Dimanche 3 juin : (suite)
En plus, le niveau du réservoir d'essence est bas (et les stations essence situées juste après le pont étaient toutes fermées). La voiture vient de bruler un nouveau point d'essence en moins de 50 km et il ne reste plus que deux points sur la jauge. Nous faisons donc demi-tour et en revenant sur la route principale, comme par magie, il y a une grande station service ouverte 100 mètres après l'intersection. Nous pouvons donc nous perdre à nouveau sur les petites routes mais sans risque d'avoir à pousser la voiture.
Nous décidons alors de mettre le cap sur l'ouest de l'île, vers l'endroit où sont les plus hautes falaises d'Europe (c'est quand-même ça que nous sommes venus voir). Nous longeons de grandes plages de sables. Les gens sont en maillot de bain pour jouer au cerf-volant, c'est que ça doit être l'été ? Pourtant nous sommes en polaire dans la voiture ! A Keel, il y un gros bouchon car les croyants ont abandonnés en vrac leurs voitures à 10 mètres de la porte de l'église, il ne reste plus qu'un étroit passage. Pour leur santé, ils auraient mieux fait d'aller garer leurs voitures 100 mètres plus loin où il y a de la place. D'ailleurs, comme dirait Clint Easwoord (Dans "Le Bon, la Brute et le Truant" : "Tu vois, le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi, tu creuses !"), les Irlandais se divisent en deux catégories le dimanche matin : ceux qui vont à la messe et ceux qui se consacrent à la petite reine. En faisant du sport, les cyclistes ont normalement plus de chance de vivre plus longtemps... Quoique, sur les petites routes étroites, c'est quand-même assez dangereux de pédaler entre les voitures.
Nous arrivons ensuite sur la grande plage de "Keem Strand", tout à l'ouest de l'île, point final de la route. Les plus hautes falaises d'Europe (610 m) sont bien là, derrière la colline. Il faudrait y aller à pied (sans être certain de bien les voir quand-même) ou par la mer (ça doit être joli par la mer). Tant pis, au moins, nous avons profité que quelques éclaircies. Nous revenons alors vers Keel et nous suivons à nouveau les panneaux indicateurs de l'"Atlantic drive" qui nous emmènent tout au nord de l'île. Difficile de dire si la misère est moins pénible au soleil car celui-ci vient de nous quitter, nous sommes revenus à l'automne après une petite heure d'été.
Nous rentrons alors vers Westport par la route la plus directe car il fait tout gris, même si ça m'empêche pas les sorties familiales en vélo (le matin, nous avons eu les simili-professionnels en tenue bariolées sur les vélos, l'après-midi, c'est toute la famille qui monte sur les vélos). Nous arrivons alors aux abords du Connerama, les paysages changent, ressemblants un peu aux glens écossais. En passant devant l'abbaye de Kylemore, nous nous arrêtons sur le parking, histoire de contempler l'abbaye au bord du "Pollacappul Lough". Alors visite ou pas visite malgré la grisaille ? Anne-Marie décide de la faire, sinon, nous allons bientôt arriver à Clifden et nous n'aurons fait que de la voiture. Il faut avouer que le billet d'entrée est un peu cher : 12,50 euros pour voir 3 pièces dans le château (qui est devenu abbaye après que des religieuses s'y soient installées en 1920), l'église néo-gothique et les jardins murés (ils aiment bien construire des hauts murs en briques autour de leurs jardins en Irlande). On va dire que le prix comprend aussi la navette pour rejoindre les jardins situés à 1,3 km de l'entrée. Sauf qu'à l'aller, nous y allons à pied, histoire de nous balader un peu.
Après la visite des jardins, nous profitons de la "tea house" pour un "tea for two" à 16 heures pétantes. Anne-Marie avait soif mais en rentrant dans le restaurant, ses yeux sont immanquablement attirés par des scones (servies avec un petit pot de confiture à la framboise et une boule de crème fouettée ou battue : ce n'était pas vraiment de la chantilly mais certainement une crème maltraitée). Les scones (nature pour Anne-Marie et aux fruits secs pour Christophe) ne sont pas mauvais mais il faut avouer qu'ils sont un peu secs et que la crème et la confiture sont quasi-obligatoires pour en manger. Après ce goûter, nous attendons la navette devant la "tea house" : une minute, deux minutes, 5 minutes, toujours pas de bus à l'horizon... Christophe décide alors de partir à pied (il y a de plus en plus de monde qui attend et pas sûr que tout ce monde puisse monter à bord du bus) mais Anne-Marie préfère attendre. Seul problème : quand le bus arrive, un écriteau indique qu'il faut présenter le ticket d’entrée et c'est Christophe qui les a... Heureusement, personne ne montre son ticket au chauffeur et Anne-Marie parvient à monter dans le bus qui arrive à l'entrée 30 secondes après Christophe (qui a marché vite pour être certain de gagner).