Mardi 12 mai : (suite)
Il est bon de noter que les artistes de l'époque (forts doués au demeurant) ont largement utilisé des nuages pour séparer les différents scènes représentées : trop facile !
En fait, les plus belles œuvres du musée (à notre humble avis de petits scarabées) sont dans le nouveau bâtiment du musée et même principalement dans la grande pièce du rez-de-chaussée de ce bâtiment. L'imposante statue de Bouddha en bois, recouverte de feuilles d'or, trônant au centre de la salle, est vraiment impressionnante ! Et, il n'y a pas que cette statue dans cette salle, les autres statues de la salle sont aussi fort intéressantes. Les salles attenantes présentent des kimonos, des sabres de samouraï (pas un point de rouille sur ces lames datant de quelques siècles), des boîtes à écriture en bois laqué ou en marqueterie et à nouveau quelques portes ou paravents... Dans les étages du bâtiment, nous découvrons de magnifiques céramiques, des pièces archéologiques en bronze (le reflet du miroir en bronze s'est quelque peu effacé) et des faïences hautes en couleur (et impressionnantes), des poteries, des jarres, etc...
A 11 heures du matin, nous avons fini la visite mais il s'est mis à pleuvoir et ce n'est pas un petit crachin mais une grosse pluie tropicale ! Et nos vestes sont dans les consignes du premier bâtiment : pas de problème, nous sommes au Japon et tout est prévu ! Une dame nous prête de beaux parapluies du musée pour rejoindre l'autre bâtiment sans être mouillé. Après avoir enfilé et bien fermé nos vestes (nous avons pris les vestes que nous avions achetées pour la Patagonie, elles devraient normalement résister à la pluie japonaise), nous rejoignons l'arrêt du bus n° 202 qui doit nous mener jusqu'aux abords du musée du manga. Mais en passant devant le palais impérial, comme la pluie semble moins insistante, nous descendons du bus pour visiter les jardins qui ressemblent plutôt à un petit bois avec de grandes allées. Nous en profitons pour passer à la maison du palais impérial pour voir s'ils ont encore des créneaux de visite disponibles dans les prochains jours ? Oui, demain ! Mais avec le beau temps annoncé demain, nous préférons visiter le château d'Himeji et de toute manière, nous avons déjà pris nos billets de train. Jeudi, il n'y aura pas de visite car ils seront en pleine préparation du festival des roses trémières, l'"Aoi Matsuri", qui se déroulera vendredi où il n'y aura pas de visite non plus. Et samedi, c'est fermé ! Nous aurions dû passer lundi matin, tant pis !
Nous cherchons alors où manger. Nous trouvons bien des échoppes qui ne proposent que des plats à emporter (mais vu la météo, impossible d'aller pique-niquer dans un jardin et manger dans la rue est mal vu au Japon) mais nous finissons quand-même par trouver une sorte de fast food à la japonaise : bol de riz garni ! En nous voyant arriver, une des serveuses vient aussitôt à notre aide pour nous amener directement à une table où elle prend la commande (même pas besoin d'utiliser l'automate de vente comme les autres clients, nous paierons même à table alors que c'est rarement le cas au Japon). Nous commandons deux bols de riz avec, par dessus, un morceau de viande pané (veau ou porc, impossible à dire), une sauce rouge (tomate) et un jaune d'œuf (normalement cru mais il a cuit avec la chaleur du riz et de la viande). Ce n'est pas mauvais mais pas spécialement bon non plus. C'est surtout très roboratif (et loin d'être light) : ça va nous en faire des calories à dissiper en marchant sous la pluie !
Après le repas, nous nous rendons au musée du manga, ou plutôt ce qui serait plus judicieux d'appeler la bibliothèque du manga : des rayonnages et des rayonnages de mangas, serrés les uns contre les autres, et quelques ordinateurs pour trouver où est le manga que l’on recherche ! Et comme nous n'en connaissons pas vraiment (nous sommes pourtant fans du grand maître de l'"anime", Hayao Miyazaki, le réalisateur du "Voyage de Chihiro" ou de "Nausicaä de la vallée du vent"), c'est un peu frustrant. Nous imaginions y trouver au moins une exposition de planches originales, mais là : 何も (rien) ! Il y a bien quelques jolis petits dessins de maikos (les apprenties geishas) réalisés par les artistes du manga et une grande salle avec 11 panneaux retraçant l'histoire du manga et expliquant les techniques du manga. Un des panneaux les plus intéressants explique concrètement la technique des calques qui permettent d'éviter de refaire tous les dessins. Un des derniers panneaux mentionne les mangas à travers le monde : mais que fait cet album de Blueberry, la bande-dessinée crée par le talentueux Jean-Michel Charlier et le génial Jean Giraud, sur ce panneau ? Les japonais voudraient-ils s'approprier la paternité de la bande dessinée franco-belge ? Qu'ils approprient la paternité des comics américains, pas de problème, ils peuvent le faire mais tout de même, ils ne peuvent pas s'approprier la paternité de la bande dessinée franco-belge ! En racontant ça, ils risquent de faire tomber gravement le ciel sur la tête d'Uderzo... Zut, c'est déjà fait !