Tourisme à Mayotte :
Ce n’est pas évident, il n’y a pas beaucoup d’hébergements (nous nous demandions pourquoi il était difficile d’en trouver sur internet, c’est juste parce qu’il n’en existe pas vraiment plus sur place), il n’y a pas beaucoup de restaurants, etc... Mais pour les établissements qui existent, leurs prestations sont tout à fait honorables, de toute façon, bien mieux qu’en Nouvelle-Calédonie où nous avons parfois payé des hébergements une fortune pour un service minimum. La raison de ce manque d’infrastructure touristique est assez simple à comprendre : il y a (relativement) peu de touristes sur l’île !
Pour une première fois lors de nos voyages, nous nous sommes qualifiés de "vrais" touristes (parce que, généralement, le "vrai" touriste a une connotation très péjorative pour nous, c’est celui qui n’est là que pour "consommer" une destination, comme n’importe quel produit de consommation). Mais, il faut dire que 90 % des touristes que nous avons croisés à Mayotte, étaient, en fait, des personnes venues rendre visite à de la famille en "expatriation" sur l’île, donc des "faux" touristes . Certaines personnes, pourtant des "expatriés" croisés dans les clubs de plongée, ont même trouvé étrange le fait d’avoir choisi Mayotte comme destination de vacances alors que nous ne connaissions personne sur l’île. Pourtant, il suffit de mettre un masque de plongée et de s’immerger sous les eaux du lagon mahorais pour comprendre pourquoi nous avons choisi cette île : c’est un des plus beaux et plus grands lagons au monde, peuplé de baleines (à la bonne période), de dauphins, de coraux magnifiques, de poissons multicolores, etc...
L’avenir touristique de l’île est vraiment prometteur. L’île a d’énormes attraits, il ne reste plus qu’à les vendre et développer les structures pour accueillir (un peu) plus de touristes (oui, ça ressemble un peu à du "yaka-fôkon", plus facile à dire qu’à faire). Cela permettrait de créer des emplois qui manquent cruellement à l’île. Après, il ne faudrait pas sombrer dans le tourisme de masse (peu de risque avec les 11 heures de vol), ni dans le tourisme de luxe haut de gamme (comme en Nouvelle-Calédonie avec la clientèle japonaise). Mais il y aussi peu de risque sur ce point tant que les pouvoirs publics ne prendront pas en main la propreté de l’île dont les routes sont bordées de carcasses rouillées de voiture ou de machine à laver le linge...
Il faudra quelques campagnes de ramassage des déchets et de sensibilisation à l'environnement, mais aussi un peu de temps pour que les mentalités changent.
Nous savons aussi que nous avons fait de magnifiques plongées car les sites sont peu fréquentés. Pour "Chira Bouéni", Gustavo, qui est le seul à se rendre sur ce site, n’y va que 3 ou 4 fois à l’année, en n’y amenant que des plongeurs expérimentés qui feront attention au corail. Il y a donc moins d’une cinquantaine de plongeurs par an sur ce site qui est donc très préservé ! Plus de touristes, donc plus de plongeurs, ça sera aussi des sites plus fréquentés et donc plus menacés... Alors, quelle option prendre : 1- "Non, n’allez pas à Mayotte, c’est nul !" ou 2- "Oui, allez à Mayotte, c’est magnifique !" ? Avec l’option n°1, les clubs de plongées risquent de fermer leur porte par manque de client et nous ne pourrions plus aller plonger sur ces sites magnifiques. Mais avec l’option n°2, les sites risquent de se dégrader et nous ne pourrions plus retourner plonger sur ces sites qui étaient magnifiques... Quel dilemme !
Etat typique d'un faré à Mayotte, pas très cool...