ou "Vie sauvage dans les Rocheuses"
Initialement, nous avions prévu de partir une quinzaine de jours en Irlande, histoire de solder les congés 2010 sans dépenser trop (pas loin = billet d’avion pas trop cher). Mais Anne-Marie, ne pouvant prendre de congés après septembre, voulait repartir en août, dans les Rocheuses canadiennes pour voir des ours (voyage que nous avions prévu en 2003, avant de rencontrer un aventurier arctique qui nous a décidé de modifier notre programme). Cela n’était vraiment pas très sérieux : deux voyages vers des destinations pluvieuses, coup sur coup, impossible !!!
Financièrement, le mieux était de remplacer l’Irlande par le Canada, pour trois semaines, entre fin mai et début juin, en entamant les congés 2011. Ca ferait nos grandes vacances d’été en même temps. D’après les statistiques météorologiques, nous risquions de rencontrer quelques températures négatives la nuit mais des journées clémentes, avec un peu moins de pluie et beaucoup moins de monde qu’en plein été, lorsque les hordes de vacanciers déferlent sur les parcs nationaux canadiens entre juillet et août.
Christophe comptait carrément aller camper avec une tente (ce qui est complètement utopique pendant cette saison : il n’y a qu’à imaginer une journée de pluie par 6 °C en tente, ça ne fait pas spécialement rêver) mais Anne-Marie a repéré une agence de location de camping-car, "Cruise America", qui proposait une offre promotionnelle très alléchante si on prenait le camping-car avant le 1er juin ! Seul hic, on réservait un "19 pieds" (largement suffisant pour deux personnes) mais, en fonction des disponibilités, on pouvait nous en livrer un de taille grandement supérieure (jusqu’à un "27 pieds"), heureusement, sans supplément de prix. Nous avons pris le risque même si cela voulait dire de plus grosses difficultés pour manœuvrer un tel engin et une consommation en essence bien supérieure. Deuxième souci, il fallait commencer la location du camping-car 24 heures après un vol international (ce qui est préférable car ce n’est pas évident de prendre en main un engin de plsu de 2 mètres de large dans les rues, même larges, de Calgary) et dans les heures d’ouverture des bureaux du loueur.
Sachant que le lundi 23 mai était férié au Canada (à cause de la reine d’Angleterre), il fallait donc arriver à Calgary le vendredi 20 mai au plus tard, pour commencer la location le 21 mai, ou attendre le mardi suivant, pour ne pas être coincer à Calgary pendant tout un week-end (l’objectif étant voir des animaux sauvages, la chance de croiser un grizzly en liberté en plein Calgary étant minime, il fallait pouvoir rejoindre les parcs nationaux au plus vite pour augmenter nos chances d’en voir un). En recoupant avec les vols dont les prix fluctuent sensiblement d’une semaine à l’autre, Anne-Marie a donc réservé avion et camping-car pour un vol aller le 20 mai, un début de location du camping-car le 21 mai et un retour le vendredi 10 juin. Elle a réservé dans la foulée une nuit d’hôtel près de l’aéroport pour le 20 mai, toutes les réservations étaient bouclées. Christophe n’avait plus qu’à construire un programme de visites et de randonnées, pour admirer les lacs bleus turquoises de la région (pour ne pas être trop déçus si jamais on ne voyait pas d’ours car nous n’avons jamais eu trop de chance dans le grand nord canadien).
Pour choisir quelques randonnées à la journée ou à la demi-journée (le but étant de voir et photographier la vie sauvage, en transportant un téléobjectif de 400 mm), nous avons acheté le livre "Rockies Trail Guide" (de Brian Patton & Bart Robinson). Ce guide est utile pour savoir ce que l’on peut voir lors des randonnées (avec des photos en noir et blanc) mais le site internet de "Parcs Canada" permet d’obtenir suffisamment d’informations sur les sentiers de randonnée, et en particulier sur l’état actualisé de ceux-ci : "impraticable à cause de la neige, de la glace ou des avalanches" (en raison d’un hiver tardif) à moins de trois semaines du départ. Grand moment de solitude ! Le guide météorologique que nous avions consulté pour définir les dates du voyage, ne précise pas qu’il peut encore avoir beaucoup de neige dans les montagnes rocheuses canadiennes fin mai (il faut dire que pour beaucoup de Français, le Canada se résume au Québec et que le guide reflète beaucoup cet état d’esprit).
Nous avons donc recherché des webcams pour nous rendre compte de visu de l’état de la région : c’est quoi cette substance blanche sur l’autoroute au niveau de "Lake Louise" ? De la neige ! Et qu’est-ce qu’elle fait en abondance sur la route le 1er mai ? Panique à bord, panique totale à bord ! Le camping-car a-t-il des pneus neige ? Va-t-on être coincé à Calgary et sa région ? Est-ce que nous prenons nos raquettes à neige (si les routes sont déneigées) ?