La fermeture des restaurants en Guadeloupe n’a duré qu'une quinzaine de jours mais le mercredi 28 octobre, de nouveau dans la précipitation, le président de la république française est ré-réapparu à la télévision pour nous annoncer un reconfinement de la métropole à partir du lendemain à minuit. Cependant, histoire de tourner chèvre (par manque de colombo de cabri), la situation était encore plus kafkaïenne que lors du premier confinement : il était interdit de rejoindre un aéroport en métropole sans motif impérieux (c'est-à-dire, pour le travail, pour aider quelqu'un dans sa famille, ou pour la patrie comme par exemple, pour se rendre à une convocation administrative) mais une fois passé les portes de l'aérogare, on pouvait embarquer pour les vacances dans un avion à destination de la Guadeloupe où le confinement n'était pas de rigueur ! Cette nouvelle assignation à résidence devait durer initialement un mois, mais il était simple de prédire qu'elle allait durer bien plus longtemps, certainement jusqu'aux vacances scolaires de Noël (même si des allégements allaient être mis en place pour permettre à la frénésie mercantile de Noël de se dérouler dans les centres commerciaux). Alors que nous avions fait très attention en réduisant nos contacts au strict minimum durant tout l'été et au début de l'automne, nous étions une nouvelle fois privés de vacances, en partie à cause de nombreuses personnes insouciantes (certainement confortées dans leur insouciance par les multiples prédictions erronées de seconde vague imminente, émises durant tout l'été par de nombreux "scientifiques" accros aux shoots médiatiques). Heureusement que nous n'avions pas pris nos billets d'avion pour la Guadeloupe, nous aurions potentiellement perdus nos avoirs (c'est arrivé à un ami avec une compagnie "low cost" sur un vol à destination de la Corse).

La métropole à peine déconfinée, des épidémiologistes et autres chefs de services hospitaliers se sont de nouveau médiatiquement déchaînés début décembre. L'un de ces Nostradamus du coronavirus annonçait même la troisième vague pour le 7 janvier, très précisément (attention, pas le 6, ni le 8, mais bien le 7) ! La seconde vague n'était même pas terminée ? Sachant que nos avoirs n'étaient valables qu'un an et que ce délai fatidique arrivait irrémédiablement à son terme, il nous fallait prendre une décision !

Pourquoi ne pas essayer de partir tout début janvier, avant la réalisation potentielle de la prophétie du conseil scientifique, c'est-à-dire un (gros) rebond de l'épidémie généré par les fêtes de fin d’année ? Nous ne voulions pas partir pendant les vacances scolaires de Noël, période trop touristique (plus de 40.000 touristes se sont rendus en Guadeloupe pour les fêtes de fin d'année, il n'y avait presque plus de voitures disponibles à la location et la destination Guadeloupe a été classée sur la 4e marche du podium du trafic aérien mondial), mais nous pouvions tenter à partir du 6 ou 7 janvier (il nous fallait quelques jours après la fermeture des laboratoires lors du Nouvel An, pour avoir le temps de réaliser sereinement les tests RT-PCR) ?

Le 10 décembre, Anne-Marie a envoyé un mail à "Fleur de Café" mais leur réponse n'était pas celle espérée : pas de disponibilité avant le 20 janvier 2021 ! Au moins, cette réponse indiquait que notre stratégie de décider de partir (presque) à la dernière minute ne convenait pas. Il nous fallait planifier le voyage, même si le gouvernement pouvait nous réassigner à résidence du jour au lendemain. Le 13 décembre, Anne-Marie a finalement pris les billets d’avion pour un départ le 20 janvier (avec une assurance Covid)... "Alea Jacta est !"

Mi-décembre, Anne-Marie s'est juste contentée de réserver le gîte et les billets d'avions, sans prendre de bagage supplémentaire, ni les sièges "duo" sur les vols transatlantiques car le site internet d'Air France ne permettait pas d'utiliser l'avoir spécifique à ces options. Il nous fallait contacter le service commercial par téléphone, ce qu'Anne-Marie a tenté, sans succès car elle se faisait systématiquement jeter par l'automate qui se contentait de répéter qu'il fallait utiliser le site internet. Anne-Marie a aussi tenté de contacter Air France par Messenger, mais là encore, le "bot" s'est contenté de renvoyer un mail indiquant que la demande était complexe et qu'elle avait été transmise à un agent "humain"...

Le 5 janvier, nous n'avions toujours pas de réponse et Anne-Marie a retenté l'appel téléphonique. L'astuce : ne surtout pas taper sur la touche étoile pour éviter de tomber dans les méandres infertiles de l'automate ! En revanche, il lui a fallu prendre son courage à deux mains et attendre plus de 30 minutes avant d'avoir en ligne un agent commercial qui a pu enfin débloquer notre avoir pour le bagage supplémentaire et les sièges "duo" (nous avons alors reçu un nouvel avoir car le prix de cette option avait baissé ; avoir complétant celui que nous avions sur les billets qui étaient aussi moins chers).