Mardi 15 septembre : (suite & fin)
Le soir, le propriétaire frappe à la porte de notre chambre : il a sorti les punchs (oui, bien des punchs) maison pour l'apéritif : un punch clémentine, un punch bigarade (une sorte de clémentine plus acidulée) et un punch mélangé (le mélange du reste des autres punchs). Une tarte au légume "chouchou - carotte" est servie en entrée. Elle est délicieuse. Puis, arrive le riz blanc avec des fèves, accompagnant un carry de canard (de la ferme) et un thon aux margoses (pour nous montrer, le propriétaire nous amène un margose, une sorte de légume ayant la forme d'un piment vert, à l'extérieur). Là aussi, c'est vraiment bon. Une bouteille de rouge (pas mauvais du tout) est ouverte pour accompagner ces plats. Nous sommes surpris quand un camembert fait son apparition sur la table : il est produit à la Réunion, à St Pierre. Et sans rire, il est plutôt bon. En dessert, c'est un délicieux gâteau à la banane qui est servi. Nous sommes rassasiés et nous avons bu un peu trop, car le rhum arrangé est servi en digestif. Vanille, anis étoilée, citron, citronnelle, cannelle et fahame infusent dans le rhum. Pas de sucre, surtout pas pour le rhum arrangé ! C'est certes plus costaud que le punch (qui est sucré), mais c'est plein de saveurs ! Heureusement, nous n'avons que le couloir à traverser pour rejoindre notre chambre !
Météo de la journée :
Beau et chaud sur St Leu, froid et gris sur Salazie Pour être exact, lorsque nous arrivons à 14 heures, il y a encore quelques coins de ciel bleu et quelques rayons de soleil sur la cascade du Voile de la Mariée, et quelques minutes plus tard, quelques gouttes de pluie sur le pare-brise. A 6 heures du soir, nous sommes réfugiés dans la chambre, volet et fenêtre fermés et le chauffage allumé. Et dans la salle à manger de la table d'hôte, il y a un feu de bois dans la cheminée.
Case créole à Grand Ilet
Mercredi 16 septembre : Fenêtre sur Salazie
Après le petit-déjeuner (avec des confitures maison exceptionnelles), nous sommes prêts à 7h30 du matin pour la randonnée. Le but est de monter à la fenêtre du bras de Ste Suzanne, située au dessus de Grand Ilet, entre la Roche Ecrite et le Cimendef. Le sentier, bien fléché, débute juste à côté du gîte. Il commence par monter, tout droit, en direction de la fenêtre, entre les porcheries (quelques passages en apnée semblent nécessaires). Puis, il redescend dans la ravine derrière Grand Ilet. Après un petit pont, le sentier longe des bambous d'un diamètre remarquable, une bonne dizaine de centimètres. Malheureusement, ce n'est qu'un court replat, le sentier se met alors à grimper, sec. Sur certains passages, des marches ont été sculptées dans la roche. Les lacets s'enchaînent, les uns après les autres. A chaque virage, on découvre, d'un peu plus haut à chaque fois, Grand Ilet avec le piton d'Anchaing en arrière plan. C'est vraiment très joli. Et vers le sud, c'est le piton des Neiges qui se contemple dans toute sa splendeur. Le sentier est vertigineux, les bords s'effondrent même par endroits, heureusement retenus par la végétation assez exubérante. Enfin, la pente commence à s'amenuiser, le sentier est coincé entre la paroi rocheuse et le vide de l'autre côté. Et soudain, la plate-forme, aménagée avec des rambardes, est en vue.
Déception ! Nous sommes sur la ligne de crête entre le cirque de Salazie et de Mafate. Et pourtant, il est impossible de distinguer quoique ce soit sur Mafate, le chemin s'arrête là. On ne peut pas aller plus loin, la végétation bloque le chemin et la pente est trop accentuée pour essayer de se faufiler entre les arbustes. Par contre, la vue sur le cirque de Salazie est exceptionnelle : Grand Ilet (qui fait tout plat, comment peut-il s'effondrer ?), le piton d'Anchaing, le rempart du côté de la forêt de Bélouve, surplombée par le Mazerin et aussi le majestueux piton des Neiges et le Cimendef ! Il n'est que 10 heures du matin, et quelques nuages commencent à encercler le piton des Neiges. Quand nous commençons la descente, le Mazerin, vers le sud-est, est déjà caché derrière les nuages.