Jeudi 17 septembre : (suite & fin)

A 12 heures, nous entamons la remontée, qui commence bien rudement, juste à la sortie du village. Nous croisons un groupe de lycéens qui descendent au village. En rigolant, ils nous disent qu'ils sont mis en quarantaine à cause de la grippe A. Nous soufflons un peu dans la plaine des Tamarins qui est maintenant sous les nuages. Nous ne voyons plus le col du Taïbit, ni le Grand Bénare. Pendant la montée finale jusqu'au col des Bœufs, nous croisons deux papis, des Mafatais qui semblent avoir abusé du Charette. Heureusement, deux jeunes les escortent sur le chemin assez abrupt. L'un des papis chante à tue-tête et tiens à nous serrer la main, tout en nous recommandant, en créole, de faire attention au vide. Quand nous arrivons au col des Bœufs à 15 heures (la remontée depuis la plaine des Tamarins s'est faite facilement), un vent glacial s'engouffre entre les parois. Heureusement, aussitôt passé le col, le vent se fait moins sentir et nous découvrons le cirque de Salazie, presque, sans nuages, le piton d'Anchaing est même éclairé par les rayons du soleil.

De retour au gîte, nous devenons magiciens : il faut faire rentrer toutes nos affaires de plongée dans nos deux sacs et la valise. Ca rentre, mais il n'y a plus trop de place. A 17h30, nous sortons faire un petit tour à pied dans le centre de Grand Ilet. La fenêtre du bras de Ste Suzanne et le piton des Neiges sont dégagés, les nuages sont assez clairsemés. Nous observons même, pendant un instant, un étrange phénomène au niveau de la fenêtre. Il doit y avoir beaucoup de vent là haut, et de temps en temps, quand un nuage arrive à proximité de la fenêtre, il est comme aspiré par le cirque de Mafate.

Contrairement à la veille, il n'y, ce soir, qu'un autre couple à la table d'hôte. Ils viennent de passer plusieurs semaines sur le "Marion Dufresne", le navire qui ravitaille les bases australes et antarctiques françaises, comme les Kerguelen ou Amsterdam. Un voyage hors du commun ! C'est le bon côté de la table d'hôte. Ce soir, après le punch passion ou pêche, nous avons du soufflé au chou-fleur, suivi de pintade et de porc aux légumes, servis avec du riz et des pois du Cap. Et en dessert, des fraises, fraîches du jardin, avec une petite crème. Le délicieux repas se termine à nouveau avec le rhum arrangé.

Météo de la journée :
Grand ciel bleu le matin, et jusqu'à midi. L'après-midi et le soir, il n'y avait pas trop de nuages sur Salazie, alors que Mafate était bien couvert.

Vendredi 18 septembre : Retour au sud

Encore une fois, nous prenons le petit-déjeuner à 7 heures du matin. Aujourd'hui, pas de randonnée au programme, puisque nous reprenons l'avion le soir, mais visite de Hell Bourg, pour faire des photos des cases créoles sous le soleil. Malheureusement ce matin, les nuages sont aussi très matinaux. Nous avons à peine le temps de faire des photos du piton d'Anchaing, avec quelques rayons de soleil, que les nuages sont déjà au dessus de Hell Bourg et il commence même à fariner. Nous devons donc attendre dans la voiture, l'ouverture de la villa Folio. Christophe profite d'une très timide éclaircie pour faire quelques photos mais le soleil ne reviendra pas sur Hell Bourg.

Quant à la villa Folio, il s'agit d'une ancienne "maison de changement d'air". La case en bois de fer est jolie et le jardin est très riche en espèces végétales : citronnelle, menthe, vétiver, ylang-ylang, orchidées dont la fahame et la vanille, anthurium à queue de cochon, etc... La guide nous montre des objets en bambou et différentes variétés de bois. La visite n'a rien d'exceptionnelle. La seule chose que nous ayons apprise est la réponse au mystère des brèdes : pourquoi les brèdres de Madagascar ont le goût des épinards et celles de la Réunion sont délicieuses ? Parce que l'on appelle brèdes, les pousses de n'importe quels végétaux que l'on cueille pour manger ! A la Réunion, ce sont des brèdes de chouchou que nous avons mangées, ce qui ne devait pas être le cas à Madagascar !

A 10 heures du matin, nous quittons Hell Bourg, sous la pluie, pour retourner chercher nos sacs à Grand Ilet, sous le soleil ! Mme Grondin nous a préparé une bouteille de punch tangor et un pot de confiture maison au goyavier pour nous les offrir. C'est vraiment très gentil de sa part, ça nous fait très, très plaisir. Elle nous propose aussi des avocats (un avocatier faisait pendre ses fruits jusque derrière la porte-fenêtre de notre chambre) mais nous n'avons plus de place dans nos sacs. Ce n'est pas l'envie qui manque, car nous raffolons des avocats tropicaux, mais nous avons peur qu'ils prennent des coups dans nos sacs et ne survivent pas au voyage (nous avions déjà fait des essais, plutôt infructueux, depuis la Guadeloupe).