Nous avons ensuite attendu de voir comment la situation sanitaire évoluait (pour tenter d'évaluer nos chances de partir) avant de réserver la location de voiture. Cependant, Anne-Marie surveillait régulièrement la disponibilité ainsi que les prix qui ne cessaient d'augmenter... Le 10 janvier, alors que la situation sanitaire était encore très incertaine, Anne-Marie a finalement tenté de réserver une voiture, sans succès car l'utilisation de l'avoir était impossible sur le site internet du loueur (alors qu'en mars dernier, nous avions reçu un mail indiquant la marche à suivre pour disposer de cet avoir sur le site internet). Elle a donc envoyé un mail pour demander des explications et sans réponse à ce mail, le 12 janvier au soir, elle a téléphoné au loueur en Guadeloupe. Résultat : on ne pouvait pas utiliser l'avoir directement sur le site internet, il fallait faire cela par mail ! Anne-Marie a donc renvoyé à nouveau son mail et deux heures plus tard, nous avons enfin reçu la réponse (en plus, le tarif, bien que plus cher qu'en mars 2020, était plus bas qu'attendu car Anne-Marie avait fait remarquer dans son mail la différence de tarif entre le site internet national et le site guadeloupéen). Le lendemain midi, le loueur nous contactait pour payer la différence de prix avec l'avoir. Au même moment, un nième conseil de défense se terminait à l'Elysée. Qu'allait annoncer le 1er ministre le jeudi 14 janvier à 18 heures ?

Aucun confinement n'a alors été annoncé pour la métropole, ni pour les DOM, mais la variante anglaise du virus faisait peur ! Il est important de rappeler que cette souche apparue en septembre 2020 au sud de l’Angleterre, a été à l’origine d’un coup de Trafalgar le 20 décembre de la même année, avec la fermeture soudaine des frontières avec le Royaume-Uni, en plein pendant les négociations sur le Brexit qui patinaient sérieusement. Était-ce un prétexte pour forcer la main au 1er ministre anglais, en lui montrant ce que serait son île coupée du monde ? Hypothèse probable car quelques jours plus tard, après la signature des accords, les chauffeurs routiers pouvaient à nouveau repasser la frontière, moyennant un test antigénique négatif qu'ils devaient s'auto-administrer (ce test était logiquement inutile pour une grande partie des chauffeurs se rendant outre-manche pour seulement deux ou trois jours : ils pouvaient très bien s’infecter lors de ce court séjour, avoir un résultat de test négatif, mais néanmoins revenir avec la souche anglaise).

En conséquence, le 1er ministre français a demandé aux préfets des DOM de prendre des mesures pour éviter que ce variant se répande dans les territoires ultra-marins (rappelons que plus de 40.000 touristes se sont rendus en Guadeloupe pour les fêtes de fin d’année sans faire repartir la circulation du virus, contrairement en août 2020, période où il était quasi-impossible d’obtenir un résultat de test dans les 72 heures, ce qui avait dû inciter quelques Guadeloupéens vivant en métropole, à utiliser de faux certificats pour pouvoir retourner voir leurs parents dans l’archipel lors des congés estivaux qui coïncident cependant avec le début de la saison cyclonique, période peu touristique)...

Le préfet de Guadeloupe nous a alors pondu l’obligation du test RT-PCR négatif de moins de 72 heures avant l’embarquement (les tests antigéniques n’étaient plus acceptés car jugés peu fiables pour détecter le variant anglais, alors qu’ils étaient utilisés par les chauffeurs routiers revenant d’Angleterre) et la signature d’une attestation sur l’honneur stipulant que le voyageur s’engageait à effectuer un auto-isolement prophylactique de 7 jours (juste le droit de sortir pour effectuer des courses de première nécessité ou un rendez-vous médical), suivi d’un nouveau test virologique à l’issu de cet isolement. Mesures pondues le samedi 16 janvier, applicables dès le lundi 18 janvier (ça sentait à plein nez le retour du faux certificat de test pour les voyageurs ayant prévu un test antigénique à l’aéroport le lundi ou le mardi matin)... Pour nous qui avions justement fait extrêmement attention dans la perspective de ce voyage et qui étions déjà en auto-isolement depuis la fin octobre 2020 (nous sommes restés tous les deux seuls chez nous pendant presque 3 mois, même lors de Noël et du Nouvel An, en télé-travaillant pendant tout ce temps, sans utiliser les transports en commun, sans fréquenter les magasins bondés pour les achats de Noël et sans nous rendre dans une grande surface pour nos courses alimentaires ; à cause de toutes ces restrictions, nos amis n’étaient plus que des photos sur une page Facebook), cette septaine était profondément injuste ! Le seul risque, relativement minime, que nous allions prendre depuis des mois face à ce coronavirus, serait de prendre l’avion pour nous rendre en Guadeloupe. Alors, que faire ? Annuler à nouveau ?