la tente . Le sommet du mont Russel est pratiquement sous les nuages, ce n'est pas très motivant pour la randonnée. Heureusement, Jean-Marc prépare sous sa tente un solide petit-déjeuner avec son excellent pain perdu. Incroyable : nous arrivons à tenir à 8 sous sa tente "4 personnes" (en nous pliant consciencieusement ) !

Sigrid et Emmanuelle restent au camp mais nous décidons de partir. Au moins, marcher nous réchauffera au lieu de nous geler sous la tente.

Nous commençons de suite l'ascension derrière le campement du chasseur : premier plateau, deuxième plateau et troisième plateau avant d'obliquer vers la droite pour prendre la vallée formée par le début de la "Rat River". Au loin, après cette petite vallée, nous apercevons quelques caribous.

Anne-Marie et Christophe, ainsi que Jean-Luc, décident de continuer à monter un peu mais ils n'effectueront pas l'ascension complète du mont Russel. Il faut dire que la perspective de descendre tout schuss à travers le pierrier qui entoure le sommet, n'emballe pas vraiment Christophe . Jean-Marc, Pierre-Laurent et Sandrine effectuent quand même l'ascension du mont Russel dans la "tempête" de neige alors que les trois autres font demi-tour et prolongent la randonnée jusqu'à un promontoire qui domine le Lac Summit, deux autres petits lacs et le début de la "Little Bell" : que de méandres à faire pour la première journée de canoë !