Samedi 28 avril : (suite & fin)
Nous commençons la visite par les gigantesques fresques qui recouvrent les murs des allées inférieures, sur presque 200 mètres de long. Tous ces détails sont impressionnants. Mr Nop nous fait remarquer les traces de balles : des combats ont eu lieu dans le site même, laissant des balafres aux bas-reliefs. Ces destructions semblent plus toucher Mr Nop que la perte des membres de sa famille ou ses années passées au bagne. Les premiers bas-reliefs représentent le combats des bons contre les mauvais (et ce sont les bons qui gagnent). Ensuite, nous découvrons le bas-relief du barattage de la mer de lait : deux Nagas tirés par des Asuras d'un côté, et les Devas de l'autre. Cette fresque symbolise aussi le jour et la nuit. Ces bas-reliefs ont été sculptés au XIIème siècle mais nous découvrons plus tard des fresques sculptées au XVIIème siècle, bien moins spectaculaires, plus grossières. Nous montons ensuite au sommet d'Angkor Wat sous la pluie battante et sur un vertigineux escalier en pierre : 75 ° de pente. Les marches font 50 cm de haut sur moins d'une vingtaine de centimètres de large. Le sommet d'Angkor Wat abrite 5 tours : la plus grande au centre, et quatre tours à chaque coin. Les tours sont reliées entre elles par des couloirs recouverts de pierre. Difficile de prendre des photos, car les Japonais sont très friands de photos de leur propre personne devant les monuments (nous disons Japonais car c'est le pays qui possède les plus grand nombre de fabricants d'appareils photos). Il faut faire 20 minutes de queue pour redescendre de ce niveau par un escalier sécurisé par une corde/balustrade et quelques marches supplémentaires. Comme chaque Japonais se fait prendre en photo sur cet escalier vertigineux, dès les premières marches franchies, ça prend du temps .
Nous passons par la salle des milles Bouddhas (il nous semble que le compte n'y est pas) où de nombreuses statues sont aujourd'hui décapitées (les têtes ont été vendues) avant de ressortir du temple pour passer devant l'un des bassins (l'autre est vide). C'est l'endroit où la plupart des photos d'Angkor Wat sont prises, le temple se reflétant dans les eaux du bassin, peuplées de lotus. Juste à ce moment là, une trouée dans les nuages nous permet de tenter quelques photos de la silhouette du temple se détachant dans le ciel. D'après le programme, nous devions voir le coucher de soleil depuis le mont Bakheng mais ça sera pour une autre fois : le soleil est derrière une épaisse couche de nuages. Le matin, nous aurions du faire la prière à Bouddha pour avoir du soleil ! Nous sommes un peu frustrés, mais nous ne pouvons rien contre la météo.
Le soir, nous avons droit au restaurant touristique avec danses Khmer pendant le repas, composé d'un grand buffet. Mr Nop s'y est rendu au plus tôt pour avoir une table bien placée pour nous, juste devant la scène.
Météo de la journée :
Siem Reap : beau soleil toute la matinée mais un gros orage nous est tombé dessus alors que nous arrivions à Angkor Wat.
Dimanche 29 avril : Le lac Tonlé Sap et retour sportif vers Hanoi
8 heures : départ pour le lac, en suivant une piste en latérite qui surplombe de plus de 2 m le niveau du lac mais qui, en saison des pluies, est inondée sous 1 m d'eau. Nous croisons plusieurs "villages" le long de la piste, très pauvres, les maisons étant la plupart du temps réduites à un plancher en osier tressé de 1 ou 2 mètres-carrés, jugés au bout de pilotis très rudimentaires (quelques branches), quatre murs en osier tressé et un toit. Le Cambodge est vraiment très pauvre, il nous semble bien plus pauvre que le Vietnam, mais ce qui nous choque le plus est la présence, toute proche de ses villages, des luxueux hôtels pour touristes fortunés de Siem Reap. Nous avons l'impression que la manne financière du tourisme profite beaucoup plus aux investisseurs étrangers qu'aux Cambodgiens
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Quelques dizaines de minutes plus tard, nous arrivons au village d'où partent tous les sampans amenant les touristes sur le lac. Deux gamins tournent autour de nous pour nous prendre en photos avec un appareil photo numérique. Nous nous demandons bien à quoi ils jouent. Nous remontons ensuite pendant un certains temps, un chenal tout boueux, qui évite de faire trop de piste pour rejoindre le lac. Le chenal débouche sur le lac, au niveau d'un village flottant séparé en deux quartiers : le quartier vietnamien, très pauvre, et le quartier cambodgien (moins pauvre, les maisons sont fleuries, ce qui laisse penser qu'ils ont moins de soucis). Aussitôt, des embarcations arrivent à la rencontre de notre sampan pour nous vendre fruits et boissons en canette.