Jeudi 6 juin : (suite)
Prendre le métro à Moscou est assez simple : le plus difficile est de trouver (en cyrillique, ou presque) sa correspondance dans les stations "multiples" où plusieurs lignes se croisent, car ces stations portent souvent (mais ce n’est pas systématique) un nom différent en fonction de la ligne. Par exemple, la station nommée Borovitskaya sur la ligne n° 9 porte le nom de "Biblioteka Imeni Lenia" sur la ligne n° 1, alors qu’il s’agit (presque) de la même station (juste quelques couloirs et escaliers permettent de passer de la ligne n° 9 à la ligne n° 1).
Après quelques dizaines de minutes de métro et un changement de ligne, nous descendons alors à la station "Okhotny Riad / Teatralnaya / Ploschad Revolyutsii" pour rejoindre le théâtre Bolchoï où nous comptons récupérer nos places pour demain soir. Avant 15 heures, nous aurions pu retirer nos places au théâtre historique mais passée cette heure limite, il nous faut trouver les caisses de la nouvelle salle. Le problème est que les portes de cette salle semblent fermées. Anne-Marie tente cependant d’en ouvrir une. Celle-ci n’est pas verrouillée mais nous tombons sur un vigile qui semble surpris de nous voir. Heureusement, nous sommes bien au bon endroit pour retirer nos places. La guichetière nous demande alors les pièces nécessaires (la preuve d’achat, la carte bancaire utilisée pour payer et les passeports) et elle finit par imprimer nos précieux sésames pour demain soir. Il nous faudra revenir avec ces billets et nos passeports (ce qui fait penser qu’en passant devant les portes extérieures du théâtre historique, un mec a essayé de nous vendre des billets, alors que d'après le site internet, toutes les places étaient vendues : il y a fort à parier que ces billets vendus à la sauvette ne nous aurait pas permis de voir le spectacle, vu tous les contrôles mis en place par le théâtre).
Nous mettons ensuite le cap sur la Place Rouge où il faut passer un contrôle de sécurité (léger car lorsque le portique de détection de métal a sonné, l’agent de sécurité a demandé à Christophe d’ouvrir un de ses sacs photo mais ne parvenant pas à l’ouvrir rapidement, l’agent lui a finalement demander de passer sans ouvrir le sac) pour y accéder car un salon du livre se tient sur la place où se dressent de nombreux chapiteaux blancs... Tant pis pour les photos de la Place Rouge !
Heureusement, la cathédrale "Basile le Bienheureux", trônant majestueusement au sud de la place, est magnifiquement éclairée et il n’y a aucun chapiteau autour de cette cathédrale. Nous décidons alors de la visiter. Le prix du ticket d’entrée est assez salé : 1.000 roubles par personne en haute saison et nous sommes déjà en haute saison (après avoir payé ces billets, il ne nous reste plus que 50 roubles, il nous faudra ensuite trouver un distributeur automatique). L’intérieur de la basilique est un vrai dédale de salles reliées par d’étroits couloirs en briques. Chaque "tour" de la cathédrale, coiffée d’une coupole (ou bulbe) multicolore, abrite en fait une petite chapelle constituée d'une petite nef et d'une iconostase (pour la partie visible). Les différentes fresques, reprenant souvent deux motifs fleuris, de la cathédrale sont plutôt jolies et sa collection d’icônes est aussi très intéressante car nous découvrons que ce sont des tableaux entièrement peints mais recouverts d’une plaque de métal (or ou argent), gravée pour représenter la même scène que le tableau, et découpé pour ne laisser apparaître que les visages et parfois les mains des saints représentés sur la peinture. Ainsi, les fidèles peuvent embrasser l’icône (alors qu’il faut cliquer sur une icône ), sans abîmer la peinture ! En bref, le ticket d’entrée pour la cathédrale est cher, mais ça en vaut tout de même le coup (et en plus, nous avons le droit à un extrait du récital d’une petite chorale, dans l’une des salles de la cathédrale).
Après la visite de la cathédrale, dans l’espoir de trouver un distributeur automatique pour retirer des roubles, nous entrons au Goum, le "magasin principal universel" (ou "Главный Универсальный Магазин", c'est-à-dire "ГУМ"), qui est le grand centre commercial bordant la Place Rouge. L’intérieur du bâtiment est assez impressionnant : trois ailes, de trois étages de haut, couvertes par d’immenses verrières ! Cependant, les boutiques de ce centre commercial sont assez surnaturelles, surtout pour nous, nés dans les années 60 (nous avons donc connu l’URSS durant quelques années). Ce ne sont que des boutiques de luxe, Channel, Dior, Gucci (etc...), où aucun prix n’est affiché dans les vitrines, et ces boutiques sont donc situées à 100 mètres de la Place Rouge où durant notre adolescence, les gouvernements soviétiques faisaient défiler l’armée sous les portraits Marx, devant le mausolée de Lénine. C’est quand-même un peu fou, non ? Dans les rues de Moscou, il n’est d’ailleurs pas rare de croiser une plaque commémorative sur Lénine, situé à côté d’une boutique Valentino par exemple. Les temps ont bien changé, Moscou est devenue une ville luxueuse !