Combats de lutte sénégalaise

Dimanche 26 mars :

8h30 : pendant que d'autres ont choisi la pêche à la palangrotte, nous embarquons dans la pirogue pour une promenade dans la mangrove du "Sine Saloum", à la rencontre des oiseaux : hérons, aigrettes, martin-pêcheur, cormorans, pélicans... Pas une grosse population d'oiseaux mais quand même quelques spécimens de belle taille (en particulier, un héron que nous avons surpris derrière un manteau de palétuvier). Le piroguier a fait attention à ne par faire de bruit : moteur peu bruyant qu'il coupait pour essayer de se rapprocher de certains oiseaux.

Vers midi, après avoir rempli la première carte d'un giga-octet avec le numérique, nous rentrons au gîte pour le déjeuner : beignets de poisson (délicieux), suivi du poisson pêché le matin et servi grillé. Après une longue sieste, nous partons en calèche pour une visite du village et de ses environs (en fait de calèche, un train de pneus soudé à une plate-forme sur laquelle est posé un matelas en mousse et un cheval devant : bref, une charrette).

A 18 heures, nous rejoignons le village à pied pour assister aux combats de lutte sénégalaise ou comment entrer plus de 1.000 personnes dans une surface de quelques centaines de m², close par des sacs de riz cousus entre eux. Nous payons 2.000 francs CFA l'entrée (parce que c'est la finale, paraît-il) mais d'autres toubabs ont seulement payés 1.000 CFA et 500 francs CFA semblent être le prix d'entrée des Sénégalais.

Les lutteurs arrivent à tour de rôle sur le terrain. Avec leurs "préparateurs", ils versent de l'eau sur le sol, sur eux, se cachent sous un bout de tissu au sol, plantent des morceaux de bois dans le sol, courent autour du terrain avec un nerf de bœuf pour montrer leur puissante et impressionnante musculature. Pendant ce temps, un orchestre, essentiellement composé de percussions, joue à une extrémité du terrain. Sur sa droite, ce sont deux ou trois femmes qui chantent dans un micro. En face de l'orchestre, c'est la tribune couverte des VIP. Ceux-ci arrivent en grande tenue du dimanche et font le tour du terrain en procession avec toute leur cour. Le plus notable d'entre eux, en tête de cortège, fait un large sourire à Anne-Marie lorsqu'il voit qu'elle le filme au caméscope.

Lorsque les premiers combats commencent, il fait déjà nuit : 5 ampoules sont allumées au dessus du terrain où se déroulent en parallèle plusieurs combats, la présentation des lots pour les vainqueurs et le passage de spectateurs pour encore plus s'entasser autour du terrain. Les premiers lots sont distribués aux vainqueurs des catégories poids légers, alors que d'autres combats ont toujours lieu, que des anciens lutteurs du village dansent sur le terrain. Personne ne regarde le terrain, tout le monde discute ! Les combats semblent vraiment être une excuse pour se rencontrer entre villageois et faire la fête. C'est assez indescriptible ! Lorsque nous quittons le terrain, nous marchons à côté des lutteurs qui se préparent pour leurs prochains combats.