Les tombes royales à Pétra

Jeudi 9 avril : Pétra, enfin, même si ce n'est que la petite !

Première attraction de la journée : le château de Shoback (ou Shawback, ça dépend de la transcription de l'Arabe ; 30°31'57.56"N - 35°33'33.68"E). C'est un château croisé, en piteuse état, mais quelques arches résistent encore et toujours (d'où une longue série de photos, désolé). Le château a été modifié au cours des siècles, les mamelouks (milice egyptienne formée d'esclaves) ont, par exemple, ajouté des décorations sur le haut des tours : les versets du coran y sont sculptés, ça fait très joli. Au fait, plus personne ne parle d'huile bouillante ?

En fait, dans ce château, on peut vraiment se prendre pour "Indiana Jones", en ressortant d'un puits au milieu de nulle part (en fait, au pied du château). Là ! Ca fait très aventure. Le souterrain qui descend sous le château, au travers de la colline, possède bien quelques marches, au début. Mais très vite, c'est plutôt une rampe bien glissante, noyée sous une poussière très fine. Si on éteint les frontales, "il fait vraiment noir de chez noir" (forcément, nous sommes 50 mètres sous terre, la lumière du soleil a quelques problèmes pour arriver jusque là ). La descente n'est pas si abrupte que ça, mais on se crispe quand-même, les muscles commencent à se tétaniser, on a peur de tomber et d'emmener dans sa chute les personnes qui sont devant. Nous arrivons au final au fond d'un puits. Il ne reste plus qu'à remonter 7 mètres par des barreaux pris dans la maçonnerie. En ressortant, on est comme déboussolé !

Après les 300 marches du souterrain, nous partons voir les habitations troglodytes au pied de la colline. Il n'y a pas grand chose à voir. Hanna essaie de rejoindre le parking du château en remontant le petit canyon qui s'ouvre devant nous. C'est l'aventure, comme il dit. Mais nous n'avons déjà eu notre dose, nous remontons par la route.

Après un arrêt au village de Shoback, nous arrivons assez rapidement au campement de Pétra (30°22'52.76"N - 35°26'57.28"E) pour le déjeuner. Nous n'avions pas fait attention mais Martial et Eliane veillent aux grains. Nous ne savons pas d'où vient le problème mais le programme de l'après-midi ne correspond pas exactement à ce qui est prévu par la fiche technique, alors qu'il s'agit pourtant qu'un point très important : la visite de Petite Pétra qui est à 500 mètres du campement. Nous pensons bien qu'Hanna se préoccupe de Jean (plus de 80 ans) qui a des problèmes pour passer dans des endroits escarpés, mais il a bien été question, pendant un temps, de rejoindre le bivouac par le chemin le plus court, ne passant pas par la case "Petite Pétra".

Dans l'attente du départ de la randonnée, nous faisons un "petit" sac avec juste nos affaires pour la nuit : vue la fraîcheur de la nuit, ça fait quand-même emporter une polaire, un pull, le sac de couchage... Ce "petit" sac est presque plus gros que celui qui contient nos affaires habituelles. Mais comme ça, Hanna est content et Christophe aussi, car nos affaires pour la nuit seront montées en 4x4 au bivouac.

A deux heures et demie, nous partons enfin : premier temple nabatéen en vue ! Enfin, temple ? Pas spécialement, car, comme la plupart des monuments de Pétra, il s'agit d'un tombeau. En gros, on peut résumer Pétra à deux ou trois choses : un tombeau avec une très belle façade, une pièce derrière la façade, cubique, sans décoration dans la majeure partie des cas. Et à proximité du tombeau : une pièce avec deux bancs sculptés dans la pierre : le biclinium. Et si la pièce possède trois bancs ? C'est un triclinium ! Biclinium ou triclinium étaient les salles "de réception" des cérémonies funéraires. Quant aux habitations ? Pas de traces (ou presque) ! Petite Pétra (dite aussi le "Siq Al-Barid", le défilé froid) n'a certes pas toute la splendeur de Pétra : moins d'une dizaine de tombes, quelques bicliniums (biclinii ?) dont l'un possède une fresque peinte, la seule retrouvée sur tout Pétra (quand-même), mais avec le canyon étroit, ça vaut largement le coup d'œil. C'est une très bonne entrée en matière pour visiter Pétra.