Mercredi 30 janvier : (suite)
Après la plongée, comme nous sommes près de la route qui passe par Rincon (en fait, nous ne le savions pas mais la route est en sens unique, nous ne pouvions pas faire demi-tour), nous montons jusqu'à Karpata pour faire une petite visite de l'île. Rincon est un tout petit village, l'église semble même émerger de la forêt d'acacias. Nous découvrons pour la première fois cette partie de l'île : rochers, cactus, acacias, ânes et chèvres (mais pas de colombo de cabri, incompréhensible !). Nous passons aussi devant les trois stations essence de l'île : intéressant comme information, non ?
Météo de la journée :
Météo : Beau et chaud, trois gouttes sur le pare-brise à midi, il faisait un peu plus froid dans le nord de l’île (ça gelait presque sur les terrils ).
Jeudi 31 janvier : Eponges au peigne fin !
Grasse matinée aujourd'hui car nous récupérons les blocs pour la journée à seulement 9 heures du matin, il y a du relâchement dans l’air. Ce matin, nous avons décidé de faire l'épave du "Hilma Hooker" (Prof. max. : 30 m / Tps : 50 min.). Quand nous arrivons devant le site, plein de voitures sont déjà garées et deux bateaux sont au mouillage sur les bouées qui marquent la proue et la poupe de l'épave. Mais le temps de nous préparer, de gréer les blocs, de nous mettre à l'eau (il y a une petite marche rocheuse à descendre mais ça passe sans aucun problème) et de nager jusqu'à la bouée marquant la proue, des plongeurs partis du rivage sont remontés (et d’autres sont toujours en train de discuter, même pas encore équipés), un des bateaux est parti et quand nous arrivons sur la bouée, les plongeurs du dernier bateau sont en train de finir leur palier. Nous attendons quelques minutes en surface, le temps qu’ils finissent leur palier et nous descendons sur l'épave. Celle-ci n'est pas très concrétionnée (alors qu’elle est immergée depuis 1984), son flanc bâbord est assez nu (elle est couchée sur son flanc tribord). Nous passons devant les soutes et de la timonerie sans y entrer et nous arrivons alors sur la poupe où l'hélice est, par contre, très concrétionnée et abrite beaucoup de poissons, comme un poisson ange français ou des petites poissons coffres.
Sous l'hélice, un barracuda semble avoir élu domicile dans les parages. Nous longeons ensuite la coque pour revenir vers la proue, passant devant un gros mérou (les mérous à Bonaire sont généralement assez petits, celui-ci est l'exception qui confirme la règle) et un ver de feu. Sous la proue, un gros baliste gris soulève plein de sable, il est en train de manger quelque chose. Un beau poisson ange royal semble aussi intéressé par ce qui occupe le baliste. Nous remontons ensuite doucement sur le récif pour finir la plongée, nous n’avons croisé personne sur l’épave. Au passage, l’histoire de l’épave est amusante. C’est un navire qui a été confisqué par les douanes néerlandaises car il transportait de la drogue. Comme personne n’est venu réclamer le navire, les autorités de l’île se sont concertées avec les clubs de plongée, pour savoir où mouiller ce bateau sans que ça gène le trafic maritime mais aussi où, s'il venait à couler, ça ferait une belle épave pour les plongeurs. Ce navire ne pouvant être coulé sans autorisation, il a donc été amené là où il se trouve aujourd’hui et seulement trois jours après, sans que personne ne sache officiellement pourquoi, il a coulé ! Et cerise sur le chapeau, le guide de plongée publie des photos du navire en train de sombrer (prises, bien-sûr, par le plus grand des hasards).
Nous rentrons ensuite manger à l’appartement avant de repartir plonger l’après-midi à "Something Special" (Prof. max. : 19 m / Tps : 67 min.) avec comme objectif de voir des poissons crapauds qui, d’après le guide de plongée, sont observables sur ce site. La mise à l’eau est très facile car il s’agit d’une plage de corail mort. Après avoir atteint le tombant, nous restons par 15 mètres de fond : les poissons crapaud n’étant généralement pas plus bas, il est parfaitement inutile de descendre. Anne-Marie fait quand même une pointe à 19 m pour aller photographier des poissons anges mais nous faisons tout l’aller en scrutant minutieusement chaque éponge, en vain. A 15h05 très précises, nous passons devant ce qui pourrait être la webcam sous-marine du site (la profondeur est la bonne, il y a juste un souci avec l’orientation sud du globe de verre, assez sale, que nous avons croisé). A défaut de poisson crapaud, nous croisons quand même quelques poissons anges, plusieurs murènes, des grosses carangues (ou bonites), un poisson "24 heures" et peu de temps avant de faire surface, une minuscule murène tachetée qui a élu domicile dans un pneu.