Mardi 8 octobre : (suite)
Christophe voudrait au moins pousser jusqu'au début de la descende pour la cascade. Il semble que c'est tout près car nous apercevons des rubans en plastique rouge et blanc qui, à coup sûr, balisent le tracé de la Diagonale des Fous qui partira dans quelques jours. Il abandonne alors Anne-Marie et son sac à dos. Après avoir traversé la plaine, le sentier ne part pas dans la direction des rubans en plastique mais bifurque vers la droite. Après une dizaine de minutes de marche, Christophe arrive alors devant un calvaire ("Like a virgin, Touched for the very first time...", déjà fait, désolé...). La végétation cache la vue, impossible de distinguer le lit de la rivière de Galets sans commencer la descente (altitude de 1.460 mètres au calvaire et la lit de la rivière, bien que situé à seulement 500 mètres du calvaire, n'est plus qu'à 1.260 mètres d'altitude ; un joli dénivelé bien pentu). Par contre, en remontant un peu derrière le calvaire, on a une belle vue vers Marla et le col du Taïbit mais pas sur le Grand Bénare qui est caché par les nuages. La tête de Pluto est elle-même déjà recouverte par les nuages. Bientôt, ça sera le tour de sa truffe... Donc, demi-tour !
Pendant les 30 minutes qu'elle a passée seule, Anne-Marie a cherché et trouvé la fonction "time-lapse" sur son caméscope. Elle en a profité pour faire un premier essai (que l’on peut voir dans la section vidéo de ce carnet de voyage) avec les nuages qui passent devant Gros Morne. 15 minutes de pause avec une image toutes les 30 secondes, ce qui fait au total une séquence de 1,2 secondes, seulement, trop court... Il faudra recommencer ailleurs avec une photo toutes les 10 secondes. Sur le chemin du retour, Anne-Marie se met à galoper, même dans les montées, on ne la reconnaît plus ! Nous rattrapons même un couple de randonneurs qui étaient passés devant nous dans la plaine aux Sables alors que nous rangions nos sacs pour repartir (eux venaient de remonter de la rivière des Galets, ils avaient beaucoup plus de dénivelé dans les jambes que nous). Alors qu'elle est donc la motivation d'Anne-Marie ? La "Dodo radler" (seulement 1 ° d’alcool, tient-elle à préciser) ! En arrivant à La Nouvelle, la randonnée se termine au bar du village avec un "Dodo" au jus de citron (le barman ne connaissait pas la dénomination "radler") ! Nous avons fait une petite boucle de 3 heures et 16 minutes (pauses comprises), parcouru 6 km, quand même, et franchi 437 mètres de dénivelé positif cumulé (pour Christophe ; Anne-Marie s'est évité une centaine de mètres ).
Tracé de la randonnée de la plaine aux Sables
A 16h20, nous rejoignons alors le gîte. Nous avons une chambre magnifique, superbement décorée, avec une très bonne literie (ça va faire du bien). Le gîte est vraiment magnifique ! Nous nous dépêchons de prendre notre douche car les toilettes et les douches sont en commun et un groupe vient d'arriver. Alors que le soleil semblait de retour quand nous avons quitté la plaine aux Sables et qu'il était encore bien présent quand nous avons bu notre bière, les nuages ont envahi le cirque pendant que nous prenions la douche, si bien que c'est sous un ciel gris que nous profitons quelques instants des transats disposés dans le jardin du gîte. A 5 heures et demi, nous retournons même dans notre chambre et nous fermons les volets pour nous réchauffer car le froid s'est abattu sur le cirque dès que le soleil a disparu derrière les remparts.
Heureusement, le repas est servi à 18h30. Un petit verre de rhum arrangé Tangor, posé à côté de notre assiette, nous fait du bien (ça réchauffe un peu l'intérieur). Une fois que tout le monde est à table, le serveur nous annonce une ou deux minutes d'obscurité, le temps de basculer des panneaux photo-voltaïques vers le groupe électrogène qui ronronnera encore un peu après le repas. Puis, arrive le gratin de potiron qui finit de nous réchauffer. En plat principal, le serveur nous apporte une assiette magnifiquement décorée : du riz avec une fleur comestible posé dessus, une marmite réunionnaise miniature remplie d'haricots rouges, du rougail cacahuète, pas ou peu pimenté (il y a un pot sur la table avec du rougail cacahuète pimenté) et du poulet parfumé aux épices (citronnelle ?). L'assiette est bien copieuse mais le serveur nous propose quand-même du rab : euh, non, nous n'avons pas assez marché aujourd'hui !