La conduite à gauche :
(histoire de commencer par le plus difficile)

Heureusement, nous avions visité l’Ecosse en 2006, ce qui nous avait permis d’apprendre à conduire à gauche sans stress. Après, la conduite à gauche, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas... Enfin presque, car il a fallu un petit temps de réadaptation pour passer les vitesses avec la main gauche et le plus dure : tourner à droite ! Car, en France (et dans une grande partie du monde), quand on tourne à droite, on ne coupe aucune voie, il n’y a donc pas besoin de faire particulièrement attention à ce qui arrive en face. Quand on conduit à gauche, on va donc couper la voie de droite et il faut faire très attention à ce qui arrive en face, reflexe que nous n’avons pas ! Par contre, le virage à gauche ne pose aucun problème, ni le rond-point car on a le réflexe de faire attention à ce qui arrive à notre droite.

Le conducteur irlandais semble être respectueux du code de la route, en particulier pour les passages piétons qui sont respectés à la lettre (un conducteur français ne freinera que si le piéton est déjà largement engagé sur le passage, et encore, tandis que le conducteur irlandais s’arrête même si vous n’êtes pas encore sur le passage piéton). Cependant, il faut toutefois être très attentif aux agissements du conducteur irlandais car il est beaucoup plus "speed" au volant que le conducteur écossais. Disons que côté courtoisie au volant, le conducteur irlandais se rapproche du conducteur français (pour être exact, c’est moins pire que le conducteur français : l’Irlandais n’utilise pas le klaxon à tout va).

Nous avons trouvé que le conducteur irlandais roule généralement un peu trop vite mais comme la limitation de vitesse sur une petite route sinueuse de 2,50 m de large peut être de 100 km/h, rien ne lui impose de ralentir avant de croiser une voiture, même s’il n’y a plus que 10 mm entre les rétroviseurs. Ils ne donnent pas non plus l’impression de se serrer sur leur côté lors d’un croisement. Au passage, il est important de noter que les petites routes étroites n’ont souvent pas de bas-côté. Le bitume s’arrête donc au raz d’un mur, d’un rocher ou d’une haute haie (parfois, on a l’impression de traverser des tunnels de végétation). On ne peut donc pas espérer récupérer quelques centimètres pour le rétroviseur sur le bas-côté.

Il faut aussi dire que l’équipement irlandais continue de tracer une ligne médiane, même si la route ne fait plus qu’ 1,60 mètres de large, ce qui laisse moins de 80 cm de chaque côté de la ligne médiane, intéressant non ?

Autre souci de la conduite irlandaise : le stationnement ! On ne sait jamais où se garer convenablement. Il semble que dans les villes, on puisse se garer gratuitement sur certains parkings pendant une heure (ou une demi-heure) mais nous ne savons pas comment il faut noter l’heure d’arrivée sur la place de stationnement et des agents passent tout de même régulièrement pour vérifier. Dans les villages, l’Irlandais se gare n’importe où mais il faut avouer qu’il n’a pas vraiment le choix (il pourrait tout de même faire un petit effort). Si vous trouviez que la route était étroite, ça sera encore pire avec des voitures garées sur la route (au moins, comme il ne reste plus qu’une voie, la courtoise reprend le dessus pour traverser ces passages délicats). A ce sujet, évitez de passer devant une église un dimanche matin, les croyants sont à la messe et leurs voitures stationnées en vrac devant l’église.

Pour continuer sur ce sujet, si certains vont prier leur seigneur le dimanche matin, d’autres se consacrent à la petite reine : des hordes de cyclistes s’emparent du bitume le dimanche ! Il faut donc faire attention sur les petites routes étroites mais aussi sur les doubles-voies rapides où l’on retrouve nos pédaleurs du dimanche sur la bande d’arrêt d’urgence, voire même sur la voie de gauche.

Dernier point important : en République d’Irlande, sur les grands axes, les panneaux sont en irlandais (gaélique) et en anglais. Sur les petites routes, quand on a la chance de trouver un panneau d’indication, il y a une probabilité certaine que celui-ci ne soit qu’en gaélique (il y en aura peut-être un plus grand en anglais, mais bien caché). Le mieux est donc d’acheter un système de navigation GPS ! Le seul souci de cet engin, c’est qu’il peut vous faire emprunter une toute petite route étroite et sinueuse, limitée à 100 km/h alors qu’il aurait pu vous faire passer, moyennant un léger détour, par une route bien plus large et droite mais limitée à 80 km/h. Mais ça, le GPS ne peut pas le savoir et vous allez donc parfois devoir vous coltiner, sous une pluie battante, des virages serrés sur une route étroite à une vitesse effective de 40 - 50 km/h (sauf si vous avez aussi une bonne carte routière sous la main et que vous savez programmer des points de passage sur votre GPS pour l’aider à vous guider).