Lundi 9 février : (suite & fin)
Pour le dîner, nous retournons à l'un des restaurants de "La Recova" : avocats aux fruits de mer, "camerones a la pilpil" (crevettes servies chaudes dans un ramequin en terre cuite avec une sauce très légèrement épicée) et deux "lomos a la pobre" (ce n'est plus un matelas d'oignons frits comme à "San Pedro de Atacama", mais un fin tapis de sol).
Mardi 10 février : "Las pisqueras" !
Nous avons dit : jeunes et autoradios ! Dans un camping, ça donne : musique à fond jusqu'à 4 heures du matin sans que personne ne vienne dire quelque chose. Et à 8 heures, c'est notre voisin de tente qui allume sa télé portable et qui passe des ordres à son boulot via son téléphone portable. Galère n° 10...
Ce matin, nous partons vers Vicuña dans la vallée de l'Elqui. Nous découvrons d'abord de grands champs de papayers. Mais ce qui nous intéresse en premier, c'est la distillerie (pisquera) CAPEL. Nous sommes déçus : on croyait n'avoir jamais acheté de pisco CAPEL mais ils ont quatre gammes : le pisco CAPEL en bas de gamme, l'"Artesanos del Cochiguaz", l'"Alto del Carmen" et le "Monte Fraile" (donc, nous en avons déjà goûté 3 sur 4). Les différents degrés d'alcool des piscos sont simplement obtenus par ajout, plus ou moins important, d'eau distillée. Ce qui différencient les gammes de piscos, c'est le raisin utilisé : du muscat blanc ou rosé (moscatel). Le rosé étant plus goûteux, sa distillation donne un goût plus fruité au pisco. CAPEL commercialise aussi un pisco dans une bouteille en forme de Moa (statue de l'île de pâques) pour l'exportation (mais c'est du CAPEL bas de gamme). Bien sûr, la visite se finit par une dégustation et un passage par la boutique. Le "Monte Fraile" (haut de gamme distillé deux fois) y est moins cher qu'en supermarché. Nous en achetons donc une bouteille ainsi qu'un porte-clefs représentant un âne ivre : c'est Ruperto, la mascotte des piscos "Artesanos del Cochiguaz" (il sert pour les clefs de notre voiture).
Nous continuons ensuite la route vers "Pisco Elqui". La vallée est très jolie. Le long de la rivière, du raisin sèche au soleil. Deuxième arrêt pour la visite de la distillerie "Los Tres Erres" : c'est une petite pisquera familiale avec des machines plus artisanales (quatre alambics en cuivre). Nous descendons dans les caves de vieillissement. Des barriques de bois sont empilées sur une vingtaine de mètres de long, une bonne odeur s'en dégage. Ils commercialisent aussi différentes gammes de piscos, du "3 Erres" au "Mistral". Ils nous indiquent comment déguster le pisco : simplement coupé avec de l'eau, sour, sur un sorbet citron vert mais jamais, ô jamais, avec du Coca-Cola (nous sommes bien d'accord) ! Avant de repartir, nous buvons un grand jus de fruits frais : pêche et melon. Un vrai plaisir alors qu'en France, c'est le plein hiver...
En redescendant vers "La Serena", nous faisons un arrêt à un centre de vendange pour "Los Artesanos del Cochiguaz" : comme les vendanges ont commencé, les petits producteurs de la région y amènent leur récolte (CAPEL est une coopérative). La teneur en sucre du raisin y est testée. Les grains de raisins sont séparés de la grappe et pressés. Ainsi, il n'y a plus qu'à transporter le jus jusqu'à la distillerie à Vicuña. Un âne est dans un petit enclos : c'est Ruperto (il ne ressemble pas à celui du porte-clefs, nous aurait-on trompé à l'insu de notre plein gré ?). Nous passons aussi sous les vignes, nous permettant de goûter le raisin sur pied. S'en suit la dégustation de liqueur de pisco... Nous essayons ensuite de rejoindre la distillerie "Ruta Norte", mais ça sera trop tard !
De retour au camping, nous permettons une des roues du pick-up (dans nos multiples ensablements, elle avait pris un coup de vieux) avec celle de secours. Pour le dîner, nous retournons au "fast food" du premier soir sur le bord de mer : un empanada de marisco, un quart de poulet avec des frites et une bière Cristal.
Les batteries des voitures doivent être à plat : il y a moins de bruit au camping ! Ca n'empêche pas notre voisin de s'endormir devant un match de tennis à la télé. Heureusement, il n'y a pas de programme toute la nuit à la TV chilienne !