Cases du village de "Keur Cheich Peul"

Lundi 27 mars :

Lever matinal (au son du djembé) pour partir au plus tôt pour une longue route en direction de Tambacounda. Nous nous arrêtons un peu avant midi à Kaffrine, pour faire les courses pour les villages :

• 1 sac de 50 kg de riz brisé (*) pour 10.200 francs CFA (un peu plus de 15 euros)

• 2 paquets de savon (gros savon en cube, tout simple) pour 7.500 francs CFA

• 2 "gros" paquets de sucre (10 kgs) pour 6.000 francs CFA

• 1 paquet de biscuit pour 2.600 francs CFA

• 1 paquet de thé pour 1.000 francs CFA

• 2 paquets de bonbons pour 1.180 francs CFA

* : le riz brisé est le résultat du triage du riz : les grains entiers pour les occidentaux et les brisures pour l'Afrique (ce n'est pas pour ça qu'il est impropre à la consommation). Mais il faut savoir (histoire d'acquérir un peu d'humilité), qu'en France, on (ne) trouve du riz brisé (que) dans les animaleries !

Nous n'en revenons pas car pour un peu plus de 40 euros, nous n'avons finalement pas acheté grand-chose. Ces produits de première nécessité (riz, savon) nous semblent relativement très chers, au vu du salaire moyen d'un Sénégalais.

Après ces courses (alors que le reste du groupe est parti visiter), nous faisons avec un rapide tour du marché avec un gamin qui nous sert gracieusement de guide. Lorsque nous remontons dans le camion, les talibés viennent faire la manche en tendant des boîtes de conserve vides (sans aucune agressivité). Nous faisons ensuite le tour de la ville pour trouver de la glace (il y a eu des coupures de courant, les congélateurs n'ont pas pu tenir le froid) pour les glacières afin d'avoir de l'eau fraîche.

Nous avons ensuite roulé encore un bout de temps, avant que soudainement Pap quitte la route nationale pour rejoindre l'ombre de trois grands arbres où se sont abrités quelques chèvres et zébus que nous délogeons. Nous déployons de grands tapis sur le sol et Seyni prépare alors le pique-nique. Nous pensions que ça serait des salades ou des sandwichs mais Seyni sort de grandes gamelles, les réchauds et ne veut pas que l'on voit sa préparation ! Pap sort une bouteille de pastis et des cacahouètes. L'idéal pour attendre les spaghettis sauce oignons, tomates et viande que Seyni nous a faits. C'est bien mieux qu'un simple pique-nique.

Lorsque nous repartons, l'harmattan s'est levé. Nous avalons alors des kilomètres de route avec un véritable sèche-cheveux coincé à la position très chaud qui nous souffle au visage ! Pas très agréable mais c'est ça l'aventure. Nous nous arrêtons à l'entrée d'un village pour voir les menhirs du coin (site mégalithique) : des blocs de roche taillés en colonne (50 cm de diamètre sur un mètre de haut) et disposés en cercle ! En fait, nous aurons du mal à faire des photos de ces blocs car tous les gamins du village sont venus à notre rencontre : tant pis, nous faisons la photo des gamins qui font des pitreries, plutôt que des pierres !

Un peu après 18 heures, Pap quitte à nouveau la route nationale dans Koussanar, pour rejoindre un village où nous passerons la nuit. Très vite, nous ne croisons plus que des petits villages. Pap sort de la route goudronnée pour emprunter une piste et s'arrête 1 kilomètre plus loin auprès d'une vingtaine de cases. As descend pour parler avec les villageois et ne tarde pas à nous faire signe de descendre à notre tour : le village accepte de nous accueillir !