Samedi 20 août : Privée de bain à Krka !

A 7h55, nous sommes devant le guichet du parc national de Krka à Lozovac pour payer les 95 kunas d'entrée par personne (sans le moindre transfert en bateau pour se rendre au nord du parc). Nous sommes dans les premiers à nous lancer sur le sentier qui descend à "Skradinski Buk", la première (et grosso-modo seule) série de cascades du parc. Arrivé en bas du sentier, il n'y a pas beaucoup d'indications (pourtant, nous avons un plan un peu plus détaillé qu'à Plitvice), seuls les embarcadères pour les bateaux sont indiqués. Nous demandons à un employé qui nous indique le départ des passerelles (c'est sur la gauche en arrivant en bas du sentier, après le guichet de la compagnie de bateau).

Nous empruntons donc les passerelles en bois (plus robustes qu'à Plitvice) pour parcourir les cascades : les petites, les grandes, les encore plus grandes, jusqu'à de très grandes cascades : 30 mètres de dénivelé (sur plusieurs niveaux), c'est assez impressionnant. Tout en bas, un pont suspendu permet de revenir sur la rive sud. C'est l'endroit où l'on peut se baigner, même si à cette heure matinale, il n'y a pas encore personne. L'eau du lac est plutôt verte, contrairement au bleu des lacs de Plitvice. C'est un peu moins spectaculaire qu'à Plitvice mais il y aussi un peu moins de monde, ce qui est très appréciable.

En remontant le long de la rive sud, les points de vue sur les cascades sont plus intéressants. Mais elles sont à contre-jour, nous reviendrons faire des photos l'après-midi. Tout en haut des cascades, les quelques maisons du petit village ont été transformées en musée ethnologique. Le moulin à eau est en fonctionnement, deux meules broient des grains de maïs en farine. C'est assez intéressant. Séquence nostalgie  : Anne-Marie retrouve comment le pain était fait dans la famille de son grand-père : la pâte était pétrie dans un grand plat en bois puis déposée à même le sol de la cheminée. Une cloche en métal était alors posée par dessus puis recouverte de braise. Il fallait une bonne heure pour cuire le pain qu'elle a mangé toute petite. Dans une autre pièce du musée, il y a les bacs pour laver le linge et un gros battoir actionné par la force de l'eau qui, d'après le Guide du Routard, servait à adoucir le linge.

A 10 heures du matin, pour ne pas perdre de temps, nous reprenons la navette pour remonter au parking. Dans un virage en épingle où le bus est obligé de manœuvrer, la vue est vraiment magnifique. Le chauffeur attendra quelques secondes pour nous permettre de faire une photo. Nous partons ensuite en direction de Skradin (joli village le long de la rivière) mais nous continuons vers "Roški slap" sans nous arrêter. La route monte sur le plateau au dessus du parc, la rivière Krka est encaissée au fond d'un grand canyon.

En redescendant vers "Roški slap", la vue (en total contre-jour) sur la rivière est vraiment époustouflante. "Roški slap" est situé dans un goulet d'étranglement de la rivière où elle franchit un léger dénivelé sur une centaine de mètres de longueur. Ce ne sont que des rapides, il n'y a une vraie cascade que tout en aval des chutes. Pendant la balade, nous découvrons des cormorans et un héron cendré au milieu des rapides (il n'y a pratiquement personnes ici ; à "Skradinski Buk", il y a trop de monde pour avoir une chance de voir des animaux).

Avant de repartir, nous déjeunons dans une taverne au nom équivoque de "Roški slap panorama". La terrasse de la taverne permet de manger en contemplant la rivière Krka en aval des rapides, ce qui est un cadre assez agréable. Nous commandons en premier du pršut et du "Paški sir", très bon avec le pain traditionnel, mais Anne-Marie qui avait faim, a aussi commandé des kebabs de poulet (initialement, de porc mais il n’y en avait plus). Les petites brochettes sont servies avec des frites très grasses, pas de chance. Avec deux "pivo limun" et une grande bouteille d'eau gazeuse, nous en avons pour 218 kunas (moins de 30 euros).