Le port de la vieille ville

Vendredi 26 août : Magie de Dubrovnik !

A 8h15, nous quittons l'appartement de Hvar (la ville), direction Sućuraj au sud-est de l'île. La route jusqu'à "Stari Grad" est en bon état mais après ça se complique vraiment : 28 km de route étroite et sinueuse, avec le ravin d'un côté et le rocher de l'autre. Le revêtement est en plus loin d'être au top. Christophe trouve un lièvre : un Croate en Kangoo assez usagée (et vide) qui visiblement connait la route et ses pièges. Ca permet d'être un peu plus cool et de jeter parfois l'œil, pendant quelques millisecondes, sur le paysage qui est sublime. Devant, un Renault Scénic immatriculé en République Tchèque, avec coffre de toit et amas de vélos à l'arrière, va encore plus vite. Comment fait-il car il arrive même à nous distancer ? Notre lièvre s'arrête dans un village, heureusement, la route s'améliore peu après. Nous retrouvons alors le Tchèque, sa voiture est en mauvaise posture dans le bas-côté. Le conducteur est train de poser un triangle sur la route pour signaler l'accident. C'était la première ligne droite depuis "Stari Grad", il allait vraiment trop vite.

Quand nous arrivons à Sućuraj, nous voyons partir le ferry. Il n'y a plus attendre le prochain. Il y a déjà 10 voitures dans la file d'attente devant nous. Trois autres voitures se garent derrière nous et un camion arrive, bloquant tout le passage vers la seconde fille d'attente. Comme ça, nous sommes certains d'embarquer sur la prochaine rotation du ferry. Anne-Marie achète les tickets : 108 kunas pour la voiture et 16 kunas par personne.

En y repassant bien, nous avons bien fait de prendre le ferry entre Split et "Stari Grad", la différence de prix n'est pas si importante. On aurait mis beaucoup plus de temps pour faire la route entre Split et Hvar, en passant par Drvenik et Sućuraj (et nous n'aurions pas eu le temps pour louer la barque). De plus, il aurait fallu faire deux fois cette route difficile entre Sućuraj et "Stari Grad", et ça, ça n'a pas de prix !

Quand le ferry arrive enfin vers 11 heures, une petite trentaine de voitures (bien tassées) monte à bord. La traversée dure une quarantaine de minutes. L'arrivée sur le continent est magnifique, la montagne se jette brutalement dans l'Adriatique. Un Allemand au volant d'une BMW voudrait bien débarquer au plus vite (alors qu'il est derrière nous), mais le marin du ferry le fait attendre. Mais ça n'empêche pas l'Allemand d'avancer d'une mètre dès que le marin ne le regarde plus. Ils sont vraiment insupportables, même les Italiens (il devait bien y en avoir sur le ferry) se montrent plus cool.

Peu après Drvenik, nous passons dans l'arrière-pays. La route surplombe les lacs Baćin : les lacs bleu-vert s'enchaînent les uns à côté des autres, c'est vraiment magnifique, même si nous n'avons pas le temps de nous y arrêter (de plus, c'est à contre-jour). Nous traversons ensuite une zone maraîchère de grande envergure sur le delta de la Neretva. Il ne semble pas manquer d'eau ici : les innombrables étals au bord de la route arrosent en continue les pastèques avec de gros jets d'eau. Il y a aussi des bouteilles de liquide orange ou jaune. Nous ne savons pas ce que c'est et nous ne le saurons jamais (ce n'est pas le moment de se retrouver avec quelques kilos de pastèque).

Un peu plus loin, nous passons le poste de frontière avec la Bosnie-Herzégovine pour traverser l'enclave bosniaque de 17 km de long (non cartographié par le GPS, heureusement, il n'y a qu'une route). Alors que les villages croates le long de la côte, sont de petite taille, avec des maisons en pierre d'un ou deux étages, l'urbanisme de cette enclave est chaotique car ce n'est qu’un enchevêtrement d'immeubles plus ou moins grands et plus ou moins récents, en briques creuses ou parpaings, à flanc de montagne. Le contraste est saisissant. Quelques restaurants en bord de route proposent des menus "touristiques" avec de l'agneau grillé, les prix affichés sont en euros, ce qui est justement le problème car on se demande dans quelle devise ils rendent la monnaie. Nos estomacs pourront donc attendre.