Vendredi 24 mars : (suite & fin)
Après une bonne heure de route pour sortir de Dakar et ses différents marchés (aux animaux, aux morceaux de carrelage, aux matelas ; les salons sur les trottoirs, la boucherie dans un semi-remorque non réfrigéré), nous atteignons le Lac Rose. Petite attente sous les feux des vendeurs d'artisanat avant de récupérer enfin nos chambres. En fait, nous avons dû attendre car la réservation avait été faite de longue date mais il manquait quand même des chambres. Nous sommes donc répartis entre l'hôtel et le campement avec vue sur le lac.
Premiers contacts (douloureux pour le porte-monnaie) avec les vendeurs d'artisanat et leurs multiples techniques de vente "forcées" ! Ils ne vous mettent pas le couteau sous la gorge pour vous forcer à acheter et ne vous menacent d'aucune manière. Au contraire, ils jouent sur la sympathie : "tu ne m'achètes rien mais tu peux m'envoyer une carte postale de France ? Je t'ai mis mon adresse sur un papier ! Et tiens en cadeau, je te donne un bracelet ou deux. Puisque que je t'ai donné un bracelet, tu peux m'acheter quelque chose ou me donner un euro ou deux pour les bracelets ?" Bref, c'est à qui sera le plus naïf ! Cependant, nous avons peu aimé la méthode suivante : nous étions en train de boire un Coca-Cola à une buvette lorsqu'un Sénégalais nous a poliment abordés : "Bonjour, vous allez bien ? La journée, s'est bien passée..." Nous commençons alors une discussion tout à fait sympathique. Comment trouvons-nous le Sénégal ? Comment c'est pendant l'hivernage ? Comment est le travail sur le lac ? Etc... Après un quart d'heure de discussion, la personne veut nous montrer sa boutique et ses tableaux de sable, "juste pour le plaisir des yeux". Nous demandons alors combien coûte un tableau, bien sûr, personne n'a la monnaie, nous en prenons deux autres et au lieu de nous rendre 2.000 CFA, il nous en rend que 1.500 francs CFA et nous dit que les 500 francs CFA qui manquent, c'est pour la discussion
. Mais, le plus beaux, c'est que comme il nous a rendu 1.500 CFA, son frère qui s'est empressé de prendre les tableaux que nous venions d'acheter pour les emballer, décide de rajouter un autre tableau et décide qu'on lui doit les 1.500 francs CFA. "Pour toi, qu'est-ce que c'est que 1.500 francs ?" N'empêche ! Christophe est obligé d'élever la voix pour se débarrasser de ces vendeurs peu délicats.
Le plus important n'est pas d'avoir acheté les tableaux deux fois leur prix ou d'avoir payé 500 francs CFA pour un quart d'heure de discussion, mais c'est surtout le fait que nous n'oserons plus discuter avec un Sénégalais, de peur (peur vite dissipée, sitôt quitté les endroits très touristiques comme le Lac rose) d'avoir à lui acheter toute sa boutique ! En aucun cas, cela n'a été du vol, juste une petite escroquerie ! Après, 15 jours de Sénégal, nous comprendrons qu'un simple "Non merci" poli ou un petit mensonge, moins élégant, "plus tard, demain..." suffit. Par contre, si on commence à être attiré par un produit artisanal, c'est la fin des haricots (seulement à Dakar, au Lac Rose ou à St Louis). Autre petite arnaque : ils arrivent avec des pièces en euros pour l'échanger contre un billet de 20 euros (pour le changer ensuite en banque). Ils disent qu'il y a le compte mais si vous donnez trop tôt le billet de 20 euros, vous risquez de n'avoir que 14 euros en monnaie. Si vous voulez les aider, récupérez d'abord la monnaie, vérifiez la bien et donner le billet ensuite. On ne s'est pas fait avoir, on s'est douté du coup ! Ce sont les autres toubabs qui en ont fait les frais .
17 heures : briefing complet de la part de As qui distribue des petites cartes en couleur pour mieux expliquer le périple ! Comme trois camions vont faire le circuit "Sénégal Authentique" aux mêmes dates, le nôtre fera le circuit en sens inverse afin de ne pas nous croiser. Bonne nouvelle : contrairement au descriptif de TPA, nous devrions bien visiter le parc de Djoudj et celui du "Niokolo Koba" ! Après le briefing, nous voulions aller voir l'océan et les dunes où passent le Paris-Dakar mais As nous le déconseille, car avec la tombée de la nuit, les dunes ont de mauvaises fréquentations !
Au dîner : crudités servies dans des petites pirogues en bois, suivi d'un poulet avec une sauce aux oignons (oignons, moutarde et un peu de sucre nous a dit Seyni) et de petites bananes et papayes avec un petit morceau de citron vert. Et les trois thés : l'amer, le doux et le sucré. Amer comme la mort, doux comme la vie et sucré comme l'amour, ou peut-être bien l'inverse, de toute façon, nous avons entendu toutes les versions !