Lundi 7 octobre : (suite)
Christophe essaye alors de motiver Anne-Marie de monter. Il n’est encore que 11 heures un quart du matin, les nuages arrivent mais les photos sont déjà faites. Anne-Marie croie, souvent, que Christophe lui met la pression pour arriver au plus vite avant les nuages pour les photos, ce qui la démotive car elle a l’impression de marcher plus vite que son rythme. Mais le GPS est là pour prouver qu’il n’en est rien : Christophe a mis, sans sac à dos, 35 minutes pour attendre le plateau seul en essayant de monter le plus vite possible et nous ne mettons que 40 minutes, au rythme d’Anne-Marie qui est passée devant, pour accéder, ensemble, au plateau avec les sacs à dos ! Au premier point de vue, nous croisons les toulousains qu’avaient rencontrés Anne-Marie pendant que Christophe faisait le tour du plateau. Ils avaient d’ailleurs essayé de la motiver, en lui disant qu’il suffisait de mettre un pied l’un devant l’autre... Nous nous rendons alors à la petite clairière à l’est du piton pour pique-niquer tranquillement. Nous mangeons notre sarcive de porc (pas mauvaise mais au goût assez proche de celle de dinde ; les morceaux sont un peu épais, coupés plus fins, ça serait meilleurs) et nous nous reposons trois quarts d’heure avant de repartir vers le dernier point de vue du piton.
A 13 heures, nous revenons sur nos pas pour éviter la portion du sentier qui retourne pourtant directement au point d’accès au plateau (cette portion ne fait que monter et descendre avec de nombreuses racines). La descente est, en effet, pas vraiment évidente. Avec la peur de tomber, on se crispe et les crampes aux mollets commencent à se faire ressentir. Heureusement, les bâtons de marche sont d’une grande aide. Sans eux, nous aurions beaucoup plus de mal à redescendre. De retour à la "Vierge aux grosses pierres", à la bifurcation entre le sentier qui vient de Hell Bourg et la piste forestière, nous nous reposons un peu pour nous remettre de toutes ces efforts. Nous sommes bien fatigués mais il reste encore un bon bout de route pour rejoindre la voiture, avec une petite montée en prime. En retraversant le passage "Lemmings", nous perdons cette fois : quelques gouttes d’eau senteur purin finissent sur nos avant-bras !
Peu après, nous croisons un groupe de marcheurs, le nez dans leurs cartes de randonnée. Christophe passe à côté d’eux en leur souhaitant le bonjour, mais sans poser de question. Anne-Marie leur demande s’ils ont besoin d’aide et ils lui demandent alors si elle sait où nous sommes ? Sur le sentier, non ? Ils nous demandent alors si nous savons où est la passerelle ? Souci : nous n’avons vu aucune passerelle ! Heureusement, Christophe se souvient avoir lu sur le topoguide qu’il y a bien une passerelle du coté de l’Îlet à Vidot, de l’autre côté du piton d’Anchaing, côté Hell Bourg. Et c’est bien de cette passerelle qu’ils parlent. Ils sont complètement perdus, ils ne cherchaient même pas leur position sur le bon pli de la carte. Christophe leur montre où nous sommes sur la carte, ce qui est assez simple car 100 mètres plus loin, il y a des bâtiments qui sont repérés sur la carte. Ils sont bien loin de l’endroit où ils croyaient être. Nous leur proposons de repartir en direction de Grand-Îlet, pour prendre le bus. Cela serait plus rapide pour eux car nous avons déjà mis un peu plus d’une demi-heure depuis la "Vierge aux grosses pierres" et il y a encore facilement une heure ensuite pour rejoindre l’îlet à Vidot. Enfin, ils font ce qu’ils veulent !
Nous sommes de retour à la voiture à 15h52, exténués. Nous avons mis 8 heures et 11 minutes pour faire la randonnée (pauses et aller-retour de Christophe compris ; ce qui ferait grosso modo, un peu moins de 6 heures de marche pour une randonnée "normale" au piton d’Anchaing, soit le temps qu’aurait pu indiquer notre topoguide puisqu’il est semblable à celui donné pour la randonnée partant de Hell Bourg). Christophe a fait 1.413 mètres de dénivelé positif cumulé (il faut enlever un peu plus de 210 mètres pour Anne-Marie, soit environ 1.200 mètres) sur une distance de 12,1 km (environ 11 km pour Anne-Marie). Ce n’est peut-être pas la randonnée la plus difficile que nous ayons faite (ça devait être en 2004, aux coteaux Kervéguen à Cilaos) mais vu l’état du sentier, c’était certainement la plus éprouvante !
Nous passons alors à la superette de Mare à Vieille Place pour acheter des bouteilles d’eau minérale pour demain et au retour, nous nous arrêtons dans un bar décoré façon "Dodo" pour boire deux "Dodo radler" bien méritée ! De retour à notre chambre, Anne-Marie pique une petit somme avant la douche et le repas.