Vendredi 22 mai : (suite)

Nous reprenons ensuite le métro pour rejoindre la station de métro Yoyogi, censée être la plus proche du sanctuaire de "Meiji-jingū", sauf si on se perd en sortant du métro. Après un léger détour dans le quartier, nous trouvons enfin l'entrée du parc marquée par un énorme torii fait des deux imposants piliers en cèdre du Japon. Quand nous arrivons au sanctuaire, nous sommes vite mis dans le bain : ce temple accueille des mariages à la chaîne !

Un cortège de mariage arrive justement devant nous : un premier moine en tête, suivi d’un second moine, en troisième position, sur le même ligne, deux jeunes assistantes en kimono blanc et vermillon. En quatrième position, les futurs époux, habillés de kimonos traditionnels, noir et gris à rayures blanches pour le marié et blanc avec une grande capuche pour la mariée. La mère de la mariée se tient à côté de sa fille (le futur gendre se paie donc toutes les photos du mariage avec la belle-mère à côté ). Un porte parasol est alors collé aux époux pour faire de l’ombre aux mariés . En cinquième position, suivent les pères des mariés, en kimono ou en costume traditionnel, veste noire et pantalon gris à rayures blanches (cf l'album de Tintin, le "Lotus Bleu" pour le costume de la délégation japonaise à la Société Des Nations). En sixième position, derrière les pères des mariés, la mère du marié en kimono coloré et les autres invités en rang, deux par deux ! N'oublions pas l'organisatrice du mariage qui virevolte autour du cortège pour aider la mariée, par exemple, dans les escaliers, ni le photographe, ni les gardiens du sanctuaire qui écartent les touristes du cortège.

Toutes les 10 minutes, un cortège de mariage traverse l'enceinte du temple. Généralement, le nombre de personnes présentes dans ces cortèges est assez limité et le nombre de femmes y est encore plus limité. L'un des cortèges est même limité aux époux et à leurs parents. La mère du marié, une occidentale, se retrouve alors seule en queue de procession. Nous notons aussi la présence de baptêmes (ou d'actes religieux similaires) car nous voyons passer des parents endimanchés tenant dans leur bras un poupon tout aussi décoré.

Ces mariages ont un grand intérêt photographique : quand il en passe un, tous les touristes essaient alors de photographier les jeunes époux (même si certains ne sont plus si jeunes que ça), le parvis du temple se vide alors, laissant de la place libre pour faire des photos du pavillon principal du temple qui est assez joli, tout en bois noir et aux toits remarquables de couleur verte. Nous essayons ensuite de rejoindre le lac aux glycines (et son jardin). Nous en faisons alors tout le tour, sans le voir, et nous revenons pratiquement au sanctuaire avant de découvrir enfin la porte d'accès du jardin. L'entrée de 500 yens ne sert qu'à l'entretien du jardin qui n'est pas trop en fleur en cette saison : les iris fleurissent à peine... Il ne reste que les nénuphars sur le lac et les tortues qui nagent sous les nénuphars. Au fait, avant de trouver l'entrée du jardin, nous sommes passés par une allée bordée d'un côté de tonneaux de saké et de l'autre de tonneaux de grands vins de Bourgogne ! Pas certain que ce soit le meilleur endroit pour conserver du vin, non ?

Comme le ciel s'est un peu dégagé, nous retournons faire de nouvelles photos au sanctuaire de "Meiji-jingū" avant de repartir vers la gare de Harajuku, toute proche. De là, nous rejoignons à pied la rue "Takeshita-dōri", célèbre d'après le Guide du Routard pour ses "cosplays". La rue est bordée de magasins proposant des fringues extravagantes de petites filles pour grandes filles, mais, en ce vendredi après-midi, il ne s'y passe pas grand-chose d’autre. Peut-être faudrait-il revenir le week-end (donc un dimanche) ? Mais dans ce cas, ça sera lors d’un nouveau voyage au Japon. Anne-Marie remarque une autre extravagance du quartier : des crêpes Suzette garnie d'une part entière de "cheese cake" ou d'autres gâteaux aussi volumineux. De quoi avaler sa dose de sucre pour une semaine en une seule fois ! Anne-Marie trouve la force de résister, pourtant la tentation est grande...