Jeudi 14 mai : (suite)

Certains sont à cheval, d'autres à pied, il y a des guerriers, des archers, des chariots à deux roues, grinçants et tirés par des bœufs, des bœufs de rechange (dont l'un est un jeune veau qui n'a aucune chance de pouvoir tirer le chariot), des chevaux de rechange, des gros paniers pique-niques, des plateaux, des trépied, des parasols géants, des tapis, des fourrures, des instruments de musique mais personne n'en joue durant la procession. D'ailleurs, dans le public, personne n'applaudit, personne ne parle, tout se passe de manière très solennelle et dans la procession, personne ne sourit. Le sérieux est de rigueur !

La procession se finit vers 11 heures, 11 heures 10. Nous traversons alors le parc du palais impérial pour la rejoindre à nouveau dans la rue "Kawaramachi-dōri". Pour les photos, l'arrière plan est moins bien que dans le parc, mais nous sommes plus près de la procession, c'est bien mieux pour les portraits. La procession est solennelle mais Anne-Marie arrive tout de même à faire sourire un des hommes du cortège. Après cette deuxième séance processionnaire, nous nous demandons si nous continuons jusqu'au sanctuaire de Shimogamo où doit se rendre la procession à 11h40 (et y repartir ensuite à 14h20 pour rejoindre le sanctuaire de Kamigamo à 15h30). Il risque d'y avoir beaucoup de monde, nous ne pourrons peut-être pas voir grand chose ?

Nous décidons alors de prendre le bus n° 59 pour rejoindre le temple de "Ninna-ji", situé au nord-ouest de Kyōto près du temple de "Ryōan-ji", histoire de voir une pagode car nous n'en avons pas encore vu depuis notre arrivée au Japon (il y a aussi une pagode au sud de Kyōto, même la plus haute du Japon, mais notre choix s'est porté sur "Ninna-ji"). En arrivant au temple, il n'y a que des bonnes surprises (hormis le fait que le ciel est tout couvert) : l'entrée au temple est gratuite aujourd'hui, le jardin moitié sec, moitié humide est magnifique avec la pagode à 5 étages en toile de fond, on peut prendre des photos des intérieurs et il y a peu de touristes, juste quelques japonais en pèlerinage, vêtus de grandes tuniques blanches et portant des clochettes autour du cou. Franchement, ce temple est bien plus intéressant que le "Ryōan-ji".

Vers 14 heures 30, nous mangeons au restaurant en face du temple car il a une carte en anglais : "soba" chaudes, donc en bouillon, avec des tempuras déposés dans le bouillon (c'est quand-même étrange, le bouillon atténue le côté croustillant des tempuras). Ce sont nos premières vraies "soba" : ces pâtes sont bien plus sombres que celles que nous avons mangées lundi dernier et le goût du sarrasin est bien marqué. Elles sont délicieuses ! Après le repas, Christophe retourne au pied de la pagode à 5 étages pour la photographier car le ciel est un peu moins couvert qu’en fin de matinée.

Nous reprenons ensuite le bus n° 59 pour nous rendre au marché couvert de Nishiki, le grand marché alimentaire de Kyōto. En descendant du bus, nous sommes au niveau du la grande rue commerciale de Teramachi : c'est une grande rue piétonne et couverte, entièrement bordée de magasins et sonorisée avec de la musique d'ascenseur, bref une arcade commerciale. Heureusement, nous ne tardons pas à trouver la petite rue qui mène au marché alimentaire : condiments divers, légumes au vinaigre, poissons, énormes huîtres, diverses épices, petits poulpes empalés sur des pics (ça fait envie, sans rire), fruits sous vide, fruits épluchés... En passant devant une boutique de saké, on nous propose d'en goûter : justement, nous avions plus ou moins projeté d'en ramener. Nous goûtons du sec et du doux, bien frais, pas mauvais du tout ! Reste donc à savoir lequel choisir et nous hésitons. Christophe a quand-même une préférence pour le doux, nous en prenons donc une bouteille qu'il va falloir boire relativement vite car même tenu fermé, le saké, un alcool non distillé obtenu par fermentation de riz, donc une sorte de vin de riz, ne se conserve qu'un an. Après le marché alimentaire dont la visite était forte intéressante, nous traînons encore quelques minutes du côté de l'arcade commerciale Teramachi, le temps pour Anne-Marie de s'acheter un kimono (ou plutôt un "yakuta" car celui-ci est en coton) et de refaire un tour dans une des boutiques de souvenirs (jolis) de l’arcade. Dans la rue est diffusée de la musique d'ascenseur jouée à l'accordéon, une horreur  !