Jeudi 17 septembre : La Nouvelle
A 7 heures, nous prenons notre petit-déjeuner. Nous passons ensuite acheter une baguette à la boulangerie située derrière l'église (pour information, la boulangerie n'est ouverte que le matin et le pain est plutôt bon), histoire de manger notre pâté en boîte aveyronnais. A 8 heures, nous garons la voiture au parking du col des Bœufs : un parking payant (2 euros la journée, 8 euros la journée et la nuit) et surveillé (à retenir, si un jour, on veut passer une nuit dans Mafate). Rien que la vue depuis le parking est exceptionnelle. Un peu avant le parking, on a une vue sur Mafate et le piton Cabris. Après le parking, la vue sur le cirque de Salazie, avec Hell Bourg derrière le piton d'Anchaing, vaut le coup de faire 100 mètres de marche. Nous finissons de monter les 300 mètres (environ) qui nous séparent du col des Bœufs. Et là, la vue est grandiose : le piton des Neiges sur la gauche, puis les trois Salazes, le col du Taïbit, le Grand Bénare, et vers la droite, le Maïdo dont on distingue à peine le piton. Avec la plaine des Tamarins à nos pieds, c'est un spectacle inoubliable, éclairé par la douce lumière du soleil levant, qui s'offre à nous. Un des plus beaux points de vue de la Réunion (et sans avoir le soleil en pleine poire).
Nous commençons alors la descente du col, nous arrêtant toutes les dix minutes pour faire une photo : les fougères arborescentes avec le Grand Bénare et le Taïbit en toile de font, c'est vraiment magique. Encore plus extraordinaire : la traversée de la plaine des Tamarins, une forêt de tamarins des hauts, aux troncs blancs, tout tordus, une forêt assez clairsemée, d'où nous continuons de contempler le col du Taïbit et le Grand Bénare. La traversée est très agréable, car il y a peu de dénivelé, mais aussi grâce aux chants des oiseaux qui se laissent facilement approcher. Juste après la plaine, le sentier remonte légèrement avant de replonger, sec, jusqu'à la Nouvelle où nous arrivons vers 11 heures du matin. Nous nous y arrêtons pour manger et nous reposer. A l'entrée du village, il y a plusieurs tables avec des bancs, c'est très agréable.
Après notre pâté aveyronnais, nous repartons visiter ce village sortant de l'ordinaire. Il n'y a pas de bruit, c'est tout calme, pas de voiture, pas la moindre trace de macadam, rien que des petits chemins bordés d'herbe. L'atmosphère y est reposante. La grande place devant l'église, comme nous l'avons ainsi nommée, n'est qu'une grande étendue d'herbe. Le paysage autour est magnifique, même si c'est toujours le même depuis la descente dans le cirque de Mafate. Tiens, en parlant de calme, un Mafatais veut nous prouver le contraire, il vient de mettre la musique dans sa case et tout le monde en profite. Quant aux hélicoptères, nous en avons vu passer un, une seule rotation et le bruit n'a pas duré plus de 5 minutes.
Avant d'entamer la remontée, nous passons à l'épicerie derrière l'église pour boire un Coca-Cola (assez cher le Coca-Cola, mais comme il est venu en hélicoptère, ça se comprend). Deux jeunes tiennent l'épicerie et nous commençons une longue discussion. Ils nous parlent de Johnny Hallyday. Le chanteur Suisse (ah, oui, nous pensons qu'être Français, c'est payer, sans tricher, ses impôts en France) vient d'annuler sa venue sur l'île de la Réunion. Tout le monde pense que cette annulation est due à la grippe A (car, c'est l'hiver à la Réunion et la grippe sévit l'hiver ; c'est bizarre, il fait aussi chaud, en hiver à la Réunion, qu'en été en métropole) et cette idée semble être aussi partagée par les métropolitains qui, grâce à Johnny, ont pris conscience qu'il y avait la grippe A à la Réunion et annulent leurs voyages à leur tour. Nous ironisons ensemble : à Noël, les métropolitains seront grippés, chez eux, alors qu'il fera presque 30 °C à la Réunion et que la grippe A ne sera plus qu'un mauvais souvenir. C'est amusant de voir, que deux jeunes Mafatais, pourtant dans un sens coupés du monde, sont plus ouverts sur le monde que les Parisiens (au hasard) qui sont au centre d'un gigantesque réseau de communication. La discussion est bien agréable et intéressante, mais il nous faut retourner au col des Bœufs. Nous serions bien restés.