Dimanche 17 mai : (suite)

Nous retournons alors à pied au centre d'Hakone et comme nous avons un peu faim, nous achetons des sortes de beignets à emporter. Nous prenons ce qui ressemble à une grosse saucisse panée (avec du ketchup), à un beignet de calamar à la romaine et deux autres beignets impossible à identifier (c'est en japonais). En fait, la grosse saucisse n'en est pas une : c'est un gros morceau de blanc de seiche et c'est plutôt bon (pas gras du tout par rapport à une grosse saucisse grasse qu’on aurait trouvée dans un beignet américain). Les deux beignets dont nous n'avions pas pu savoir ce qu'ils contenaient restent un mystère : poissons, légumes, sûrement ? Pendant que nous attendions nos beignets, une manifestions est passée dans la grande rue d'Hakone : une bonne dizaine de retraités, encadrés par un policier, manifestaient pour la paix dans le monde, 70 ans après les lâchers des bombes nucléaires (et américaines) sur Hiroshima et Nagasaki.

A 2 heures et demie de l'après-midi, nous montons dans le bus en direction de "Moto-Hakone". Il s'agit d'un bus à tarif variable : au fur et à mesure que nous nous éloignons d'Hakone, le tarif grimpe, grimpe (comme la route). Et quand nous arrivons à "Moto-Hakone", le tarif affiché pour le trajet que nous venons de faire, s'élève à 980 yens : à ce train là, les forfaits vont être rapidement rentabilisés ! Pour se garer devant le terminus, le chauffeur du bus doit effectuer une marche arrière. Des agents de la compagnie bloquent alors la circulation et l'un d'eux guide le chauffeur dans sa marche arrière, à l'aide d'un sifflet à bille : les brefs coups de sifflets sont au départ espacés mais, plus le bus arrive près de sa position finale, plus les coups de sifflets sont rapprochés et quand le bus peut s'arrêter, le coup de sifflet est continu, exactement comme le bruit d'un radar de recul électronique !

Nous nous baladons ensuite le long des rives du lac Ashi, jusqu'au torii posé sur les rives du lac, à l'est de "Moto-Hakone". Nous aurions pu louer un des pédalos en forme de cygne pour nous promener sur le lac mais les cygnes sont affublés d'un petit chapeau haut de forme, c'est vraiment très kitch ! Après le torii, nous continuons un peu jusqu'à une grande maison de thé, pas vraiment traditionnelle car elle vante la qualité française de son service (en arrivant à Paris, certains japonais doivent halluciner, tellement la différence entre ces idées préconçues et la réalité parisienne doivent les choquer).

Nous reprenons ensuite un bus plus rapide pour retourner à Hakone. A 4 heures moins le quart, nous prenons possession de notre chambre de style japonais : une entrée où il faut laisser ses chaussures (la porte des toilettes donne sur cette entrée), puis un grand espace, plutôt vide, au sol couvert de tatamis. Au milieu de cet espace est posé une table basse et deux dossiers de chaises (sans les pieds). Derrière cet espace, que l'on peut fermer avec des panneaux coulissants couverts de papier de riz, il y a une sorte de terrasse, fermée, avec deux chaises standards et une petite table haute. L’"onsen" privé est sur la droite de cette terrasse fermée, c'est une petite baignoire en bois (où nous arriverons bien à rentrer à tous les deux mais sans pouvoir bouger) avec une douche. La partie de la terrasse où est située la baignoire est ouverte vers l'extérieur mais un astucieux système de caillebotis permet de masquer la vue.

Christophe fait alors couler un bain à plus de 40 °C (vu que la température extérieure est un peu fraîche, la température du bain risquait d'être plus froide car le débit de l'eau n'est pas très rapide). Mais au moment de nous mettre à l'eau, c'est bouillant : la baignoire en bois conserve bien la chaleur ! Après le bain, Christophe est rouge écrevisse.

Vers 18 heures, nous descendons au bar de l'hôtel pour utiliser l’accès Wifi qui n'est pas disponible dans les chambres. Anne-Marie commande deux "shōchū green tea" (le "shōchū" est un alcool de riz, issue de la distillation, contrairement au saké) : le goût de ce cocktail est assez étrange ! La serveuse nous apporte des petits gâteaux apéritifs avec les boissons : parfum wasabi, ça dépote !