Lundi 11 mai : (suite)

Vers 15 heures, nous ne savons plus quoi faire ! Nous pourrions visiter d'autres temples à proximité que Christophe n'avait pas spécialement prévu au programme, ou nous avancer dans le programme en visitant Gion, le quartier historique de Kyōto, le quartier des geishas. En attendant, Christophe veut retourner, à pied, au "Kinkaku-ji" pour voir si le reflet du pavillon d'or serait plus visible avec la lumière de l'après-midi ? C'est le cas mais le ciel est bien plus gris qu'en fin de matinée, tant pis ! C'est alors qu'une étudiante toute timide nous aborde avec ses camarades. Elle demande pour nous prendre, nous, en photo ! Etrange demande ? En fait, il s'agit d'un exercice d'anglais (le professeur est derrière) : elle a un petit questionnaire à nous soumettre sur le Japon, sur sa culture et sa cuisine. Nous ne sommes qu'au début de notre découverte du pays du soleil levant mais oui, nous aimons ! Les membres du petit groupe se présentent ensuite un à un et le professeur nous prend en photo tous ensemble. Nos étudiants japonais posent en faisant un V avec l'index et le majeur (les autres doigts étant repliés dans la paume de la main) : comme il y a peu de chances qu'ils soient fan de Churchill, peut-être reproduisent-ils les signes des pop-stars qui singent, sans savoir, les doigts d'honneur que faisaient les archers anglais aux français pendant la guerre de cents ans ? Il paraît que les français coupaient ces deux doigts aux archers anglais quand ils les faisaient prisonniers et pour narguer les français, les archers anglais leur montraient ces deux doigts qui servent à bander un arc (ce qui est étrange car à l'époque, il y avait des manières plus radicales pour être certain de ne jamais revoir l'ennemi derrière un arc ou une autre arme).

Après avoir acheté un verre de Coca dans un automate de vente mutant, "mi-machine à café, ni-machine à laver le linge", et trois cartes postales dans un des magasins du temple, nous reprenons le bus n° 12 pour rejoindre le quartier de Gion. Nous descendons à l'arrêt "Chionin-mae", situé près du temple de "Chion-in" que nous avons un peu de mal à trouver (nous sommes partis dans la mauvaise direction à l'arrêt de bus, il fallait partir en direction de Gion). Si bien que quand nous arrivons devant la magistrale porte d’entrée du temple, il est déjà 16h20 et le temple ferme à la demie... Trop tard ! Il nous faudra donc revenir. Nous continuons ensuite notre route un peu au hasard, en direction de Gion, et nous traversons le sanctuaire de "Yasaka-jinja", aux multiples petits pavillons et toriis vermillon.

Nous ne tardons pas à rejoindre le quartier des geishas aux petites maisons traditionnelles en bois à un étage. Le quartier est plutôt plaisant mais les chauffeurs de taxi ont le klaxon facile pour se faufiler au milieu des touristes qui déambulent au milieu de la rue "Hanami-koji-dōri" (un peu dommage que cette rue ne soit pas piétonne). Après le "Gion Corner", l’école de geishas, nous arrivons alors devant un nouveau temple : dans ce quartier historique de Kyōto, il y a des temples tous les 500 mètres, c’est impossible de tous les visiter en une semaine, même en consacrant tout son temps à ce quartier (une grande carte situant les temples du quartier est disponible au temple de "Chion-in" et certainement aussi dans les autres temples). Nous faisons alors demi-tour et nous errons au hasard des ruelles du quartier. Anne-Marie regarde le menu d’un des restaurants de luxe : 15.000 yens les 30 grammes de caviar ! Une chose est certaine, nous ne mangerons pas dans ce restaurant.

Nous retournons ensuite dans la grande artère commerçante du quartier, la rue "Shijō-dōri", située dans le prolongement de la porte d’entrée du sanctuaire de "Yasaka-jinja". En passant devant les boutiques de friandises et les glaciers, nous nous disons qu’il nous faut absolument goûter à ces préparations toutes vertes. Nous nous doutons bien qu’il s’agit de thé vert, de thé matcha, mais ça fait quand même bizarre de voir des gâteaux ou des crèmes glacées couleur laitue ! Chez un glacier apparemment réputé, Anne-Marie se prend un cornet de crème glacée matcha et lait (et n’a pas osé le tout matcha) et Christophe prend une sorte de granité au matcha : 436 yens chaque, bien plus cher que notre bol de nouilles de midi ! Mais heureusement, c’est bon, pas amère, mais pas sucré non plus... Le goût est quand-même indescriptible, il ne se rapproche en rien à ce que nous avons pu manger ailleurs sur la planète.