Samedi 30 octobre : Requin léopard !
A 6 heures et demie, nous arrivons au club de plongée et nous sommes rassurés car il y a quelqu'un. 15 plongeurs montent à bord d'un grand zodiac (nous y compris) et plus de 30 blocs de plongées sont chargés à bord (heureusement, il y a encore de la place, même si le capitaine range notre valise photo dans un coffre à l'avant). Nous découvrons des blocs de 10 litres gonflés (théoriquement) à 300 bars. On nous dit qu'ils sont un peu plus légers que les 12 litres courts. Comme nous avons nos combinaisons 7 mm, Christophe préfère prendre un 12 litres pour éviter d'avoir à mettre trop de plomb. De toute façon à Hienghène, nous avons tenu jusqu'à 70 min avec un 12 litres, ça devrait aller. Anne-Marie prend un 10 litres mais il n'est pas gonflé à 300 bars, si bien que nous avons grosso modo la même quantité d'air pour la plongée.
Après 40 minutes de navigation, nous arrivons sur la passe de Dumbéa. Ils nous font peur au club car lorsque nous passons devant un bouée à la sortie de la passe, on nous dit que le zodiac attendra là pour nous récupérer en fin de plongée, sauf que le capitaine est toujours en train d'avancer à fond, jusqu'au site qu'il nomme l'Arche (33 mètres / 57 min). Euh, nous sommes venus plonger, pas faire un raid subaquatique ! Pratiquement la première à l'eau, Anne-Marie ressent un courant qui nous éloigne encore plus de la bouée. Heureusement, le capitaine revoit ses plans : nous nous laisserons aller dans le courant et il nous récupérera au parachute. Après la mise à l'eau de toute la palanquée, Olivier, notre guide, commence à palmer à contre-courant pour passer sous une grande arche dans le récif de corail. A part qu'il s'agit de l'arche ayant certainement donné son nom au site, il n'y a rien d'autre à voir (ou alors, il n'aurait pas fallu palmer pour chercher des nudibranches). Le corail près de la passe de Dumbéa (mais ça doit aussi être le cas pour toutes les plongées autour de Nouméa) n'est pas spécialement resplendissant, rien à voir avec ce que nous avons pu voir à Hienghène. Un peu plus profond, nous commençons à croiser des poissons plus intéressants, comme une baliste clown. Mais Olivier est loin devant, il palme. Il descend jusqu'à 30 mètres mais on ne voit rien, ou pour être exact un napoléon, un peu loin, quand nous commençons la remontée. Devant le manque de sujet photographique, Anne-Marie se met à flasher sur les spirobranches.
Une murène perlée puis des petites langoustes sauvent heureusement la plongée. Alors que nous remontons pour le palier, des perroquets à bosse décident quand-même de passer sous nos palmes. Après 43 minutes de plongées, Christophe, seulement équipé d'un 12 litres, arrive aux 50 bars. Olivier veut qu'il passe sur son octopus, mais ça, ce n'est pas du tout dans les plans de Christophe. Pour lui, c'est plus simple de conserver son détendeur et de remonter d’un ou deux mètres au dessus du groupe, qui est encore vers dix mètres de fond, que de passer sur un octopus potentiellement dur et risquer de s'essouffler (et sur le coup, gâcher la plongée et la suivante). Et ça, c'était juste parce qu'Olivier voulait faire au moins 45 minutes de plongée. D'ailleurs, Christophe avait encore suffisamment d'air car nous sommes une des dernières palanquées à remonter (après avoir été dans les premières à descendre) après presque une dizaine de minutes au palier avec un rémora qui cherchait visiblement un nouvel hôte dans la personne d'un des plongeurs de la palanquée.
Après avoir récupéré la dernière palanquée, nous revenons, en zodiac, à la bouée où nous étions censés revenir à la palme. Et une heure pile-poil après la sortie de la plongée précédente, nous descendons sur le Mur aux Loches (27 mètres / 60 min). Alors qu'avant la mise à l'eau, Olivier avait expliqué à Christophe où il allait passer (c'était assez simple, le soleil dans le dos jusqu'au tombant), notre guide part sur la gauche de la direction prévue, face au courant. Il reste par dix mètres de profondeur, bien au dessus du fond, mais nous décidons de descendre un peu plus bas, à un ou deux mètres au dessus du fond, protégé du courant derrière une arête du récif. Après avoir passé cette arête, nous descendons pour suivre Olivier qui palme devant. Il n'y a strictement rien à voir. Ce n'est qu'après une dizaine de minutes, que là, posé sur une bande de sable devant nous, nous découvrons un requin léopard ! Waouh !!! Nous nous approchons assez près de cet animal de belle taille. Il est à une station de nettoyage, des labres sont au travail pour lui refaire une beauté. Anne-Marie a le temps de faire des photos sur son côté droit, puis de passer devant ce squale pour lui tirer le portrait. Au bout que quelques minutes, le requin en a marre du flash et part tranquillement voir ailleurs.