Le 24 février, le président français est subitement réapparu à la télé, comme lors des confinements de 2020 et 2021, pour annoncer un nouveau drame : la guerre en Ukraine, pays situé sur le continent européen, à un peu moins de 3.000 km de la France, mais non-adhérent à l'Otan. Certes, cette guerre est extrêmement dramatique pour le peuple ukrainien qui meure sous les bombes de Poutine, et dramatique pour le peuple russe qui subit les lourdes sanctions occidentales infligées à la Russie, sanctions qui n'en touchent même pas une à Poutine. Mais les Français ne devraient avoir à combattre qu'une inflation importante, voire galopante, sur le carburant et un certain nombre de produits de première nécessité, ce qui sera certes très difficile à supporter pour certains de nos concitoyens. Cependant, malgré le ton exagérément anxiogène de l’allocution présidentielle, on n'en était pas encore (espérons-le) à la troisième guerre mondiale qui ne pourrait se terminer qu'en cataclysme nucléaire et surtout, les Mig russes n'allaient pas survoler le territoire européen pour nous empêcher de rallier Bonaire le 21 mars.

Pour en revenir à la préparation de notre voyage, il nous restait à gérer le test Covid avant l'embarquement, c'est-à-dire trouver où faire un test RT-PCR le samedi avant le départ, avec l'assurance d'avoir le résultat avant le dimanche soir, ou un test antigénique le dimanche (en sachant que nous préférerions faire un test 48 heures avant le départ : si jamais ce test était positif et que nous l'apprenions alors que nos bagages étaient bouclés, ça risquait d'être psychologiquement désastreux). Il était possible de faire un test à l'aéroport de Toulouse-Blagnac (où l'on pouvait imaginer qu'on recevrait assurément le résultat d'un test RT-PCR en moins de 24 heures, contrairement à un laboratoire en ville) mais ce centre fermait à 14 heures le week-end, alors que notre vol pour Bonaire décollerait de Schiphol le 21 mars à 13h45 (bien qu'Amsterdam ne soit qu'une correspondance puisque notre premier vol décollerait de Toulouse à 6 heures du matin). Une semaine avant le départ, Anne-Marie a pris deux rendez-vous : l'un le samedi 19 mars à 13h50 au centre de test de l'aéroport et un second, en espérant ne pas en avoir besoin, le dimanche 20 mars à 16 heures dans une pharmacie en ville pour rattraper le coup si nous n'avions pas reçu le résultat du test RT-PCR dans le délai imparti.

Le samedi 19 mars, alors que nous faisions quelques courses pour finir de préparer le voyage, Anne-Marie a reçu un SMS assez déroutant de la part de KLM : il concernait une modification de notre vol "Toulouse - Bruxelles" ! Mais nous allons à Amsterdam, pas à Bruxelles, où est le problème ?

Ce n'est qu'en rentrant à la maison et en lisant nos mails que nous avons compris. Dans un sens, heureusement que nous n'avions pas lu nos mails avant de partir faire nos courses, sinon nous aurions été psychologiquement anéantis car nous avions tout d'abord reçu un premier mail indiquant que notre vol "Toulouse - Amsterdam" avait été purement et simplement annulé et que la compagnie cherchait une solution de remplacement. Heureusement, il y avait ensuite un second mail indiquant que nous allions passer par Bruxelles avant de rejoindre Amsterdam, avec deux heures de temps d'escale à Bruxelles puis à Amsterdam. C'était à la fois une bonne nouvelle car nous avions une solution de replacement qui nous permettrait de dormir une heure de plus (au lieu de décoller à 6 heures du matin, nous ne décollerions qu'à 7 heures du matin) et une mauvaise car une escale en plus signifiait un potentiel retard au décollage (à cause par exemple, du satellite de l'aéroport qui reste coincé contre l'avion) et donc un risque de louper une correspondance et de ne pas pouvoir rejoindre Bonaire...

Le samedi après-midi, nous sommes allés faire nos tests à l'aéroport de Blagnac et nous avons reçu les résultats par mail dans la soirée : nous étions bien négatifs mais nos noms étaient mal orthographiés ! Il y avait un risque que ces résultats nous soient refusés à l'embarquement. Nous avons donc décidé d'utiliser notre joker "pharmacie en ville" : comme le résultat du test antigénique est donné immédiatement, nous pourrions faire corriger le nom ! En plus, avec ce test, nous serions sûr qu'il daterait de moins de 24 heures avant l'embarquement pour Bonaire à Amsterdam. Cela dit, nous n'aurions peut-être même eu pas besoin de ce test car les règles bonairiennes venaient à nouveau de changer ce dimanche 20 mars, mais elles étaient loin d'être claires : pour les passagers en provenance des Pays-Bas, il fallait présenter un résultat de test, mais cela n'était nécessaire pour les passagers en provenance d'autres pays ! Dans quelle catégorie fallait-il nous classer : en provenance de France ou des Pays-Bas où nous allions embarquer sur le vol pour Bonaire ? Mystère !!!