Mardi 27 juin : (suite & fin)
Le monsieur a quitté l'Inde alors qu'il avait 10 ans, sous le feu des Japonais. Quand il est arrivé le long des côtes anglaises, ce sont les bombes allemandes qui les attendaient. En prenant le train, il s'est fait attaquer par les Messerschmitt. La dame nous dit que pendant la seconde guerre mondiale, le "Loch Eribol" avait été surnommé "Loch Horrible" par les marins anglais car il s'agissait du dernier endroit où les bateaux se mettaient à l'abri avant de repartir sous le feu des Allemands. A 16 ans, le monsieur a pris son vélo, le ferry et a visité la France. Il s'est fait arrêté trois fois par les gendarmes français.
Ils ont eu une Citroën 2cv (ils ont du s'en séparer à contrecœur), ils aiment bien la France et les vins français. Avec l'Europe, ils espéraient qu'ils allaient pouvoir avoir du vin français pas cher, mais les prix sont restés aussi élevés. Ils ne voient pas l'avantage de l'Europe, ni de l'Euro car ils ne peuvent pas se rendre aussi facilement en France que nous, quand nous allons en Espagne (le monsieur ne veut pas entendre parler du tunnel car il a travaillé toute sa vie dans les mines de charbons ; il a encore des morceaux de charbon sous la peau au bout des doigts), avoir une monnaie commune leur est moins utile.
En sortant du restaurant, nous tombons sur un éleveur qui dresse ses chiens pour ramener les moutons. Ca fait une petite attraction dans le village. De retour au B&B, nous regardons la télé dans le "living room" (match de l'équipe de France au Mondial), avec le "Loch Eribol" comme toile de fond. A 11 heures, la montagne derrière le loch se colore en rouge avec la lumière du soleil couchant (mais le propriétaire du B&B nous dit qu'on voit toute la nuit les lueurs du soleil, celui-ci ne disparaît jamais totalement en cette saison). Nous tentons des photos mais les midges passent à l'attaque !
Météo de la journée :
Gris le matin mais à 11 heures, ça se dissipe rapidement pour laisser la place à du grand ciel bleu.
Le "Loch Eribol"
Mercredi 28 juin : Durness
Nous avons décidé d'aller randonner à "Cap Wrath". Nous prenons le ferry pour traverser l'estuaire et nous montons dans un minibus. Le chauffeur commence par des plaisanteries à trois balles et raconte que l'on sera de retour pour prendre le ferry à 12 heures. Aye, aye, aye ! Nous sommes typiquement embarqués dans une visite pour couillons motorisés (ceux qui ne visitent que ce qui est à moins de 100 m de la portière de leur voiture ou du bus). Il va falloir demander des explications. Nous traversons d'abord le champ de tir de l'armée (ça fait maintenant plus de trois jours que nous entendons les avions de guerre nous passer au dessus), nous avons le droit à tout le détail des bombes utilisées. Nous croisons d'abord un aigle, puis deux daims mais ceux-ci offrent moins d'intérêt que la blague à deux balles sur les marins ricains en manœuvre dans le coin. On ne s'arrête même pas !
Arrivé à "Cap Wrath", le chauffeur nous indique ce que l'on doit visiter (le phare) et nous dit qu'il repart dans 45 minutes. Christophe lui demande si nous pouvons être récupérés plus tard car nous comptons randonner : c'est possible, s'il y a de la place et il ne sait pas à quelle heure ! Nous sommes bien avancés. Nous lui indiquons que nous reviendrons au phare pour 16 heures, ça semble lui aller ! Nous commençons la visite autour du phare, mais ce qui doit être joli est sous nos pieds : nous ne pouvons rien voir du haut de la falaise. S'il y a des oiseaux, c'est bien moins qu'à "Handa Island" et leurs nids sont aussi sous nos pieds et nous ne pouvons pas les voir.