Samedi 3 mai : (suite)

Il ne reste plus qu'à passer aux choses sérieuse : après avoir boudé Catherine Tom-Tom qui s'entête à nous faire passer par ses rues à voie unique (alors qu'une grande route à deux voies redescend tout droit vers Florence), nous prenons la direction de "Greve in Chianti". A 11 heures, nous abandonnons la voiture dans le parking du supermarché Coop, à deux pas d'un parking municipal gratuit, mais aussi à deux pas de "la Cantine", la cave des Chianti que nous imaginons avec tous les crus de la région. En tout cas, il y en a beaucoup. Après un tour de reconnaissance, nous nous décidons d'acheter la "wine card" avec un forfait de 20 euros (pour deux). Après quelques premières dégustations, à tour de rôle, de "Chianti Classico" (voir le chapitre "En Pratique" pour la pratique de cette cave), nous prenons une assiette de charcuterie pour éponger légèrement les premiers centilitres ingurgités. Nous en profitons pour goûter à la grappa : plus exactement humer et prendre une gorgée qui est recrachée dans l'un des points prévus à cet effet (normalement, déguster du vin ne signifie pas en boire ; mais pour la grappa, c'est difficile d'en boire, en tout cas, celle que nous avons goutée ; ça ne vaut pas un bon rhum de Martinique ou du pisco du Chili). Nous goutons aussi au "Vin Santo" (très sucré), au "Vernaccia di San Gimignano" (vin blanc très fruité, nous aimons bien). Nous décidons d'acheter trois bouteilles : une de Vernaccia et deux "Chianti Classico", l'un pour notre consommation locale, le soir au gîte, et l'autre (que nous avons dégusté sur la fin et que nous avons trouvé comme "légèrement meilleur" que les autres premiers prix de la cave) pour faire un repas avec un copain, Claude, grand amateur de vin. Nous n'avons même pas fini le forfait de la carte mais cela ne pose pas de problème car le reste est remboursé (nous aurions pu goûter des bouteilles dans les 60, 80 euros ; nous n'y avons pensé qu'après).

Après une heure et demie de dégustation (modérée quand-même) et le passage par la salle-musée du tire-bouchon de "la Cantine", nous retrouvons notre Panda, toute seule dans le parking souterrain du Coop (le magasin a fermé). Il semble évident que nous ne pouvons pas la laisser là car le parking est normalement réservé aux clients. Et pourtant, nous ne sommes pas vraiment en état de conduire prudemment.

Nous faisons quand-même faire une centaine de mètres à la Panda pour rejoindre le parking municipal. Cela fait, il nous faut manger au plus vite pour éponger. Nous trouvons, heureusement, un restaurant encore ouvert sur la place principale, mais il n'y a plus de pain pour les bruschettas. Il ne reste guère plus que des "spaghetti a la Carbonara" (la serveuse ne comprend pas "spaghetti Carbonara" tout court). Le service est très lent mais nous avons le temps de cuver notre vin, en regardant le marché se démonter, la place être nettoyée. Christophe se dit que dès que le camion de nettoyage aura quitté la place, il pourra faire des photos, mais a peine celui-ci a eu le temps de partir, qu'une nouvelle horde de camions envahit la place : le marché aux fleurs commence aussitôt (avec les grands camions qui déchargent leur cargaison, ça ne fait pas trop joli ; même si les fleurs disposées sous les arcades de la place font quand-même jolies).

En attendant que la charcuterie "Macelleria Falorni" ouvre à 15h30, nous montons au point de vue panoramique de "Greve in Chianti" : pas vraiment intéressant car il ne domine pas la place principale. Mais ça fait passer le temps jusqu'à 15h30. La "Macelleria Falorni" est par contre, un endroit très intéressant : des jambons de pays millésimés (la date figure sur les jambons) par centaines (?) pendent au plafond, ça sent merveilleusement bon. Les saucissons fabriqués à partir de la viande d'un porc typique de la région, le "cinta senese", ne permettent pas de résister à tentation (ce sont les bondieuseries qui déteignent sur nous ?). D'ailleurs pourquoi résister à la tentation ? Nous faisons le plein (raisonnable) pour nos repas du soir au gîte : un verre de rouge, un peu de bonne charcuterie très peu grasse (c'est celle des supermarchés qui est grasse) et un plat de pâtes avec la sauce au pesto, un bonheur ! Il y a même une cave d'affinage de fromages (ça hume bon aussi mais nous résistons à la tentation) et il est possible de déguster, encore, du vin (ce sont les même propriétaires que "la Cantine").