Mardi 8 octobre : (suite)

Il nous faut une petite quinzaine de minutes pour effectuer cette petite montée longue seulement de 640 mètres. Presque à la fin de la montée, nous croisons alors un retraité tout essoufflé, venant de La Nouvelle (et dans ce sens, ça monte vraiment). Visiblement, euh, pardon, auditivement, il est de Marseille ou de la région. Il semble délirer, peut-être à cause du soleil ou du dénivelé : alors qu'il est à la retraite, il est partant pour retravailler à nouveau ! (De toute façon, la question ne se posera pas pour nous, nous n'arriveront jamais à l'âge légale de la retraite qui s'éloigne au fil des années). Comme nous allons bientôt arriver à une bifurcation, il nous conseille de prendre le sentier le plus long car l'autre est un peu trop raide.

Après un kilomètre de lacets, nous arrivons à 11h13 aux tables de pique-nique situées à l'entrée du village de La Nouvelle (alt. : 1.438 mètres au GPS), après 2h52 de randonnée et 5,8 km de marche. Nous venons de faire 278 mètres de dénivelé positif cumulé (principalement avant le col des Bœufs) et -670 mètres de dénivelé négatif cumulé qui seront positif demain matin (mais demain est un autre jour). Ca va, nous sommes encore en forme malgré les sacs à dos plus chargés qu'à l'habitude. Nous nous reposons un peu et mangeons une pâte de fruit avant de traverser le village pour rejoindre le gîte "Le Tamaréo", une magnifique case créole, qui domine fièrement le village. Nous l'avions déjà repérée en 2009 mais nous ne savions pas que c'était cette case créole, quand nous avons réservé le gîte par internet. Malheureusement, le gîte n'est pas encore ouvert, les propriétaires sont en train de manger dans le jardin. Nous leur laissons des sacs en plastique avec nos affaires pour la nuit. Nos sacs à dos deviennent alors beaucoup, beaucoup plus légers.

Nous mangeons alors à notre tour sur une table de pique-nique à côté de l'église (la statue en bois que nous avions vue en 2009, n'est plus là) mais aussi à côté d'une vache qui broute dans le village, accrochée par une longe. Le village de La Nouvelle est vraiment typique, même si certains mafatais pensent que l'âme de Mafate n'y est plus, à cause de la pression touristique qui est pourtant réduite à sa plus simple expression. Et oui, il faut marcher pendant 3 heures depuis le parking alors qu'une grande majorité de touristes (un pourcentage qui ferait envier n'importe quel président de république bananière) ne savent pas marcher à plus de 5 minutes de leur voiture ou de leur autocar. En tous cas, les personnes qui sont allées chercher, à pied bien évidemment, leurs enfants à l'école, passent en nous disant bonjour. Ce village est vraiment exceptionnel !

A une heure moins le quart de l'après-midi, nous sommes prêts à repartir pour une petite randonnée. Christophe a longtemps hésité à rejoindre la cascade de Trois Roches. Mais avec la sécheresse, il a peur qu'elle soit à sec car ça fait trois mois qu'il n'a pas plu dans le cirque. De plus, la randonnée d'hier a été assez éprouvante, il ne faudrait pas que ça tourne à la galère aujourd'hui en voulant en faire trop... Il décide d'aller, au moins, jusqu'à la plaine aux Sables (à me pas confondre avec la plaine des Sables située au volcan), nous verrons bien ensuite... Dès la sortie de La Nouvelle, le sentier commence à grimper, pendant une dizaine de minutes, jusqu'à 1.456 mètres et nous redescendons alors dans une ravine dont le point le plus bas est à 1.409 mètres d'altitude. Et nous remontons ensuite jusqu'à 1.436 mètres, puis nous redescendons à 1.413 mètres avant de remonter jusqu'à un col situé à 1.482 mètres d'altitude que nous atteignons après 40 minutes de marche depuis La Nouvelle. De là, nous pourrions rejoindre Marla, ça serait peut-être plus intéressant que la plaine aux Sables ? Mais, il faudrait alors redescendre dans le lit de la rivière des Galets à 1.320 mètres puis remonter à 1.630 mètres, et refaire le même cirque dans l'autre sens, ça fait trop ! Dans ce cas, autant aller jusqu'à la cascade des Trois Roches... Donc, nous continuons vers la plaine aux Sables que nous apercevons déjà. C'est assez étrange cette grande étendue sans la moindre sans végétation. Mais, avant il faut descendre jusqu'à 1.404 mètres et remonter jusqu'à la plaine située à 1.421 mètres d'altitude que nous atteignons après 20 minutes de marche. Anne-Marie s'assit à l'ombre d'un grand arbre au plein milieu de la plaine et ne veut pas aller plus loin !