Samedi 23 octobre : (suite)
Arrivés à Bourail, nous ne trouvons pas facilement le gîte "les Délices de la Cigogne". Pour éviter de tourner en rond, Anne-Marie demande au point information, encore ouvert ce samedi matin. On lui répond que le gîte est en dehors de la ville, vers le nord, après un grand virage, sur la droite. Le virage tourne bien à droite, mais le gîte est à gauche de la route, sur l'autre droite.
Marion nous accueille chaleureusement. Nous avons une petite chambre, bien propre. Elle nous demande si nous mangerons le soir à leur table d'hôte. D'habitude en voyage, nous essayons de privilégier la gastronomie locale, mais une bonne intuition ou la fatigue du voyage et du décalage horaire, nous fait répondre que oui, nous mangerons alsacien ce soir. Et nous avons bien fait, car dans l'après-midi, tous les commerces de Bourail ont fermé et le soir, nous n'aurions rien trouvé à manger (puis, nous n'avons pas eu à regretter).
Nous retournons au centre de Bourail pour trouver de quoi déjeuner pour midi. Nous trouvons un camion snack, une roulotte comme l'indique le panneau, qui propose hamburgers et autres hot-dogs. Nous prenons une assiette "broussarde" (nous sommes au pays des broussards) composée de viande grillée (côte d'agneau, merguez, cordon bleu et un morceau de lard), servie avec des frites. L'assiette est suffisamment copieuse, quoiqu'un peu grasse. Nous en avons pour 2.400 francs CFP (20 euros) pour ces deux assiettes avec deux Coca-Colas (bouteille de 600 cl). Ca nous rassure un peu pour le budget de ces vacances, même si nous ne comptons pas manger des frites pendant toutes les vacances.
Après ce repas, nous partons pour la "roche percée" à quelques kilomètres au sud de Bourail. En fait, la "roche percée" n'est plus qu'un effondrement de rochers. Il ne reste que le rocher dit du "Bonhomme" : c'est assez joli, mais le ciel est tout gris, une vraie chape de plomb recouvre la région. La grande plage au pied du "Bonhomme" est assez remuée par les vagues, nous hésitons un moment (montons-nous à pied au belvédère surplombant la falaise ?) avant de reprendre la voiture pour rejoindre la plage de Poe.
Sur la gauche de la route menant à Poe, une piste prend la direction du belvédère. Nous l'empruntons malgré son mauvais état. Nous nous arrêtons d'abord près d'un phare en ruine, pour admirer un premier panorama, avant de continuer et passer une barrière où une voiture a déjà laissé le contenu de son carter. Christophe passe le plus doucement possible mais ça racle quand-même un peu sous la voiture (mais aucun dégât à déplorer). Depuis le belvédère, nous surplombons le "Bonhomme" mais aussi la baie des tortues, bordée de pins colonnaires, où Anne-Marie voit justement une tortue.
La plage de Poe est très grande, presque à perte de vue. Juste avec son masque et son tuba, Christophe part regarder ce qui vit dans le lagon. Il y a d'abord une grande bande d'algues, assez désagréable, puis du sable où l'on trouve quelques patates de corail. Ces patates servent d'habitat à une multitude de poissons : poissons clowns à nageoires oranges, balistes Picasso, poissons coffres gros comme deux poings. Christophe revient chercher ses palmes pour tenter d'aller plus loin, et au retour, une raie pastenague enfouie sous le sable détale à son arrivée.
Nous aurions bien aimé rester plus longtemps sur la plage mais la température a bien chuté et il fait même un peu froid. Nous retournons au centre-ville pour acheter de l'eau (les rayons d'alcool sont cachés derrière des rideaux ; pas de vente d'alcool le week-end) avant de passer au distributeur automatique de billets pour faire le plein de liquide. Le change de la veille a déjà bien fondu et l'utilisation de la carte bancaire n'est pas bien répandue.
En revenant au gîte à 16 heures, les premières gouttes de pluie commencent à tomber. Heureusement, Marion et Philippe ont bien fait les choses en installant la wifi gratuite (c'est la seule fois que nous l'ayons eue gratuitement dans un hébergement en Nouvelle-Calédonie ; souvent, il n'y avait même pas d'accès à internet du tout), ce qui nous permet de passer le temps en entendant la pluie dégringoler dehors. A 19 heures, nous rejoignons la salle à manger.