Vendredi 25 janvier : (suite)
Ce n'est pas à plus de 80 ans et que la seule chose que l’on puisse encore faire à cet âge, soit de passer devant les vitrines des magasins de souvenirs assez kitchs, que l'on peut profiter d'une île comme Bonaire. Tout l’intérêt de l’île se trouve sous l’eau, pas dans les rues de cette ville aux bâtiments en béton.
Nous nous arrêtons au "Boudoir", un bar-restaurant-snack, pour boire un coup et éventuellement regarder la carte pour midi. A part des jus de fruit frais, il n’y a rien d’intéressant (il n’y a qu’hamburgers et assimilés à la carte), il faudra chercher ailleurs. En attendant, nous commençons à feuilleter le guide de plongée : il y en a trop, nous n’aurons pas le temps de les faire toutes ! Vers midi, nous repartons donc à la recherche de quelque chose de mieux pour manger. En passant sur le front de mer, nous sommes attirés par une pancarte affichant le menu du jour (le "special") d’un petit snack-restaurant, le "Julian’s" : pour 10 $US, un plat, crevettes à l’ail, un soda et un dessert ! Pour ce prix, on ne risque rien d’essayer. En plus, la terrasse du restaurant a vue sur la mer (et le paquebot), ça sera mieux que la vue sur le parking du "Boudoir". Non seulement, il n’y avait rien à risquer mais en plus, c’était bon et copieux : quelques grosses crevettes grillées à l’ail servies avec des frites, de la salade et du riz. En dessert, la serveuse nous apporte une petite part de gâteau à la banane, assez sucré mais au bon goût de banane.
Quand nous remontons dans la voiture pour rentrer à l’appartement, celle-ci ne démarre plus. Il n’y a d’ailleurs plus rien d’allumé au tableau de bord. Christophe ouvre le capot : les cosses de la batterie ne sont pas bien serrées. Il lui suffit de trouver une position de la cosse où le contact électrique se fait mieux et ça redémarre, ouf ! De retour à l’appartement, nous préparons le matériel de plongée (en fixant sur les stabs, le badge de la Stinapa) et nous repartons vers 14 heures pour le "Yellow Submarine". Quelqu’un du club nous montre les locaux et comment ça marche pour les blocs de plongée avec l’analyseur d’oxygène pour le Nitrox. Ils ont prévu du papier adhésif pour marquer sur la bouteille de taux d’oxygène. Le problème reste le plombage qu’il va nous falloir avec les blocs aluminium 12 litres long. Avec nos combinaisons 3 mm et un bloc 12 litres acier court, 3 kg nous suffisent. On nous conseille donc de prendre 12 livres de plomb (soit 5,442 kilos) puisque, clientèle américaine oblige, les plombs sont estampillés en livre !
Une fois prêt à partir plonger, un des "dive masters" du club nous accompagne jusqu’au ponton pour nous passer du plomb au cas où. Nous faisons un canard, dans 3 mètres d’eau, nous sommes bien stabilisés, les 12 livres semblent suffisantes. Nous partons donc pour notre toute première plongée à Bonaire, juste devant le club (Prof. max. : 21 m / Tps : 45 min.). Après avoir croisé un carrelet sur le sable, nous arrivons sur un tombant assez abrupte qui commence par 10 mètres de fond et qui finit vers les 30 mètres. C’est absolument magnifique : plein de poissons anges français (5 ou 6), des poissons trompettes, quelques poissons anges royaux, des poissons coffres, une murène tachetée en pleine eau, un diodon, des carangues bleues... Le tombant est tapissé de corail et de quelques d’éponges. Tout de suite, nous nous rendons compte que ce séjour plongée va être exceptionnel. L’année dernière en Martinique, nous étions très contents quand nous croisions un poisson ange français, même juvénile. Là, il y en a plein !
Le gros souci, c’est qu’à 20 mètres, nous ne gonflons même pas nos gilets pour nous stabiliser, juste le poumon ballaste suffit. En remontant vers les 10 mètres, ça devient ennuyeux car le bloc s’étant vidé (avec 100 bars de moins dans le bloc, on est plus léger d’un kilo deux cent par rapport au début de la plongée), la moindre inspiration nous fait remonter. Il nous faut redescendre de deux mètres pour nous stabiliser plus confortablement. Ce qui est quand même ennuyeux puisqu’il faut remonter en fin de plongée, pas redescendre ! Comme la situation ne va pas aller en s’améliorant, après avoir inscrit sur sa tablette qu’il avait un problème de lestage, Christophe fait le signe de fin de plongée à Anne-Marie qui voulait pourtant continuer de plonger (en palmant vers le bas, activité épuisante d’après Christophe). D’accord, nous avions encore assez d’air pour plonger 15 minutes de plus, mais avec le bloc totalement vide, nous n’aurions pas pu maitriser la vitesse de remontée (déjà que là ça a été limite et que nous avons énervé nos ordinateur de plongée). Il valait mieux abréger cette première plongée, plutôt que de risquer un accident et ne plus pouvoir plonger du tout.