Jeudi 17 novembre : (suite)
Rodney nous amène ensuite au canyon de Aub, là où nous avions vu en 2012 plein de babouins... Mais aujourd’hui, aucun babouin n’est en vue, même si Rodney a bien regardé partout aux jumelles avant de nous donner l’autorisation de descendre du véhicule. Le guide nous explique alors qu’il y a eu un tremblement de terre qui a fait chuter un gros rocher au fond du canyon et que cela a tari la source qui alimentait le canyon. Plus d’eau, plus de babouins, ni même de léopards qui chassaient les babouins et qui se sont peut-être rabattus sur les springboks. Certes, la région de Palmwag souffre aussi du réchauffement climatique (alors qu’il n'y avait avant que des pointes à 40 °C, les pics de température de la région atteignent aujourd’hui les 50 °C) mais celui-ci n’est pas le seul responsable de la sécheresse dans la région qui a fait fuir les animaux (choses que Jojo, l'écolo des villes, a un peu de mal à comprendre et ce n’est pas tout... suspense...).
En parlant d’animaux qui ont fui la région, nous n’avons pas encore vu de zèbres. Rodney essaie de nous en montrer 3, de loin, dans une "prairie" (disons, une zone où il a un peu plus d’herbes entre les cailloux). Ils ne font que 3 pixels sur les photos... Le guide se dirige alors vers cette prairie mais les zèbres sont déjà partis à notre arrivée. Il grimpe alors sur une autre colline pour essayer de les repérer mais la piste devient de plus en plus difficile, les cailloux sur lesquels roulent le 4x4 sont énormes. Rodney finit par renoncer et opère alors un demi-tour. Il suit ensuite le lit d’une rivière asséchée où nous apercevons 5 girafes. Nous stoppons pour déjeuner à côté de ces girafes accompagnées d’une femelle grand koudou. Alors que depuis ce matin, c’est "open bar" pour les boissons stockées dans une glacière placée à côté du guide, le déjeuner n'est pas mal non plus : diverses salades dont une bonne salade de pommes de terre, poulet frit, etc, etc.. C’est copieux et très bon !
Pendant le repas, nous avons une longue conversation avec Rodney et les deux Suisses. Le guide nous explique alors que la communauté à qui appartiennent les terres de la concession de Palmwag, terres qui regorgent d’uranium, est tentée de laisser des Chinois ouvrir une mine pour exploiter cette ressource. La communauté aurait alors de l’argent pour ouvrir un hôpital, des écoles (etc..) et se désengager des revenus du tourisme. Malheureusement, l’ouverture d’une mine d’uranium (à ciel ouvert) aurait un impact écologique désastreux sur la faune de la région (voir par exemple la mine d'uranium de Rössing près du parc national du Namib-Naukluft). La communauté se trouve alors devant un dilemme difficile à résoudre. Que doivent-ils faire ? (Alors, Jojo, l’écolo des villes, toi qui as réponse à tout ?) Continuer dans le tourisme, laisser les Chinois exploiter l'uranium ou même, quitter la région pour aller s’agglutiner dans des townships (rappelons que les habitants de la région ne peuvent pas vivre en autarcie car il est impossible de faire pousser des légumes sur des cailloux et du sable sans eau ; la plupart des légumes consommés en Namibie est d'ailleurs importée d’Afrique du Sud) ?
En repartant de la pause déjeuner, nous croisons un raphicère (ou steenbok), ce qui sera pratiquement le dernier animal sauvage que nous observons, à part quelques springboks isolés, peut-être un oryx, et un dernier éléphant (une femelle seule, les autres femelles ne devaient être pas loin mais nous ne les avons pas vu), alors que nous roulons sur la piste principale de retour vers le lodge. Alors que nous devions être de retour au lodge vers 3 ou 4 heures de l’après-midi, nous ne rentrons qu’à plus de 5 heures du soir, après plus de 10 heures de safari (et des milliers de "bumps" franchis) car Rodney a mis tout son cœur pour essayer de trouver des animaux. Mais c’est comme ça en safari, parfois on gagne, parfois on perd ! Au moins, nous avons vu des éléphants alors qu’en 2012, ceux-ci avaient été plus discrets.
Heureusement pour nous, les observations d’animaux sauvages ne se terminent pas avec le safari car, lorsque nous retournons à l’emplacement de camping n° 13, des éléphants sont à 100 mètres du camping. 8 éléphants en tous sont en train de manger dans le bosquet au bord de la rivière (Rodney nous avait expliqué que le lodge recyclait l’eau usée et que les éléphants, qui savent où trouver l’eau facilement, venait donc la chercher au lodge). Rien ne nous sépare des éléphants pourtant, nous avons le sentiment qu’il n’y a aucun danger car les éléphants ne montrent aucun signe d’agressivité puisqu'en retour, nous ne représentons aucun danger pour eux !