Lundi 22 août : Retraite à Split ?

Nous nous levons aux aurores pour prendre le bateau de la "Bura Line" pour Split à 8h10. Le capitaine est très ponctuel car à l'heure prévue pour le départ, ça fait déjà 5 minutes qu'il a largué les amarres et que l'on s'éloigne de Trogir. Nous mettons ça sur le fait que sa montre avance de 5 minutes (les nôtres sont réglées sur les horloges atomiques des satellites GPS). Nous nous installons sur le pont supérieur du bateau. Un employé passe alors encaisser le prix de la traversée : 24 kunas. Le moyen d'imprimer les tickets est très haute technologie : le nombre de passager est programmé sur un téléphone portable et par une connexion sans fil, les tickets sortent sur une petite imprimante thermique attachée à la ceinture.

Après un arrêt au port de Slatine et une heure de traversée, nous arrivons en vue de Split qui est majestueusement éclairée par la lumière du soleil levant. Nous débarquons sur le petit port juste en face du palais de l'empereur Dioclétien. Il faut savoir que cet empereur romain avait décidé de prendre sa retraite à 60 ans (il n'y avait pas encore Zébulon 1er à l'époque) et qu'il s'est retiré dans ce palais de presque 4 hectares. Au fil des ans, le palais a été modifié, il est devenu ville médiévale et les habitants ont réutilisé des pierres ou des murs pour construire leurs maisons. Le mausolée de l'empereur a été transformé en cathédrale chrétienne.

Nous entrons dans le palais par la porte Ænea, la porte sud devant le port. Nous descendons dans les sous-sols du palais, envahis par les magasins de souvenirs (divers et avariés ). Nous remontons ensuite par un grand escalier et nous débouchons, au pied de l'imposant campanile, dans le péristyle. Nous le traversons et nous tournons sur la droite vers la porte Argentae, la porte est du palais. Un peu avant celle-ci, la vue sur le mausolée/cathédrale et le campanile est magnifique. La porte Argentae est typique de Split : elle représente à elle-seule le capharnaüm architectural. Tous les styles s'y mélangent : de l'arche romaine à la fenêtre renaissance, sans oublier les affreux étals XXème siècle des magasins de souvenirs multicolores (la municipalité aurait pu interdire aux marchands de s'installer si près de la porte).

Nous continuons vers le nord en suivant, par l'extérieur, le rempart éclairé en ce début de matinée. Nous allons jusqu'à la porte Aurea (la porte nord), tout à côté de la grande statue de Grégoire de Nim (évêque de son état) au gros orteil très prisé. Il paraît que les vœux faits en touchant cet orteil se réalisent. Mais fait-il aussi faire le signe de croix que vient de faire cette dame âgée ? Les touristes allemands qui suivent, ne font pas de signe de croix mais posent devant, un par un à tour de rôle, pour la postérité (ou jusqu'à l'effacement de ces photos numériques ). Il faut vraiment être prêt à enfoncer le déclencheur au bon moment si on veut faire une photo sans personne devant le pied de la statue, car il n'y a presque aucun temps mort entre deux poses d'aucune originalité .

Nous entrons à nouveau dans le palais par la porte nord. Nous tournons à droite dans une petite ruelle, nous allons au hasard. Nous passons devant la synagogue et nous arrivons peu après sur la place du peuple ("Narodni trg"). Cette place est dans l'alignement de la porte ouest, la porte Ferrea, surmontée par la tour de l'Horloge. Nous retournons ensuite au péristyle. Nous entamons alors la visite de la cathédrale après avoir subit une inspection des bonnes mœurs : pas d'épaule dénudée (un voile est prêté à l'entrée) ou de chapeau sur la tête. L'intérieur du mausolée est tout sombre et des travaux de restaurations sont en cours. En ressortant du mausolée, nous décidons de monter au campanile. Pour une fois , nous payons l'entrée avant d'escalader le vertigineux escalier métallique qui monte au sommet du campanile. Nous profitons de cette surélévation pour faire un point sur le programme de visite de Split : de là, nous arrivons à situer sur une carte, les bâtiments intéressants de la ville et voir quelle direction il faudra prendre pour nous y rendre.