Poisson crapaud

Lundi 8 novembre : Crapaud tout rouge !

Après le petit-déjeuner, nous passons immédiatement au club de plongée. Alors que c'est le seul club où nous n'avons pas réservé par nous-mêmes, puisque c'est le package "plongée" de l'hôtel, il y a un souci. Jean-Luc, moniteur du club, nous demande si nous avons un autre nom ? Il faut se rendre à l'évidence : nous ne sommes pas inscrits, il y a un souci avec la réservation de l'hôtel. Jean-Luc n'est pas surpris, ce n'est pas la première fois que cela arrive. Pour aujourd'hui, nous pourrons plonger sans problème car des personnes se sont désistées, mais ça pose problème pour demain. Il va voir comment il peut arranger ça.

Pour l'instant, Jean-Luc doit aller refaire le plein d'essence car la veille, un pêcheur est tombé à l'eau et ils ont tourné jusqu'à une heure du matin pour tenter de le retrouver, sans succès. Nous apprendrons qu'il s'agissait d'un père parti pêcher avec ses deux gamins de 10 ans. Ivre, il est tombé à l'eau et il n'est pas remonté. Quelle horreur pour les gamins d'avoir vu leur père mourir sous leurs yeux !

Pour la plongée, ce drame a des répercutions car le pêcheur s'est noyé sur les sites habituels du club. Les recherches vont reprendre pour tenter de retrouver le corps sur la zone (nous ne tenons pas à croiser le corps sous l'eau), nous partons donc pour un site plus proche de l'hôtel : Kasmira (reef).

La première plongée (16,5 mètres / 60 min) s'effectue sur la partie nord du récif. Jean-Luc nous avait avertis que le sable, derrière le récif, est rempli d'anguilles jardinières peu farouches. C'est vrai, elles se laissent plus facilement approcher que les anguilles que nous avons croisées ailleurs dans le monde, mais elles rentrent quand-même dans le sable si nous nous approchons trop. Le clou de la plongée est bien-sûr le poisson crapaud, tout rouge, posé au dessus d'un rocher . Impossible de le louper cette fois-ci, Christophe l'a bien vu. Anne-Marie aussi, car elle le photographie sous toutes les coutures (ce genre de poisson ne bouge pas), mais ça ne semble pas être le cas de tous les membres de la palanquée. C'est vrai que si on ne sait pas ce que c'est, on croit voir une éponge.

Un "dive master" allemand, présent dans la palanquée, pompe comme pas possible. En un peu plus de 30 minutes, il est déjà aux 50 bars et Jean-Luc le fait passer sur son octopus pour revenir au bateau. Il le fait remonter sur le zodiac et revient finir la plongée avec nous, en cherchant dans les anfractuosités du récif. Au palier de sécurité, Jean-Luc est à 0 bar mais son "Legend" lui donne encore de l'air. Nous avons encore de l'air, c'est un peu dommage ces plongées PADI, vu la forme du récif, nous ne pouvions pas nous perdre et nous aurions pu plonger plus longtemps. Le bon côté des choses, c'est que Jean-Luc est allé tout droit sur le poisson crapaud, nous serions certainement passé à côté sans guide.

La deuxième plongée (17 mètres / 55 min) sur Kasmira va se faire en dérivante, vers le sud du récif. Comme un nouveau membre se joint à la palanquée, Jean-Luc retourne lui montrer le poisson crapaud (c'est toujours aussi fascinant) avant de repartir vers le sud. Au dessus du sable, un banc de carangues, presque translucides, passe devant nous. Nous les distinguons à peine et pourtant elles sont tout près de nous. Nous croisons ensuite une murène perlée et une tortue qui se laisse approcher. Mais la visibilité n'est pas terrible, c'est même nul si on compare avec la visibilité que nous avons eue à Lifou. C'est comme ça, de toute façon, on ne pouvait pas aller plonger ailleurs.