Vendredi 7 juin : Mais où est donc Vladimir ?

Nous avons fait sonner le réveil à 7h30, dans l’espoir d’arriver dès l’ouverture des caisses du Kremlin à 9 heures du matin. Mais c’est un peu raté car nous y arrivons avec 10 minutes de retard et une longue file d’attente s’est déjà formée devant les caisses et remonte bien loin dans l’allée principale du jardin d’Alexandre. Pendant que Christophe attend dans la file, Anne-Marie passe repérer les guichets et c’est loin d’être clair. Deux caisses sont réservées pour l’achat des tickets pour le Palais des Armures dont la visite se fait à des créneaux fixes, attribués d’office, sans possibilité de le choisir lors de l’achat des tickets. Ces caisses, heureusement, correspondent bien à la file où Christophe attend. Mais est-il aussi possible d’y prendre les tickets pour la place des cathédrales ? Quant aux tickets pour le clocher d’Ivan le Grand, c’est encore plus compliqué car ceux-ci ne sont vendus que 45 minutes avant le début des créneaux de visite... Inutile de dire que ça tient du miracle car il est quasiment impossible, en moins de 45 minutes, de pouvoir acheter son ticket pour le clocher à une caisse, d’acheter à une autre caisse celui pour le Palais des Armures et enfin, de se rendre au clocher après avoir passé le contrôle de sécurité... Du coup, nous changeons nos plans en donnant la priorité au Palais des Armures, afin d’être certain de pouvoir le visiter avant qu’il n’y ait plus de place... Après 1h10 de file d’attente, nous obtenons enfin nos précieux sésames, la visite du Palais des Armures se fera à 13 heures !

A 10h20, nous commençons la file d’attente pour passer le contrôle de sécurité. Celui-ci est le plus poussé que nous ayons eu à subir en Russie car il a fallu retirer les objets métalliques de ses poches pour passer sous le détecteur de métal, les appareils photos sont passés aux rayons X et ... c’est tout ! C’était quand-même léger (juste un peu long à cause du nombre de visiteurs pas très dégourdis) et beaucoup moins stressant que passer le contrôle de sécurité à l’aéroport de Francfort. Une fois entré dans le Kremlin, par la tour Troïtskaïa (ou tour de la Trinité), il y a quelques policiers pour empêcher les touristes d’accéder aux zones non ouvertes à la visite mais les hordes denses de touristes chinois déambulent dans ces lieux comme s’ils visitaient la Cité Interdite (et encore, il y avait plus de restrictions lorsque nous avons visité la Cité Interdite).

Jamais nous n’aurions imaginé visiter le Kremlin comme ça, cet endroit qu’on voit en occident comme le haut lieu du pouvoir russe et qui est aussi sujet de fantasmes pour les réalisateurs de films d’action américains. Nous pensions que nous allions voir des policiers partout, des militaires bardés de médailles portant les valises pleines de secrets, des agents du KGB, euh pardon, FSB, nous surveillant derrière le dernier exemplaire de la "Правда". Ou encore, nous nous attendions à voir Vladimir Poutine, torse nu, en train de couper du bois virilement... Non, nous sommes dans un haut lieu touristique (où les bouteilles d’eau Vittel de 33 cl sont vendues une fortune : 150 roubles, autant que la bouteille de Coca-Cola 50 cl), magnifique qui plus est, que nous visitons comme n’importe quel lieu touristique d’importance !

Nous avons deux heures pour visiter les cathédrales du Kremlin avant la visite du Palais des Armures. Après être passés à côté du Tsar des canons (40 tonnes) et de la Tsar Kolokol (la Tsar des cloches, 202 tonnes, haut lieu selfiesque), nous commençons par la cathédrale de l'Archange Saint-Michel, celle où il n’y a pas trop de monde et où Anne-Marie commence sa collection de dépliants explicatifs en français (disponibles à l’entrée de chacune des cathédrales). Magnifique iconostase, mais il est interdit de prendre des photos dans les cathédrales du Kremlin (ni dans le Palais des Armures). Nous nous rendons ensuite à la cathédrale de l’Annonciation où il n’y a presque personne devant l’entrée, mais le gardien nous dit d’attendre à l’extérieur, que des visiteurs en ressortent. Nous nous mettons donc sur le côté de la porte (pour laisser la porte libre) et arrive alors un grand groupe qui commence la file d’attente juste devant la porte... Heureusement, leur guide, russe, nous dit que nous passerons avant eux. C’est vraiment le côté sympa des Russes ! Portail, arches, iconostase et une petite exposition d’icônes : c’est un peu répétitif mais ça vaut tout de même le coup d’œil. 3ème cathédrale où il nous faut faire une petite file d’attente, la cathédrale de la Dormition, la plus grande et peut-être la plus impressionnante. Et 4ème et dernière "cathédrale", dans laquelle nous entrons immédiatement après la cathédrale de la Dormition, l'église de "la Déposition de la robe de la Vierge", petite... En fait, les cathédrales avec leurs coupoles sont plus impressionnantes de l’extérieur. C’est d’ailleurs aussi depuis la place des cathédrales que l’on peut admirer les multiples et magnifiques coupoles des églises des Térems (non ouvertes à la visite).