Lundi 13 avril : La marche forcée...
Lever 6h30, le temps de boucler les sacs, plier la tente et prendre le petit-déjeuner pour partir à 7h30. Nous partons vers le sud. Plein est, au sommet de la montagne, nous voyons une première arche. Puis nous ne tardons pas à bifurquer vers la droite, en prenant la direction nord-ouest. Nous arrivons alors à une deuxième arche, assez petite. Derrière elle, un rocher à une curieuse forme : on dirait une sorte de smiley, mais celui-là a un regard méchant. En plus, avec sa forme triangulaire, il ressemble à un fantôme ! Nous en avons encore des frissons
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Après être passé devant une zone où le sable est très rouge, nous continuons vers une troisième arche. En fait, ça ressemble plutôt à un pont, un rocher plat reliant deux piles. C'est "Um Frouth Rock Bridge" (c'est ce qui est inscrit sur le plan en anglais du désert, distribué à l'entrée du "Wadi Rum").
Nous repartons alors à fond ! Nous arrivons près d'une montagne, un 4x4 beige est garé près d'un canyon. Est-ce le nôtre ? Le groupe de tête se dirige vers ce 4x4 mais Hanna prend une autre direction, ce n'est pas encore le bivouac. Damned, cacahuète à l'orange et dix de der ! Il est presque midi, le soleil tape fort, c'est assez démotivant. Quand est-ce qu'on arrive ? Bientôt ? Oui, bientôt, car un peu plus loin, c'est le 4x4 de notre cuisinier que nous voyons. Il s'est installé, bien à l'ombre, sous une anfractuosité à la base de la montagne. Cet emplacement semble être aussi le refuge des bergers et de leurs troupeaux : les mouches semblent apprécier notre odeur... Au menu du déjeuner : des fèves ! De toute façon, nous sommes en plein air !
Après une bonne sieste, nous repartons vers 14h30. Problème, il fait chaud (ça pourrait être supportable), mais surtout, nous arrivons dans un terrain où le sable est plutôt mou, très mou. Il faut redoubler d'effort. Puis, ça monte ! Nous avancions quand-même bien, quand Hanna décide de faire une pause, sur un petit rocher au plein soleil. Ca surprend tout le monde, presque personne ne pose son sac à dos.
Mais, quand nous repartons, ce n'est plus la même histoire, le sable semble encore plus mou. Même si parfois, ça descend un peu, c'est de plus en plus difficile. Maintenant, nous marchons sans joie, sans regarder le paysage. Nous avons le regard fixé sur les 50 cm de sable devant nos pieds. Quand est-ce qu'on arrive ? Nous n'avons plus qu'une seule idée en tête : un pas de plus, c'est se rapprocher du bivouac !
Hanna marche devant avec le Bédouin en plein soleil. Simsime, Zeitoun et Hanna-Boutros s'orientent légèrement sur la droite, pour se mettre dans l'ombre d'une falaise, mais Hanna continue toujours à fond. Pourtant la pause est bienvenue pour tout le monde. Quand nous repartons, Hanna n'est plus en vue et nous arrivons à une bifurcation : quelle direction faut-il suivre ? Puis, nous voyons Hanna revenir vers nous, sans sac à dos, il s'est enfin rendu compte que nous ne suivions plus.
Nous allons ensuite à l'endroit où il a laissé son sac à dos pour faire une nouvelle pause. Hanna a trouvé une pierre rouge qu'il effrite pour faire du maquillage pour les femmes. Ce n'est peut-être pas le moment de se reconvertir dans le cosmétique ? Nous n'avons plus qu'une envie : arriver au bivouac et nous allonger pour le reste de la journée.
Le bivouac n'est heureusement plus si loin (29°23'44.56"N - 35°22'55.57"E). Hanna nous affirme que nous n'avons pas fait 20 km de marche dans la journée et qu'il ne fait pas si chaud que ça. C'est sûr, il fait certainement moins chaud qu'en plein été ! Quant à la distance, le GPS indique que nous avons fait 15 km à vol d'oiseau depuis le matin. Donc, avec tous les détours que nous avons fait entre les montagnes pour voir les arches, nous ne devons pas être loin des 20 km (à l'aide de "Google Earth", nous avons calculé 18 km, certes avec un tracé assez approximatif, mais réaliste quand-même). Avec 83 m de dénivelé positif entre les deux bivouacs, ce fut une journée très difficile ! Heureusement, il reste de l'arak pour nous réconforter après le repas (poulet - riz). Il nous faut arrêter de parler d'arak, quelqu'un pourrait croire que nous n'avons fait que picoler pendant ce séjour... Ce qui est peut-être vrai...