Mardi 2 novembre : (suite)
Après une bonne demi-heure de navigation pour arriver sur la Passe du Styx (25 mètres / 60 min), entre deux îles des Pléiades du Sud, nous descendons le long du mouillage pour longer le récif. Marino, le moniteur mélanésien du club, a une méthode peu orthodoxe de mise à l'eau (il portait son bloc devant en début de plongée) mais il a ensuite un comportement exemplaire de guide de palanquée. Il palme doucement, tout doucement, en nous montrant plein de choses. En début de plongée, il y a quelques poissons, comme des poissons ballons, mais rien de bien exceptionnel. Quand nous débouchons dans la passe proprement dite, nous ressentons alors un courant un peu soutenu (mais rien de décoiffant). Marino traverse la passe pour suivre le bord opposé du récif par une vingtaine de mètres de profondeur. Sur une gorgone, il montre à Anne-Marie un hippocampe pygmée pas plus gros qu'un bout d'ongle. Nous voyons ensuite quelques requins passer au fond de la passe, quand une raie léopard surgit du bleu et nous tourne autour
. C'est magique ! Nous observons encore quelques requins, des pointes blanches et des gris, mais aussi deux autres raies léopards. En fin de plongée, Marino fait remonter la palanquée derrière un éperon rocheux à l'abri du courant, par 10 mètres de fond. Il gonfle alors son parachute sur un banc de sable et nous remontons tous au palier, porté par le courant. Pendant la plongée, le vent s'est levé et la houle s'est formée. La remontée sur le zodiac est un peu sportive mais sans plus.
Pour se mettre être à l'abri du vent, Roberto met le cap sur la Pointe de Mouli (20 mètres / 71 min) où nous ferrons la seconde plongée. De bon augure, une tortue passe à proximité du zodiac. Marino prend son masque et son tuba et part au loin en la suivant. Valérie part de son côté avec les baptêmes. Ca nous laisse du temps pour faire un intervalle surface un peu plus long que d'habitude et quand Marino revient au zodiac, il s'entend avec Roberto pour une plongée en dérivante. Dés la descente, Marino montre dans une cavité un poisson crapaud à Anne-Marie. Certes, Roberto nous avait prévenus avant la descente, mais Anne-Marie se passionne parfois pour des éponges et Christophe ne fait pas attention plus que ça à l'éponge jaune qu'elle est en train de prendre en photo. Sauf, que contre l'éponge, il y a un poisson crapaud que Christophe n'a pas vu ! Tant pis pour lui...
Marino passe ensuite dans une grotte et dès la sortie, il fait signe qu'il y a une raie manta ! Elle passe à moins de 2 mètres de nous, elle nous frôle presque. Christophe est obligé de déranger Anne-Marie, en pleine passion photographique pour un quelconque poisson de petite taille. La raie manta tourne autour de nous. Avec son vol majestueux, c'est magique. Seul petit problème pour les photos : le plancton ! Les raies mantas filtrent l'eau de mer pour manger ce plancton. Sans présence de celui-ci, il y a beaucoup moins de chance de voir des raies mantas. Sauf que le plancton, c'est aussi des particules qui reflètent la lumière du flash et ça fait des petites tâches sur les photos, dommage ! Puis, le vol de la manta rend bien mieux en vidéo, même s'il y a moins de lumière et que les images ont une dominante bleue (voir la vidéo sous-marine).
Après plusieurs tours et détours entre les bords des larges canyons du récif, nous arrivons alors sur une grande langue de sable en pente. Ca fait penser à une piste de ski et Marino se laisse aller à un petit délire en mimant un skieur. Mais quelques mètres plus loin, du bleu, sort une seconde raie manta. Anne-Marie qui n'arrivait plus à passer ses oreilles pour descendre, ne ressent alors plus la moindre gêne pour rejoindre la profondeur de la raie. Nous nous posons sur le sable et nous la regardons voler autour de nous. Là, c'est certain : cette plongée est au moins la deuxième plus belle plongée que nous n'ayons jamais faite (la première n'étant pas vraiment une plongée, puisqu'il s'agit d'une heure passée en PMT avec des raies mantas aux Maldives). Nous remontons ensuite sur le haut du récif, en passant à travers de tunnels. Une des tunnels débouche sur le haut du platier, par trois mètres de fond, nous découvrons alors une thermocline : plus de 28 °C au dessus, 26 °C en dessous, c'est bien plus agréable qu'en Méditerranée.
Au retour de la plongée, nous mangeons au snack du camping de Lékiny (moins bon que "Chez Fassy" mais à cette heure tardive, elle devait déjà avoir fermé). Catastrophe : il n'y a plus de Coca-Cola sur l'île ! Christophe est bien malheureux car il comptait sur ce liquide pour se remettre des 130 minutes intensives passées sous l'eau (sans compter qu'au retour, sur le zodiac, nous avons pris le soleil). Nous retournons ensuite à notre gîte pour mettre les combinaisons à sécher sous le faré et faire une petite sieste.