Mardi 26 octobre : (suite)
Avant d'arriver au col de l'Amos, la route devient piste ou pour être exact en chantier, depuis longtemps parait-il ! Juste après le col, le goudron fait sa réapparition, mais ce n'est qu'un mince cordon, les bas-côtés sont depuis longtemps revenus à l'état sauvage. Et n’oublions pas les autruches qui ont creusé leurs nids au milieu de la route (nous n'avons vu aucune autruche, mais vu la grandeur des trous, il ne s'agissait pas de nid de poule
). Une nouvelle fois, en moins de 100 km, le paysage a complètement changé. C'est maintenant tout vallonné avec une végétation très peu dense.
Après la bifurcation avec la route de Koumac, nous retrouvons rapidement la mer avant d'arriver à Poum. Un panneau de limitation de vitesse à 110 km/h nous fait sourire : l'état des bas-côtés ne nous permet pas de la dépasser (avec une Yaris ; peut-être qu'avec une Porsche Cayenne et un V6 ou V8 ?
). Avec le bleu turquoise de l'eau, les paysages sont encore très différents.
Arrivé à Poum, après 200 km et plus de trois heures de route (nous nous sommes arrêtés pour faire des photos mais quand-même), nous commençons à avoir faim. Une personne sort de la mairie et nous lui demandons s'il y a un snack dans les environs : réponse négative ! Soit il faut redescendre à l'hôtel de la plage de Malabou (et non pas Malibu ), c'est-à-dire une dizaine de kilomètres au sud (pour manger un hamburger
), ou soit aller jusqu'à l'épicerie de Tiabet. Nous décidons de prendre la route de Tiabet, car elle mène tout au nord, vers la "Boat Pass" qui marque la fin de la Grande Terre. Au moins sur cette route, nous n'avons plus de soucis avec les nids de poule car il n'y a plus de goudron du tout : c'est une piste. Pendant que Christophe conduit, Anne-Marie lit le guide. Elle y repère le relais de Poingam où nous pourrions manger. Christophe laisse donc la bifurcation pour Tiabet sur la gauche pour continuer vers le nord.
Quand nous arrivons au relais, une très bonne surprise nous attend. Il y a là un vrai restaurant, avec une carte et des prix raisonnables ! Trois choix d'entrées, quatre choix de plats, une cuisine originale et que l'on pourrait nommée de calédonienne : des produits mélanésiens et recettes métropolitaines. Nous décidons de prendre différents plats et de les partager. Anne-Marie choisit en entrée des coquillots farcis au basilic (les coquillots sont une sorte d'escargots de mer). Ils sont servis dans une sauce à escargot (de Bourgogne) avec une pointe d'épices, c'est délicieux. Quant au carpaccio de bénitier, c'est aussi très original, au goût iodé. Nous avons souvent vu des bénitiers sous l'eau, mais rarement dans l'assiette. Nous demandons à la serveuse de quel bénitier il s'agit. Elle nous répond que c'est du bénitier marron, les bénitiers bleus ne sont pas utilisés pour la cuisine. La suite est encore plus savoureuse : cari de cerf (du cerf de Java qui a été introduit par l'homme en Nouvelle-Calédonie et qui a tout envahi ; le cerf est maintenant considéré comme nuisible) et du crabe de "Boat Pass" en belle vue. C'est à tomber tellement c'est bon. La gourmandise nous pousse à prendre un dessert. Ceux-ci sont moins originaux : dame blanche et crème brulée au gingembre (quand-même).
Crabe de palétuvier (après cuisson)