Mercredi 15 avril : (suite & fin)

Zeitoun est incroyable, il suffit de lui prononcer les premières paroles d'une chanson, pour qu'il la finisse en chantant, en véritable jukebox ambulant. Parfois, sur les paroles, ça finit un peu en "la la la la..." mais son répertoire de chansons francophones des années 80, et souvent ringardes, semble être sans limite. Du coup, Anne-Marie chante avec lui et elle oublie qu'elle est en train de marcher ! Elle avance à un rythme très soutenu (et sans rouspéter). D'accord : ça descend, le sable est plutôt dur, la température est fraîche, mais elle a quand-même assez d'énergie, quand le répertoire arrive sur du Claude François, pour entamer une chorégraphie avec les bâtons de marche (très important, ça donnait encore plus de surnaturel à la scène)... Un "Lundi au soleil" et voilà qu'elle nous explose les statistiques de marche : 8 km en deux heures, pauses incluses ! Nous arrivons à 10 heures du matin, au point où nous attendait le cuisinier pour le déjeuner, à midi !

Et cela en s'arrêtant (même) pour faire des photos, comme au rocher de la vache, nommé "Bagara" (29°28'27.37"N - 35°23'30.98"E) : un gros rocher, posé sur deux courtes pattes. Ca ne ressemble pas vraiment au ruminant bien connu des campagnes françaises ; ça aurait été une poule, on aurait été plus proche de la réalité. Mais pourtant, on connait tous des "grosses vaches" (homme ou femme, pas de discrimination), posées sur deux courtes pattes qui ont une certaine ressemblance avec le rocher  ! D'ailleurs, Hanna se demande toujours d'où vient le mot "vache" dans le sens péjoratif du terme.

Pendant que nous attendons le déjeuner, nous voyons arriver un troupeau de dromadaires, gardé par un chamelier. Celui-ci nous rejoint pour boire le thé et Christophe se demande s'il ne peut pas mieux se placer par rapport au soleil, pour prendre en photo ces camélidés. Il commence à contourner le troupeau, quand Hanna lui crie de ne pas avancer dans le troupeau. Dommage, ça aurait pu être bien... Mais le chamelier arrive vers lui, pour l'accompagner au milieu du troupeau, en se rapprochant tout près des femelles avec leurs petits. C'est vraiment très sympathique de la part du chamelier qui est très fier de montrer son troupeau.

Notre cuisinier, très fan de lait de chamelle aux vertus aphrodisiaques, cherche un récipient pour traire la chamelle. Le chamelier fait une démonstration de traite de dromadaire "très rapprochée" à Sylviane, mais il prend plus de distance avec Anne-Marie. Il faut dire que Christophe est juste derrière avec la caméra. Quant à notre cuisinier, il s'est empressé de rejoindre son 4x4 quand il a vu que les dromadaires avaient repéré les tomates !

Après le repas (aux plats joliment décorés par le cuisinier, c'était inscrit "Club Aventure" sur le plat de pommes de terre) et la sieste, nous repartons vers 14h30. Zeitoun déclare forfait et monte dans le 4x4 (mais il a monté avec Jean, les tentes en nous attendant, merci beaucoup !). Comment va faire Anne-Marie pour avancer ? Christophe essaie de chanter mais ça manque d'entrain. Nous restons quand-même en tête du groupe, mais plus loin devant, comme dans la matinée. Nous ne sommes plus si loin du bivouac, niché dans un petit canyon, au pied des hautes falaises du massif du Khazali (29°30'1.22"N - 35°25'54.26"E). 14 km dans la journée. C'est bien, ça s'est fait facilement, dans la bonne humeur et en chansons !

Pour le repas du soir, le cuisinier s'est surpassé : il nous a préparé un zerb, mais c'est une surprise. Cela dit, nous nous doutons bien de quelque chose, car Hanna nous dit de faire attention à ne pas marcher sur le tas de sable à côté de la tente bédouine, car c'est notre repas du soir. Le cuisinier exhume du sable, deux grands plats, protégés par plusieurs feuilles de papier aluminium. Ce sont des morceaux de poulet épicé, des pommes de terre et des oignons qui ont cuit ensemble sur la braise, sous le sable. L'autre plat, contient des tomates. C'est vraiment très bon (et il y en a à profusion, on peut reprendre un peu d'oignon ? Nous sommes encore dans le désert... Et ils auront peut-être moins d'effet que ceux de la veille ?)

Météo de la journée :
Grand ciel bleu, c'est un peu moins brumeux à l'horizon que les jours précédents. Il y a eu beaucoup de vent durant la nuit, avec quelques gouttes de pluie. Le vent s'est bien calmé. Dans l'après-midi, le village de Rum est pris dans une tempête de sable, mais, heureusement, nous n'avons rien ressenti de cette tempête pendant la marche.