Dimanche 15 avril : (suite & fin)
Nous faisons alors un tour par le marché : qui veut goûter de la tête de chien ? Ou alors une patte ? Certes, ce plat n'est pas dans nos habitudes (nous n'en mangerions pas) et ça fait drôle de voir du chien rôti sur un étalage, mais cela ne nous choque pas du tout, c'est dans l'ordre des choses. Que penserait un Indien (d'Inde) en passant devant nos boucheries ?
Météo de la journée :
Bac Ha - Sa Pa : beau soleil malgré quelques passages assez gris vers midi (ciel un peu brumeux, moins bleu que la veille).
Lundi 16 avril : Randonnée Sa Pa - Ta Van
Lorsque que nous nous levons, nous apercevons le sommet du Fan Xi Pan. Deux minutes après, un gros nuage nous masque complètement la vue. Ce petit jeu des nuages durera le temps que nous nous préparons. Pendant le petit-déjeuner dans le restaurant panoramique de l'hôtel, les nuages reculent enfin vers le fond de la vallée et, cerise du la gâteau, c'est depuis cette terrasse du restaurant que nous avons la plus belle vue vers les sommets (la veille, Anne-Marie avait essayé de trouver une vue à partir de la ville, mais il y avait toujours un bâtiment pour nous cacher la vue). Nous en profitons pour sortir le pied photo et nous installer sur cette terrasse pour une petite séance photo.
Après le petit-déjeuner, nous retournons chercher nos sacs dans la chambre (nous évitons l'ascenseur car celui-ci est en panne, nous préférons monter les escaliers avec notre gros sac, plutôt que rester coincé toute la journée dedans). Quand nous arrivons à la voiture, Trang ouvre le coffre, nous nous préparons à y ranger notre gros sac mais nous entendons le cocotement d'une poule ! Et, oui, il y a bien une poule vivante dans le coffre. En fait, c'est le repas pour ce soir (en partie), Duong et Trang sont allés chercher une poule (vivante, idéal pour conserver la viande fraîche) et des pommes de terre (pour les frites) qu'ils donneront à la famille pour préparer le repas du soir. Cette fois, la randonnée commence de l'hôtel : c'est simple, on suit la route qui descend dans la vallée. Dans le centre de Sa Pa, nous nous faisons aborder par les vendeuses de souvenirs : "You buy something to me ?"
L'une des vendeuses, avec son bébé sur le dos, se met à nous suivre (nous pensons qu'elle retourne au village où elle habite). Elle discute avec nous en anglais. Elle nous a suivis pendant 4 km, le temps que nous restions sur la route, avant de prendre un chemin qui descend au fond de la vallée. Nous nous sommes arrêtés quelques instant dans une échoppe et c'est là qu'elle a dévoilé son plan machiavélique : "comme je suis restée avec vous (longtemps), il faut m'acheter quelque chose !". Bin, non ! Nous ne lui avons jamais promis d'acheter quelque chose, nous restons ferme, nous n'apprécions pas du tout cette forme de vente forcée (cela dit, deux jours après, nous subirons une autre forme de vente encore plus forcée). La petite H'Mong n'était pas contente, mais c'est comme ça !
Duong nous dit qu'il préfère faire la première partie de la randonnée, en suivant la route. Ce n'est peut-être pas idéal de marcher à côté des voitures et des mobylettes (il y en a si peu) mais il a raison : la vue sur les rizières, les cultures en terrasses qui couvrent tout le fond de la vallée et qui grimpent le long des flans du Fan Xi Pan, est bien mieux d'en haut (les autres guides partent généralement au fond de la vallée directement). Il a fallu des siècles pour que l'homme travaille tous les paysages et organise l'irrigation des cultures, en détournant les ruisseaux qui viennent des sommets afin qu'ils se déversent de rizières en rizières, avant d'atteindre la rivière tout au fond de la vallée. A chaque virage de la route, une vue différente s'ouvre à nous (mais aussi une palanquée de gamins qui essaient de vendre des souvenirs aux touristes, plutôt qu'aller à l'école). Le spectacle est grandiose, malgré un léger voile de brume. L'appareil photo chauffe, en particulier pour un petit regroupement de maisons, au sommet d'une colline, encerclé de rizières. A Sa Pa, ce n'est que le tout début du printemps, c'est le temps de labourer la terre avec les buffles.